Sarah McLaughlan
Sarah Ann McLachlan. Chanteuse, auteure-compositrice, guitariste, pianiste (Halifax, N.É., 28 janv. 1968). Fille de Judy James, McLachlan est élevée par ses parents adoptifs Jack, un Américain biologiste de la vie marine et Dorice McLachlan; la famille compte également deux frères plus âgés qui ont été adoptés, Stewart et Ian. Elle commence à jouer du ukulélé à quatre ans et joue de la musique pendant toute sa jeunesse tout en étudiant rigoureusement la guitare classique (pendant 12 ans), le piano (six ans), le chant (cinq ans) et l'opéra (trois ans) au Nova Scotia Conservatory of Music. Elle remporte un concours local lors du Kiwanis Music Festival (voirFestivals Kiwanis) en chantant la pièce de théâtre musical « Where The Bee Sucks, There Lurk I ». À la suite d'une passion précoce pour Joan Baez, les influences de son adolescence incluent Kate Bush, Peter Gabriel, Cat Stevens, Simon and Garfunkel et le groupe britannique Talk Talk. Elle fait sa première expérience sur scène à l'âge de 17 ans avec le groupe October Game d'Halifax. Après ses études secondaires, elle passe une année à étudier la conception des bijoux au Nova Scotia College of Art and Design.
Le cofondateur de Nettwerk Records et recruteur de jeunes talents Mark Jowett aborde McLachlan pour la première fois après que son groupe Moev a joué sur la même scène qu'October Game en 1985. Deux ans plus tard, Nettwerk lui offre un contrat d'enregistrement. Elle s'installe à Vancouver, ville de résidence de l'étiquette de disque et enregistre son premier album, Touch, avec le producteur Greg Reely à la suite d'une période préparatoire avec le musicien Daryl Neudorf (qui, à la fin des années 1990, intente une action en justice infructueuse contre Nettwerk et McLachlan au sujet de ses contributions d'auteur-compositeur). La puissante voix de soprano de McLachlan est comparée fréquemment à celle de Tori Amos et de Sinéad O'Connor, et sa musique est décrite souvent comme « éthérée »; le magazine Interview donne à penser que « si un ange de Botticelli flottait dans une chanson, il chanterait comme Sarah McLachlan ». Le critique du Los Angeles Times Richard Cromelin fait ressortir « les arrangements d'art populaire densément texturés et les paroles abstraites mais intensément confessionnelles » de l'album. Les simples « Vox » et « Steaming » font l'objet d'une diffusion modérée et l'album est certifié or alors que ses ventes atteignent 50 000 exemplaires au Canada. Arista Records situé à New York signe avec McLachlan en 1989 afin qu'elle sorte ses albums en Amérique.
Formée comme musicienne, mais relativement débutante dans l'art d'auteure-compositrice, McLachlan passe une année difficile à bâtir du nouveau matériel avec le producteur de Montréal, Pierre Marchand. Protégé de Daniel Lanois et ancien claviériste du chanteur Luba, Marchand dirige une série de sessions d'enregistrements dans Le Studio situé au nord de Montréal, puis à Vancouver et enfin, à La Nouvelle-Orléans. L'album subséquent Solace (1991) est un ensemble de chansons richement mélodiques, posées, introspectives traitant de sujets tels que la renaissance spirituelle (« Into the Fire »), la vivisection (« Shelter ») et la conscience océanique (« Drawn to the Rhythm »). Les critiques élogieuses continuent avec Rolling Stone qui fait l'éloge de « sa force et de sa transparence étonnantes » comme artiste. Elle reçoit sa première de 19 nominations au prix Juno en 1991 dans la catégorie femme vocaliste de l'année. (En 2005, elle a déjà reçu neuf Juno, y compris quatre à l'époque bénie du festival Lilith Fair en 1998.)
