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Sarah Harmer

Sarah Harmer. Auteure-compositrice-interprète, guitariste, Burlington (Ont., 12 nov. 1970); B.A. (Queen's) 1993. Sarah Harmer grandit dans une famille de musiciens. Son père est fermier et chanteur et sa mère, pianiste et organiste.

Sarah Harmer

Sarah Harmer. Auteure-compositrice-interprète, guitariste, Burlington (Ont., 12 nov. 1970); B.A. (Queen's) 1993. Sarah Harmer grandit dans une famille de musiciens. Son père est fermier et chanteur et sa mère, pianiste et organiste. Elle est la plus jeune de six enfants et commence à jouer de la guitare à 17 ans dans le seul but d'apprendre les chansons de Neil Young à trois accords. Elle est grandement influencée par les goûts musicaux de ses frères et sœurs plus âgés et aime les mêmes groupes qu'eux, entre autres les Tragically Hip, Bruce Springsteen et la musique rock des années 1970. C'est à cet âge qu'elle est invitée à devenir chanteuse accompagnatrice, et à l'occasion chanteuse principale, du groupe de « roots-rock » torontois Saddletramps. Elle déménage à Kingston en 1989 pour étudier à l'Université Queen, mais continue à chanter en spectacle avec les Saddletramps au Québec et dans le sud de l'Ontario. En 1991, Harmer quitte le groupe pour se concentrer sur ses études. C'est à cette période qu'elle commence à écrire ses propres chansons.

Weeping Tile

En 1992, Harmer se voit offrir la chance d'ouvrir le spectacle de la boîte de nuit Zaphod Beeblebrox à Ottawa. Elle demande alors à Joe Chithalen, son ami contrebassiste, de l'accompagner et le duo prépare cinq chansons qu'elle a composées. À l'automne 1993, Harmer monte un groupe composé du guitariste Gord Tough, de Joe Chithalen (basse, voix, alto et violoncelle) et du batteur Chris Smirnios. D'autres musiciens les remplacent par la suite, dont Mary Harmer, sa sœur, à la basse. Le groupe, qui se nomme Weeping Tile, enregistre les créations musicales de Harmer et lance un premier enregistrement longue durée indépendant sur cassette au début de 1994. Après une tournée ontarienne, suivie d'une autre sur la côte Est, avec le groupe The Watchmen, Weeping Tile lance au printemps 1994 son premier album intitulé Cold Snap et passe sous licence Warner Music Canada et Tag aux États-Unis en 1995. Weeping Tile lance son second album intitulé Valentino en 1997. Il se vend moins bien et les membres du groupe se séparent en bons termes après avoir été remerciés par leur maison de disque.

Carrière solo

Par la suite, Harmer fait cavalier seul. Son premier album solo, un cadeau pour son père, regroupe pour lui ses classiques favoris. Elle enregistre Songs for Clem (1999), un album indépendant, avec son ami Jason Euringer, sur la galerie arrière de sa ferme à Kingston, en Ontario. Cet album est un franc succès, et Stuart Mclean, présentateur de la radio anglaise de la SRC, invite deux fois Harmer et son père à venir chanter à son émission Vinyl Café. La SRC commande aussi à Harmer une chanson solo pour son émission Heartland. Cet intérêt incite Harmer à présenter des spectacles solos et à enregistrer You Were Here (2000), un album regroupant ses propres pièces.

You Were Here est enregistré au studio de Pete Prilesnik aménagé dans un entrepôt de Toronto. Harmer finance elle-même l'album, ce qui lui permet de le coproduire avec Luther Wright, Gord Tough et Camille Giroux, d'anciens membres de Weeping Tile. Distribué de façon indépendante par Cold Snap, You Were Here est l'un des albums les mieux reçus par la critique cette année-là. Le magazine Time (2000) le qualifie de « meilleur premier album de l'année », le Rolling Stone (2000) le décrit comme étant « merveilleusement fascinant » et Maclean's (2000) affirme que You Were Here est « un premier album génial annonçant l'arrivée d'une auteure-compositrice-interprète exceptionnelle ». Le succès de Harmer incite Universal Music Canada et la maison de disques américaine Rounder Records à conclure une entente avec elle sans tarder. Au cours des deux années suivantes, elle présente 270 concerts en Amérique du Nord et à l'étranger.

