Ruth Rubin

Éducation et carrière

Née de parents juifs émigrés de Russie vers le Canada, Rubin chante à Montréal dans sa jeunesse mais ne commence à étudier sérieusement qu'une fois établie à New York dans les années 1920. Son intérêt pour le folklore juif se développe au point qu'elle décide en 1944 d'en faire une spécialisation. Elle donne des récitals commentés à New York et le succès de ces manifestations lui vaut des engagements aux États-Unis et au Canada. En même temps, elle poursuit ses recherches et recueille des chansons. Son autorité s'affirmant dans le domaine, elle signe des articles dans des publications. Son premier ouvrage, A Treasury of Jewish Folk Song (New York 1950), est reçu avec enthousiasme. Par la suite, elle publie Voices of a People (New York 1963) et Jewish Folk Songs (Oak 1965). Son étude « Yiddish folk songs current in French Canada » paraît dans le Journal of the IFMC (vol. XII, janvier 1960).

Dès 1945, Rubin grave de nombreux 78 tours sur étiquette Oriole. Son premier LP, Jewish Children's Songs and Games (1954, avec accompagnement de banjo par Pete Seeger), paraît aussi chez Oriole. Chez Folkways, elle grave Jewish Folk Songs (FW-8740) et Jewish Life (FG-3801). Elle enregistre aussi Yiddish Love Songs (Riverside RLP-12-647) et Ruth Rubin Sings Yiddish Folksongs (Prestige International INT-13019). Ruth Rubin se fait entendre à plusieurs reprises au Canada, notamment au cours de l'Expo 67, au Pavillon du Judaïsme. À la suite de l'un de ses concerts au Carnegie Recital Hall, Robert Shelton écrit : « ... l'une des dernières survivantes qualifiées de la chanson folklorique yiddish. Sa remarquable exécution est celle d'une spécialiste qui sait animer une chanson du souffle passionné de l'expérience humaine » (New York Times, 22 avril 1968). En 1967, elle inaugure à Haifa, en Israël, un dépôt d'archives portant son nom. Elle lègue des documents et 2200 chansons au Musée canadien des civilisations à Ottawa.