Régulièrement en tournée, une marque de la démarche de son imprésario Terry McBride pour développer sa carrière, McLachlan continue à se bâtir un groupe de partisans remarquablement fervents de niveau local partout en Amérique du Nord. Ces fervents finissent par s'appeler les « Fumblers » après le troisième album de McLachlan, Fumbling Towards Ecstasy (1993), produit par Marchand dans son propre studio Wild Sky dans les Laurentides au Québec. L'humeur sombre de Solace continue sur le simple en première position de l'album, « Possession » qui a été écrit du point de vue d'un fervent obsessif , et « Hold On », inspiré par le documentaire primé sur le SIDA A Promise Kept (dirigé par Lawrence Zack et R. Alan Gough). Le CD comporte également la chanson « Ice Cream », un numéro enlevé rare sur le plan émotif qui a fait son chemin pour devenir une chanson préférée et durable interprétée en concert.
Sans diffusion importante et fondé en grande partie sur l'appui de son public de concert, Fumbling Towards Ecstasy s'est vendu à plus de 2,5 millions d'exemplaires en Amérique du Nord de 1993 à 1996 environ. Nettwerk garde une forte visibilité de McLachlan avec un horaire de concerts casse-cou; son groupe de tournées inclut le batteur Ashwin Sood, le claviériste David Kershaw, le guitariste basse Brian Minato et le guitariste Luke Doucet (qui a fait partie plus tard du groupe Veal). Elle consacre le simple « I Will Remember You » à la piste sonore du film The Brothers McMullen (1995) et sort deux autres collections d'albums : l'album live enregistré en studio The Freedom Sessions, avec les premières sorties de CD pour inclure du matériel multimédia en prime; et l'album suffisamment explicite Rarities, B-Sides & Other Stuff qui inclut le simple « Full of Grace ». Elle se présente dans le cadre de plusieurs projets d'albums-bénéfices, y compris No Alternative (recherche sur le SIDA) et Lit from Within (en aide aux centres d'aide aux victimes d'agression sexuelle).
Arista Record réactive la chanson « Possession » comme simple joué à la radio au début de 1997, et l'augmentation subite de diffusion aux États-Unis ouvre la voie à l'évolution rapide de McLachlan en un nom familier. Surfacing, son quatrième album en studio, est lancé en juin et compte son premier simple qui remporte un véritable succès « Building A Mystery » au même titre que les succès subséquents « Surrender » et « Adia ». L'album demeure dans les chartes du Billboard aux États-Unis pendant plus de deux ans et se vend à 9 millions d'exemplaires dans le monde entier.
L'élément-clé du succès de Surfacing est la première tournée à grande échelle dans le cadre du festival Lilith Fair qui s'est déroulé dans 35 villes et qui a été organisé par McLachlan, McBride, Dan Fraser de Nettwerk et l'imprésario de New York, Marty Diamond. Conçu comme un homologue, composé uniquement de femmes, à des tournées de rock plein de testostérone telles que H.O.R.D.E. et Lollapalooza, Lilith Fair présente McLachlan comme vedette principale lors de tous les spectacles au même titre qu'une distribution rotative d'acteurs de soutien : Tracy Chapman, Suzanne Vega, Sheryl Crow, Emmylou Harris, Fiona Apple, les Indigo Girls et Shawn Colvin, entre autres, pendant la première année. La manœuvre propulse McLachlan sous les projecteurs des médias et sur les couvertures de Entertainment Weekly, Time (l'édition canadienne; la version américaine présente une photo d'une autre participante au festival Lilith, Jewel) et d'innombrables magazines de musique. Bien que McLachlan fuit l'idée, la tournée lui donne une réputation de féministe de premier rang dans le domaine de la musique, pas moins parce que la tournée porte le nom de Lilith, qui dans la tradition extrabiblique juive était la première femme d'Adam; refusant de se plier à la volonté d'Adam, elle est rejetée en faveur d'Ève, plus souple.