Style de composition et influences musicales

Harmer expérimente une variété de styles musicaux à ses débuts avec les Saddletramps. Tous ces styles influencent son écriture. Le groupe Weeping Tile, connu pour un son rock agressif, lui a permis d'utiliser pleinement sa voix forte et un peu rauque. Toutefois, à mesure que son style évolue pendant la création de You Were Here, les composantes instrumentales et vocales perdent de l'importance pour laisser la place à un style plus folk ou populaire. Son premier album solo révèle le son agréable et particulièrement clair qui fait le succès de sa musique. Malgré cette particularité, Harmer ne cesse d'explorer ses limites. Elle touche à plusieurs styles au cours de sa carrière, entre autres le rock, le folk ainsi que la musique populaire, « roots » et bluegrass. Les paroles de ses chansons abordent les thèmes de l'amour, de la perte et des relations de l'homme avec la nature. En fait, elle affirme que le paysage canadien est la toile de fond de toutes ses créations, ce qui fait souvent d'elle une artiste exclusivement canadienne.

En 2006, Harmer cofonde l'organisme environnemental PERL (Protecting Escarpment Rural Land) qui met en œuvre des actions pour protéger le mont Nemo (une région de l'escarpement du Niagara où Harmer a grandi) dont on veut faire une carrière à ciel ouvert. Harmer organise des réunions publiques, mène des recherches, fait circuler des pétitions et entreprend la tournée de spectacles solos « I Love the Escarpment » de deux semaines en compagnie de ses musiciens collaborateurs. Harmer lance ensuite l'album I'm a Mountain, qui regroupe les chansons présentées pendant sa tournée, ainsi que le DVD Escarpment Blues.

Prix

Harmer reçoit de nombreux prix Juno. Elle est en nomination dans les catégories de l'album populaire de l'année et du nouvel artiste de l'année pour You Were Here (2001) et dans la catégorie de l'auteure-compositrice de l'année pour « Hideout » et « Don't Get Your Back Up » (2002). En 2005, elle reçoit le prix Juno de l'album de musique alternative adulte de l'année pour All of Our Names et, en 2007, celui de la production DVD musicale de l'année pour Escarpment Blues. Son album suivant intitulé I'm a Mountain lui vaut d'être à nouveau en nomination pour des prix Juno dans les catégories auteur-compositeur de l'année et album de musique alternative de l'année. I'm a Mountain est également en nomination pour le Prix de Musique Polaris en 2006. En 2011, Harmer et son collaborateur Gavin Brown sont en nomination pour les prix Juno de l'album de musique alternative adulte de l'année et du producteur de l'année pour Oh Little Fire.

Discographie (sélection)

Weeping Tile
Eepee. 1995; 1 12794 WEA

Cold Snap. 1995; Warner/Tag 1 23834 WEA

Valentino. 1997; Warner 1 99284 WEA

Sarah Harmer
Songs for Clem. 1999; Cold Snap CD0855-21

You Were Here. 2000; Cold Snap/ Universal Music Canada/ Zoe Records/ Rounder 0121596452

All of Our Names. 2004; Universal Music Canada/ Zoe Records/ Rounder 0249861775

I'm a Mountain. 2005; Universal Music Canada/ Zoe Records/ Rounder 7697423922

Oh Little Fire. 2010; Universal Music Canada/ Zoe Records/ Rounder 0252736827

Bibliographie

John Teshima, « Sarah Harmer's rising lodestar », CHART, n<sup>o</sup> 121 (nov. 2000).

Stephen Cooke, « Harmer tops Time list with You Were Here: Kingston singer returns to play Marquee Club », The Mail Star (28 déc. 2000).

Christopher Jones, « Sarah Harmer's good instincts: taking charge of her own vision », Words and Music, VII, 1 (printemps 2001).

Rod Christie, « Sarah Harmer », Canadian Musician, XXIII, 2 (mars/avr. 2001).

Gerry Krochak, « Harmer ready for long-awaited return: singer-songwriter here Friday », The Leader Post (5 avr. 2001).

Michael Barclay, « Sarah Harmer out at the hideout », Exclaim! (mars 2004).

Sean Plummer, « Harmer's way: Sarah Harmer proves that good songs come to those who wait », Access Magazine, n<sup>o</sup> 69 (avr./mai 2004).

Shannon Whibbs, « Sarah Harmer: leaving the laundry room », CHART (mai 2004).

Karen Bliss, « Sarah Harmer: unhurried, unpretentious, unaffected », Canadian Musician, XXVI, 2 (mai/juin 2004).

Christopher Taylor Jones, « Roped and tamed: Sarah Harmer wrestles an unruly muse into a fine follow-up CD », Songwriters Magazine, VII, 3 (automne 2004).

Hayward, Karla, « A mountain of music: Sarah Harmer is bringing her stripped-down bluegrass stylings to St. John's », The Telegram (8 sept. 2006).

« Songstress Sarah Harmer hits a green note: Canada's vibrant singer-songwriter raises her voice for the trees », Village Post (1er nov. 2006).

Une sélection de la musique de Sarah Harmer