Rodéo
Le mot rodéo signifie « rassembler le bétail (en général, des bovins ou des chevaux) pour le compter, l'inspecter et le marquer ». Comme sport, il fait référence au spectacle donné par des cow-boys qui prennent part à différentes épreuves : la monte du cheval sauvage, la monte du taureau, le terrassement de taureau et la prise au lasso du veau et du taureau (d'autres types d'épreuves ont dernièrement été ajoutées, comme la course de barils, la course de chariots et la traite de vaches sauvages). Ces épreuves sont disputées lors de compétitions annuelles, comme le STAMPEDE DE CALGARY.
Historique
Le terme rodéo provient du verbe espagnol rodear « encercler » ou du verbe latin rotare « tourner ». De nos jours, le rodéo, qui est en général associé au style de vie de l'« Ouest », attire des spectateurs d'un océan à l'autre. Le premier rodéo canadien officiel, « The Last and Best Great West Frontier Days Celebration », est organisé le 2 septembre 1912 à Calgary. Le rodéo en Amérique du Nord tire ses origines d'une variété de traditions historiques et de types de spectacles. Au XVIe siècle, les vaqueros, ou bouviers mexicains, utilisaient la reata (corde), revêtaient des chaperajos (jambières) et, sur leur fougueuse monture originaire d'Afrique du Nord, gardaient les robustes bovins espagnols.
Les journaux de voyage d'un militaire irlandais, le capitaine Mayne Reid, daté de 1847, constituent probablement les premiers documents qui décrivent la prise au lasso et la mise en liberté des boeufs dans les rues de Santa Fe (Nouveau-Mexique) par les vaqueros. Ces fêtes antiques, implantées dans des communautés situées tout au long de la route du transport du bétail, comme Cheyenne (Wyoming), Pecos City (Texas) et dans les ranchs qui, avant 1900, occupaient le territoire actuel de l'Alberta, ont donné naissance au rodéo dans sa forme la plus pure.
Dans l'Ouest canadien, le dressage de chevaux sauvages était considéré comme un sport au ranch de la Military Colonization Company et les compétitions de prise au lasso étaient une pratique courante à la Fort Macleod Agricultural Fair dans les années 1880. John Ware est reconnu pour être un de ceux qui a fait les premières démonstrations de combats de terrassement de taureau au corral Walrond en 1892. Le premier rodéo canadien a lieu à Raymond (Alberta) en 1903. Toutefois, ce n'est que lorsque le « Wild West Show », spectacle américain d'envergure, est présenté au Canada au début du XXe siècle que les spectateurs paient pour voir des cow-boys exécuter des tours d'adresse.
La présentation au Canada de spectacles sur le thème du Far West est une initiative d'un ancien marqueur de bétail, l'Américain Guy Weadick. C'est à Calgary qu'il décide d'organiser une fête annuelle célébrant l'époque des chercheurs d'or, « la réunion des pionniers », et comportant des compétitions au cours desquelles les cow-boys s'affrontent dans des championnats du monde. Grâce à des politiciens et des hommes d'affaires locaux, il parvient à amasser plus de 100 000 dollars pour la tenue du premier Stampede en 1912. Ce spectacle-rodéo, d'une durée de six jours, a attiré plus de 40 000 spectateurs par jour ainsi que des cow-boys légendaires de l'époque, dont certains bandits de Pancho Villa, en quête des 20 000 dollars en prix et des titres mondiaux. La Première Guerre mondiale met un frein aux compétitions de rodéo, mais le Victory Stampede de Calgary (1919) les relance de façon permanente. En 1923, le rodéo de Calgary, combiné à une exposition, devient un événement annuel de portée internationale.
La popularité du sport stimule le développement des organisations de rodéo dans les années 30 ; la Rodeo Association of America (RAA) est la première à être créée (elle représente principalement les promoteurs). En 1936, lors de la présentation d'un rodéo de la RAA au Boston Garden, les cow-boys canadiens et américains décident, par un boycottage, de mettre fin au monopole que les gérants détiennent sur les bourses. Cette première grève permet aux cow-boys professionnels d'obtenir un pourcentage plus important des recettes et hâte la formation de la Professional Rodeo Cowboys' Association aux États-Unis et de la Canadian Rodeo Cowboys' Association, en 1944.