Lilith Fair est devenue la tournée de concerts (1997) la plus performante en Amérique du Nord selon le magazine américain de l'industrie du concert Pollstar. Des tournées effectuées au cours des deux étés suivants présentent sur les scènes de Lilith des noms de vedettes comme les Dixie Chicks, Queen Latifah, les Pretenders, Erykah Badu, les Cowboy Junkies, Angélique Kidjo, Berth Orton, Dido, Liz Phair, Wynonna Judd, Bonnie Raitt et Stevie Nicks. Tous comptes faits, plus de 2 millions de personnes ont assisté aux 139 rendez-vous du festival Lilith et les autocars affrétés ont couvert 12 327 milles d'asphalte. À titre de chef de production, McLachlan a versé 1 dollar pour chaque vente de billet en faveur de refuges pour femmes le long du chemin menant au concert; combiné aux dons remis par des commanditaires de la tournée pour la Fondation du cancer du sein, Amnistie Internationale, Planned Parenthood et l'organisme de conscientisation au VIH et au SIDA LIFEbeat, Lilith a généré 7 millions de dollars en faveur d'organismes sans but lucratif. En 1998, McLachlan reçoit le Elizabeth Cady Stanton Visionary Award pour développer les carrières de femmes œuvrant dans le domaine de la musique et elle est nommée femme de l'année par le magazine Châtelaine.
L'album live Mirrorball et une version DVD apparentée (filmée au Rose Garden Arena à Portland, Oregon) sont lancés en 1999 et mettent en vedette le groupe de tournée de McLachlan de l'ère du festival Lilith : Sood, Minato, Vince Jones (claviers), Sean Ashby (guitares), David Sinclair (guitares) et Camille Henderson (voix). Mirrorball produit trois nominations aux prix Grammy en 2000, remportant le prix Meilleure performance vocale féminine, catégorie musique pop pour « I Will Remember You ». Pas étrangère jusqu'alors aux cérémonies de remise de prix de Los Angeles, McLachlan remporte deux Grammys en 1998 (pour « Building A Mystery » et la pièce instrumentale mélancolique interprétée au piano « Last Dance »); elle sera par la suite en nomination en 2001 pour sa contribution à la piste sonore « When She Loved Me » (écrite par Randy Newman) de Toy Story 2 (v.f. Histoire de jouets 2) et un duo avec Sheryl Crow (« The Difficult Kind » de l'album Live From Central Park de Crow).
McLachlan épouse Ash Sood en février 1997; leur fille India Ann Sushil Sood est née le 6 avril 2002. Elle se concentre sur sa famille et sur des préoccupations philanthropiques au cours d'une pause de trois ans du domaine des affaires consécutivement à Lilith Fair; elle fonde notamment le programme Sarah McLachlan Music Outreach qui a pour but d'offrir des cours de musique gratuits aux enfants des grandes villes dont les programmes d'éducation ont été touchés par les réductions budgétaires. Elle se produit également dans le cadre de plusieurs concerts-bénéfices importants, y compris le spectacle présenté le 2 octobre 2002 à Vancouver avec Jann Arden, Bryan Adams et les Barenaked Ladies pour venir en aide au Centre de recherche contre le cancer de la Colombie-Britannique. McLachlan reçoit l'Ordre du Canada en 2000 et l'Ordre de la Colombie-Britannique en 2001.
Lors de son interruption, elle demeure sur les chartes avec Sarah McLachlan Remixed (2001) qui présente des versions de club élargies de ses chansons par les meilleurs remixeurs tels que William Orbit, BT et DJ Tiesto (qui a repiqué « Silence » qu'elle a chantée avec le duo électronique de Vancouver Delerium; cette chanson atteint la 6<sup>e</sup> position sur la charte de danse du Billboard et sert de simple pour la percée en Grande-Bretagne). Une version du classique de l'ère des Beattles interprétée par Paul McCartney « Blackbird » est la piste principale de la piste sonore du film de Sean Penn I Am Sam. « Don't Let Go », un duo avec Bryan Adams, est mis en vedette dans le film animé (2002) Spirit : Stallion of the Cimarron.
