Le Royal Canadian Regiment (RCR) est l’un des trois régiments d’infanterie de la Force régulière de l’Armée canadienne des Forces armées canadiennes. Le quartier général du régiment est situé à Petawawa, en Ontario. Composé de trois bataillons et d’un bataillon de réserve, le RCR a une fière histoire de service militaire qui remonte à1863.
Débuts
Bien qu’il n’ait officiellement adopté le nom de Royal Canadian Regiment qu’en 1902, l’histoire de ce régiment remonte à l’époque coloniale. Au 19e siècle, il sert dans divers conflits internes, notamment les raids des fenians de 1866 et la Résistance du Nord-Ouest de 1885, et est intégré à la troupe de campagne du Yukon.
En 1893, la reine Victoria accorde au régiment le droit de porter son monogramme impérial. Les initiales « VRI », figurant sur l’insigne de coiffure du RCR, signifient « Victoria Regina Imperiatrix », ce qui veut dire « reine Victoria, impératrice » en latin.
Le RCR sert également lors de la guerre d’Afrique du Sud, le premier conflit à l’étranger auquel participe le Canada. Il quitte le pays le 30 octobre 1899, sous le commandement du Lieutenant‑colonel William Otter. Le régiment joue un rôle essentiel à l’occasion de la bataille de Paardeberg, en février 1900, contribuant à vaincre une importante armée boer et donnant aux Britanniques leur première victoire notable de cette guerre.
Première Guerre mondiale
Quand la Première Guerre mondiale éclate, le RCR est en garnison aux Bermudes et n’arrive en France, qu’en novembre 1915. Pendant toute la guerre, le régiment combat au sein de la 7e Brigade d’infanterie canadienne, 3e Division canadienne, en France et en Flandre. L’unité participe aux batailles du mont Sorrel, de la Somme, d’Arras, de la crête de Vimy et de Passchendaele, ainsi qu’à la campagne des Cent‑Jours de 1918.
Le Lieutenant Milton Gregg (1892‑1978), un Néobrunswickois, futur député et futur ministre du Cabinet, compte parmi les soldats les plus honorés du régiment. Il intègre le RCR et reçoit la Military Cross en 1917, une barrette lui étant décernée en 1918. Au cours de la bataille du canal du Nord qui s’est déroulée à l’occasion de l’offensive des Cent‑Jours, en 1918, Gregg se voit décerner une Croix de Victoria pour bravoure, après avoir mené un assaut sur des tranchées allemandes dans le cadre duquel, bien que blessé à deux reprises, il tue ou blesse personnellement 11 soldats ennemis, capture, avec son unité, des dizaines de prisonniers et met la main sur 12 mitrailleuses.
À la fin de la Grande Guerre, le RCR fait toujours partie de l’armée permanente au Canada et fournit des instructeurs aux unités de la milice, en Ontario, au Québec et en Nouvelle‑Écosse.
Deuxième Guerre mondiale
Lors du déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale, le RCR est déployé, dans le cadre de la 1re Division canadienne, en Angleterre. Il s’entraine pendant près de quatre ans, avant de participer activement aux combats, dans le cadre de l’invasion de la Sicile (opération Husky) et de l’opération amphibie à Reggio di Calabria, à l’intérieur des terres. Le RCR prend ensuite part à la campagne d’Italie, notamment aux batailles clés autour de la vallée de la rivière Moro, près d’Ortona, en décembre 1943, ainsi qu’aux batailles pour percer la ligne Hitler et la ligne gothique, en 1944.
En février 1945, le régiment est envoyé pour rejoindre la Première armée canadienne, dans le nord‑ouest de l’Europe, dans le cadre de l’opération Goldflake, et combat aux Pays‑Bas, participant à la libération de la ville d’Apeldoorn. Avec, à son actif, plus de deux douzaines d’honneurs de bataille gagnés pendant la guerre, le RCR revient au Canada en 1945.
Guerre froide
Pendant la guerre de Corée (1950‑1953), le RCR participe à la campagne des Nations Unies menée contre les forces chinoises et nord‑coréennes. Le régiment sert, dans le cadre de l’effort de stabilisation, sur le 38e parallèle et combat à l’occasion des batailles de Chail‑li, de Kowang San (cote 355) et de la ligne Jamestown (cote 187).
Mais, le 3 mai, on a été écrasés par des bataillons de Chinois et cette nuit‑là, on a perdu 26 hommes. Je crois qu’il y a eu une quarantaine de blessés et sept ou huit soldats ont été fait prisonniers. Or, tout ceci s’est passé en une seule nuit et ça a été la nuit la plus terrifiante de toute ma vie. C’était la fameuse bataille de la colline 187.
Edison Joseph MacDonald a servi avec le Royal Canadian Regiment, en Corée. Écoutez son histoire sur le Projet Mémoire.