Malgré des intrusions périodiques pour modifier les compétitions de rodéo conformément aux règles d'un sport d'équipe, les qualités fondamentales requises d'un cow-boy, à savoir la force et l'adresse pour lutter contre un animal dans un contexte de course contre la montre, sont conservées.
Monte du taureau
La monte du taureau, soit la capacité d'un cavalier à rester en équilibre sur le dos d'un taureau Brahma d'une tonne qui ne peut supporter d'être monté, est officiellement admise dans les compétitions de rodéo en 1921. La monte des chevaux sauvages est liée à une époque où le gagne-pain de certains cow-boys consistait à en faire le dressage.
Monte à cru
La monte à cru fait son apparition en tant qu'attraction, alors que les jeunes cow-boys gagnent beaucoup d'argent en montant sur des chevaux particulièrement obstinés et indomptés. Dans les années 50, la monte à cru est admise dans le rodéo, au même titre que les deux autres épreuves équestres.
Prise au lasso
La prise au lasso d'un veau est encore pratiquée dans les ranchs, mais dans le milieu artificiel d'un aréna de rodéo, elle atteint presque la perfection. Elle se déroule ainsi : après l'ouverture d'une barrière, alors qu'un veau est lâché, un cavalier s'élance à sa poursuite, puis le cavalier descend du cheval, renverse le veau, le plaque au sol et lui attache trois pattes. Le concurrent le plus rapide gagne.
Terrassement du bouvillon
L'autre épreuve chronométrée, le terrassement du bouvillon (connu à l'origine sous le nom de bulldogging), provient des Wild West Shows américains et est inscrite dès les premiers rodéos. Dans ce type d'épreuve, le cow-boy y fait la démonstration de sa force : il doit, en sautant d'un cheval, faire tomber un boeuf en pleine course en s'agrippant à ses cornes et en le renversant au sol. Dans les premiers rodéos, le cow-boy devait terminer l'épreuve en emprisonnant la lèvre inférieure du boeuf entre ses dents.
Champions du monde
Auparavant, les titres mondiaux étaient généralement accordés aux gagnants des compétitions de fin d'année, comme le Pendleton Roundup en Oregon, les Cheyenne Frontier Days au Wyoming ou le Stampede de Calgary en Alberta. À présent, ils sont décernés en fonction des prix en argent accumulés par un cow-boy à la fin de la saison, c'est-à-dire lors des finales nationales de rodéo à Oklahoma City ou des finales canadiennes de rodéo à Edmonton.
Parmi les Canadiens qui ont remporté un championnat du monde en rodéo, on compte Pete Knight (Crossfield, Alberta), quatre fois champion de monte de chevaux sauvages avec selle entre 1932 et 1936 ; Nate Waldrum (Strathmore, Alberta), champion de monte à cru en 1933 ; Carl Olson (Calgary, Alberta), champion de monte de chevaux sauvages avec selle en 1947 ; Marty Wood (Bowness, Alberta), champion de monte de chevaux sauvages avec selle en 1958, 1964 et 1966 ; Winston Bruce (Calgary, Alberta), champion de monte de chevaux sauvages avec selle en 1961 ; Kenny McLean (Okanagan Falls, Colombie-Britannique), champion de monte de chevaux sauvages avec selle en 1962 ; Mel Hyland (Surrey, Colombie-Britannique), champion de monte de chevaux sauvages avec selle en 1972 ; Jim Gladstone (Cardston, Alberta), champion de prise au lasso d'un veau en 1977 ; Cody Snyder (Redcliff, Alberta), premier Canadien à remporter le championnat mondial de monte de taureau sauvage en 1983 ; Mark Roy, premier champion du Canada en terrassement de bouvillon en 1992 ; Blaine Pederson (Amisk, Alberta), champion de terrassement de boeuf en 1994 ; et Darryl Mills (Pink Mountain, Colombie-Britannique), champion de monte de taureau sauvage en 1994.