Les ventes effectuées au cours de sa carrière s'élèvent à 22 millions d'exemplaires lorsqu'elle sort Afterglow, son quatrième album avec Marchand et sa première version en studio depuis six ans, en novembre 2003. Il commence par occuper la première position au Canada et presque le sommet des chartes aux États-Unis, bien que la réponse des critiques soit sourde. (Entertainment Weekly qualifie l'album de « beau mais léger ».) McLachlan fait une importante prise de positions avec sa vidéo dépouillée pour « World On Fire » en faisant don de la plus grosse partie de son budget initial de 150 000 $ à des œuvres de secours dans le tiers-monde. Le quarante-cinq tours prolongé de cinq chansons Live Acoustic est lancé en mai 2004; à l'origine, les mêmes chansons étaient disponibles exclusivement aux États-Unis par le biais du magasin de musique iTunes où elles étaient téléchargées plus de 100 000 fois au total et ont aidé à établir le service en ligne d'Apple Computer à titre de détaillant de musique légitime. L'enregistrement du concert Afterglow Live sort en novembre 2004. Elle réenregistre « World On Fire » avec Robbie Robertson au début de 2005 comme le thème mélodique des séries historiques Into the West du canal américain sur le câble TNT. En 2011, Sarah McLachlan est en nomination pour trois prix Juno : dans la catégorie Album pop de l'année pour son album Laws of illusion (2010), dans la catégorie Auteur-Compositeur de l'année et dans la catégorie Artiste de l'année. En 2012, elle reçut sa place au sein de l'Allée des célébrités canadiennes (Canada's Walk of Fame).
Discographie
Touch : 1988; Nettwerk 30024.
Solace : 1991; Nettwerk 30055.
Fumbling Towards Ecstasy : 1993; Nettwerk 30081.
The Freedom Sessions : 1994; Nettwerk 36321.
Rarities, B-Sides And Other Stuff : 1996; Nettwerk 30105.
Surfacing : 1997; Nettwerk 30116.
Mirrorball : 1999; Nettwerk 30140.
Sarah McLachlan Remixed : 2001; Nettwerk.
Afterglow : 2003 Nettwerk 30332.
Afterglow Live : 2004; Nettwerk.
Bibliographie
Chris DAFOE; « McLachlan finds her musical Touch »; Globe and Mail (Toronto, 3 mai 1989).
Dave WATSON; « Hungry and focused »; Vancouver (déc. 1989).
Liam LACY; « I don't need to sell a million records to feel satisfied »; Globe and Mail (Toronto, 15 juin 1991).
Alexander VARTY; « McLachlan gains through pain »; Georgia Strait (Vancouver, 19 juil. 1991).
John MACKIE; « Music to the touch »; Sun (Vancouver, 19 août 1991).
Elya GARDNER; « Happy to be unhappy »; Rolling Stone (6 fév. 1992).
Thomas D. SULLIVAN; « Folk-rock singer finds "Solace" in her work »; The Washington Times (19 juil. 1992).
« Sarah McLachlan sings the law suit blues »; Frank (24 mai 1995).
Chris WILLIAM; « Ixnay on the hombres: Lilith summer's hottest ticket »; Entertainment Weekly (11 déc. 1997).
Jeff BATEMAN; « Fair Maiden »; Vancouver (sept. 1997).
Chris MUNDY; « Flower child with a filthy mind »; Rolling Stone (30 avril 1988).
Buffy CHILDERHOSE; « From Lilith to Lilith Fair »; Madrigal Press (1998).
Tom HARRISON; « Life after Lilith »; Vancouver Province (27 août 1998).
Stacey D'ERASMO; « Chicks with picks : 13 ways of looking at Lilith Fair »; Details (sept. 1998).
Judith FITZGERALD; « Building a mystery : The story of Sarah McLachlan and Lilith Fair »; Quarry Music Books (1997, 2000).
Sarah MCLACHLAN avec Jaime LAURITA; « Plenty : A Collection of Sarah McLachlan's Favourite Recipes »; Madrigal Press (2000).
Gil KAUFMAN; « McLachlan sets glowing return »; Rolling Stone (4 sept. 2003).
Lola OGUNNAIKE; « Melancholy songs, but life seems swell »; Times (New York, 10 nov. 2003).