Durant la majeure partie de la guerre froide, le RCR déploie, par roulement, des troupes en Allemagne de l’Ouest, dans le cadre de la contribution du Canada aux forces de l’OTAN stationnées en Europe.
Des membres du RCR participent également à un déploiement au Québec, à l’occasion de la réponse du gouvernement fédéral à la crise d’octobre de 1970, déclenchée dans la foulée d’attentats perpétrés par le Front de libération du Québec. Le régiment est aussi envoyé à Kahnawake, au Québec, dans le cadre de la réponse du gouvernement à la crise d’Oka de 1990.
Maintien de la paix
Entre 1966 et 1993, le RCR sert dans le cadre de la contribution du Canada à l’opération de maintien de la paix de l’ONU à Chypre (UNFICYP).
Avec la fin de la guerre froide, les efforts de maintien de la paix du RCR se déplacent vers la Yougoslavie. Les premières unités déployées sont rattachées au Royal 22e Régiment, contribuant à sécuriser l’aéroport de Sarajevo pendant la guerre de Bosnie. L’ensemble du groupement tactique du RCR est ensuite réuni pour servir, sous le commandement du Major‑général Lewis MacKenzie, dans la Force de protection des Nations Unies (FORPRONU) à Sarajevo et, plus tard, dans le cadre de la Force de stabilisation (SFOR) de l’OTAN dans les Balkans.
Les membres du RCR remplissent également des missions de secours humanitaire, de maintien de la paix et de surveillance, en Haïti, en Érythrée et au Kosovo.
Guerre du Golfe et Afghanistan
Les unités du RCR participent à la guerre du golfe Persique de 1990‑1991, protégeant un aérodrome et un hôpital de campagne canadien dans la région. En mai 2003, à la suite des attentats terroristes de 2001, aux États‑Unis, le RCR rejoint la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS), dirigée par l’OTAN, à Kaboul, en Afghanistan.
En Afghanistan, le RCR fait partie des unités canadiennes les plus actives, menant des opérations de contrinsurrection et de combat, dans la province méridionale de Kandahar, à partir de 2006, puis des missions de formation auprès des forces de sécurité afghanes, à Kaboul, jusqu’en 2012.
Honneurs de bataille
Guerre de 1812 : DÉFENSE DU CANADA – 1812‑1815; DÉTROIT; NIAGARA
Résistance du Nord-Ouest : SASKATCHEWAN; NORD‑OUEST DU CANADA, 1885
Guerre d’Afrique du Sud : PAARDEBERG; AFRIQUE DU SUD, 1899‑1900
Première Guerre mondiale : YPRES, 1915, 1917; Gravenstafel; Saint‑Julien; FESTUBERT, 1915; MONT SORREL; SOMME, 1916; Pozières; Flers‑Courcelette; crête d’Ancre; ARRAS, 1917, 1918; Vimy, 1917; Arleux; Scarpe, 1917, 1918; COTE 70; Passchendaele; AMIENS; Drocourt‑Quéant; LIGNE HINDENBURG; canal du Nord; Cambrai, 1918; POURSUITE VERS MONS; FRANCE ET FLANDRE, 1915‑1918
Deuxième Guerre mondiale : DÉBARQUEMENT EN SICILE; Valguarnera; Agira; ADRANO; Regalbuto; SICILE, 1943; débarquement à Reggio; Motta Montecorvino; Campobasso; Torella; San Leonardo; Le Gully; Ortona; CASSINO II; ligne Gustav; VALLEE DU LIRI; ligne Hitler; LIGNE GOTHIQUE; PASSAGE du LAMONE; crête de Misano; LIGNE RIMINI; San Martino‑San Lorenzo; Pisciatello; Fosso Vecchio; ITALIE, 1943‑1945; Apeldoorn; NORD‑OUEST DE L’EUROPE, 1945
Guerre de Corée : CORÉE, 1951‑1953
Asie du Sud‑Ouest : AFGHANISTAN
Remarque : les honneurs de bataille en majuscules indiquent ceux décernés pour la participation à des opérations et des campagnes de grande ampleur, tandis que ceux en caractères gras sont approuvés pour le blasonnement sur les couleurs du régiment.
Traditions et insignes du régiment
Insigne : étoile diamantée à huit rais d’argent, au milieu de laquelle figure un cercle saillant surmonté de la couronne, au sein duquel on peut lire les lettres « VRI », le monogramme impérial de la reine Victoria.
Devise : Pro Patria (pour ma patrie)
Célébrations régimentaires : Jour de Paardeberg (27 février 1900), Jour de Mons (10 novembre 1918), Jour de Pachino (10 juillet 1943), Journée internationale du maintien de la paix (29 mai 2003), Jour de Pashmoul (14 septembre 2006)