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Saints

Les premiers Nord-Américains canonisés par l'Église catholique (29 juin 1930) sont les cinq jésuites (Jean de BRÉBEUF, Noël Chabanel, Antoine Daniel, Charles Garnier et Gabriel Lalemant) tués par les Iroquois pendant les guerres de tribus se déroulant en Huronie dans les années 1640.
Marguerite Bourgeoys
Marguerite Bourgeoys a été canonisée en 1982 (avec la permission des Bibliothèque et Archives Canada/C-12340).
Oratoire Saint-Joseph
L'Oratoire Saint-Joseph, à Montréal (photo de J.A. Kraulis).

Saints

Les premiers Nord-Américains canonisés par l'Église catholique (29 juin 1930) sont les cinq jésuites (Jean de BRÉBEUF, Noël Chabanel, Antoine Daniel, Charles Garnier et Gabriel Lalemant) tués par les Iroquois pendant les guerres de tribus se déroulant en Huronie dans les années 1640. À ceux-ci, s'ajoutent Isaac JOGUES, également missionnaire jésuite, ainsi que René Goupil et Jean de La Lande, deux donnés qui travaillaient pour les jésuites et perdirent la vie en mission chez les Mohawks.

Tous ont été déclarés martyrs bien qu'ils n'aient pas été mis à mort pour leur foi. Leur fête à tous est célébrée le 18 octobre. La première personne née au Canada qui soit devenue candidate à la canonisation est Marie-Marguerite d'YOUVILLE, fondatrice des SOEURS GRISES (1701-1771; béatifiée le 3 mai 1959).

Pendant le règne de Jean-Paul II, qui simplifie quelque peu la procédure de canonisation, huit autres Canadiens sont canonisés ou béatifiés : Marguerite BOURGEOYS, fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame (1620-1700; canonisée le 31 octobre 1982); le frère ANDRÉ, né Alfred Bessette, de la Congrégation de Sainte-Croix (1845-1937; béatifié le 23 mai 1982), qui est à l'origine de la construction de l'Oratoire Saint-Joseph, à Montréal; Mgr François de Montmorency LAVAL, évêque de Québec et premier évêque canadien, (1623-1708; béatifié le 22 juin 1980); mère MARIE DE L'INCARNATION, née Marie Guyart, première supérieure des ursulines au Canada, (1599-1672; béatifiée le 22 juin 1980); mère MARIE-ROSE, née Eulalie Durocher, fondatrice des Soeurs des Saints-Noms de Jésus et de Marie (1811-1849; béatifiée le 23 mai 1982); Kateri TEKAKWITHA, première candidate indienne à la canonisation (1656-1680; béatifiée le 22 juin 1980); mère Marie-Léonie, née Alodie-Virginie Paradis (1840-1912), fondatrice des Petites Soeurs de la Sainte-Famille et première personne béatifiée au Canada même (pendant la visite du pape en septembre 1984); et Mgr Louis-Zéphirin Moreau, évêque de Saint-Hyacinthe, au Québec, (1824-1901; béatifié le 10 mai 1987).

La procédure de canonisation

La procédure de canonisation est souvent très longue. Elle ne commence qu'après la mort du candidat et lorsque la pression populaire réclame qu'il soit déclaré saint. Ce genre de pression s'exerce actuellement, par exemple, en faveur de Georges-Philéas VANIER (1888-1967), ancien gouverneur général du Canada. L'étape suivante de la procédure est amorcée par l'évêque du lieu, qui entame officiellement l'étude de la cause et charge quelqu'un de recueillir soigneusement des témoignages complets concernant la vie et la sainteté du candidat.

L'objectif est de prouver que la personne a fait preuve de vertus héroïques au cours de sa vie ou a subi le martyre. Un dossier favorable et un dossier défavorable sont préparés, présentés et jugés. Si le résultat est favorable, « la cause est présentée à Rome », c'est-à-dire que la preuve est évaluée par la Sacrée Congrégation pour les Causes des Saints, qui peut alors conférer au candidat le titre de « vénérable ».

Pour qu'on puisse procéder à l'étape suivante, celle de la béatification, il faut que soit faite devant la Sacrée Congrégation la preuve d'au moins un miracle posthume attribuable à l'intercession du candidat ou la preuve qu'il est généralement réputé pour faire des miracles. En fait, deux miracles sont exigés, mais la Sacrée Congrégation peut donner dispense de l'un des deux.

La cérémonie de béatification déclare que le candidat est au ciel, lui confère le titre de « bienheureux » et permet qu'il soit vénéré publiquement dans le ou les pays où il a vécu. La canonisation et le titre de « saint » sont conférés après vérification de deux autres miracles (là encore, la dispense de l'un des deux peut être accordée). Un saint canonisé peut être vénéré publiquement dans le monde entier.

Vers le milieu des années 80, 10 autres causes sont en cours à Rome. L'un des candidats, Mgr Vital Justin GRANDIN (1829-1902), évêque de Saint-Albert, est déclaré vénérable. Un autre candidat de la région d'Edmonton est le frère Anthony Kowalczyk (1866-1947), de l'ordre des Oblats de Marie Immaculée (O.M.I.). Mgr Ovide Charlebois (1862-1933), de The Pas (Man.), vicaire apostolique du Keewatin. Les causes montréalaises sont celles de mère Émilie Gamelin (1800-1851), fondatrice des Soeurs de la Providence, Jeanne MANCE (1606-1673), qui a joué un grand rôle dans la fondation de Ville-Marie, et mère Marie-Anne, née Marie-Esther Sureau, dite Blondin, (1809-1890) des Soeurs de Sainte-Anne.

Saint-Hyacinthe, au Québec, soumet la cause d'Élisabeth Bergeron (1851-1936) des Soeurs de Saint-Joseph; Trois-Rivières, celle du père Frédéric Janssoone, O.M.I. (1836-1916). Le père Alfred Pampalon, CSsR (1867-1896), est de Sainte-Anne-de-Beaupré, au Québec. Une cause vient de Québec : c'est celle de mère Marie-Catherine de Saint-Augustin, née Catherine de Longpré (1633-1668) des Augustines de la Miséricorde de Jésus.

Le catholicisme n'a pas l'exclusivité des déclarations officielles de sainteté. Les Églises orthodoxes ont aussi canonisé des saints, mais aucun n'est Canadien. Toutefois, l'Église orthodoxe d'Amérique a canonisé quelques orthodoxes russes de l'Alaska, notamment Herman d'Alaska (1760-1837) et un autochtone, Pierre l'Aléoute (décédé en 1816).

JOHN RASMUSSEN

Révision : EARLE WAUGH