Beckie Scott
Beckie Scott, skieuse de fond (Vegreville, Alberta, 1er août 1974). Ardente partisane du sport sans drogue, Beckie Scott détient la seule médaille canadienne en ski de fond, et est la seule athlète olympique à avoir remporté l'or, l'argent et le bronze pour une même épreuve. Elle commence à skier à l'âge de cinq ans lorsque ses parents l'inscrivent dans la ligue de ski locale Jackrabbit à Vermillion. Elle dispute ses premières compétitions à sept ans. Dès l'âge de 13 ans, sous la direction de son entraîneur Len Parsons, elle remporte sa première compétition nationale junior au 110 Mile House, en Colombie-Britannique. À 16 ans, elle participe régulièrement à des compétitions mondiales juniors.
Sur la scène internationale de la compétition de ski de fond, sport dominé par les athlètes européens, Beckie Scott représente une réussite nord-américaine isolée. Le succès qui la mène aux jeux Olympiques de Salt Lake City en 2002 s'acquiert graduellement. Aux Olympiques de Nagano en 1998, elle se classe 45e en poursuite, épreuve controversée dans laquelle elle termine troisième à Salt Lake City quatre ans plus tard. En 2001, elle remporte le bronze en sprint et devient la première Canadienne en dix ans à obtenir une médaille en Coupe du monde. Elle continue à participer à des compétitions avec des athlètes qu'elle soupçonne d'utiliser des substances destinées à augmenter la performance et dédie ses victoires aux « athlètes propres ».
Le désir de Beckie Scott de sauvegarder l'intégrité dans le sport se concrétise dans plusieurs projets pendant cette période. En 2001, en compagnie de ses coéquipiers, elle aide à faire circuler une pétition des athlètes réclamant la constitution d'un organisme indépendant de contrôle antidopage pour les compétitions de ski de fond de la Coupe du monde et des Jeux olympiques. La même année, lors de la Coupe continentale, elle encourage ses collègues athlètes à faire don de leur bourse à un projet d'aide en Afghanistan. Peu après, l'UNICEF reconnaît ses efforts.
À Salt Lake City en 2002, Beckie Scott représente un espoir dans son épreuve fétiche, le 5 km poursuite, une course qui deviendra une source de controverse à ces Jeux. Elle termine derrière les Russes Olga Danilova et Larissa Lazutina, qui remportent l'or et l'argent; cependant, le résultat des tests antidopage que subissent Danilova et Lazutina pour d'autres épreuves s'avère positif et le Comité olympique canadien (COC) fait appel pour que leur soient également retirées les médailles du 5 km. Le COC va plus loin en soutenant qu'en vertu de la Charte olympique, tout athlète pris à tricher aux Olympiques devrait être dépouillé de toutes les médailles remportées à ces mêmes Olympiques; Beckie Scott devient ainsi la véritable championne olympique. Après une longue succession d'appels, elle se voit décerner en juin 2003 la médaille d'argent qui avait d'abord été remise à Lazutina. En décembre de la même année, elle reçoit la médaille d'or qu'avait remportée Danilova. D'une façon bien particulière, Beckie Scott est devenue la première athlète olympique à gagner les trois médailles d'une même épreuve.
Le succès de Beckie Scott se poursuit après les Jeux olympiques de 2002. De 2003 à 2005, elle récolte d'autres médailles en Coupe du monde aux épreuves de sprint, par équipe et de distance et remporte deux championnats du monde. Aux Jeux olympiques de 2006, elle ne parvient pas à reproduire la performance individuelle qui lui avait valu l'or et ne se classe pas mieux qu'en quatrième place aux épreuves; toutefois, elle et sa partenaire Sara Renner décrochent une médaille d'argent au sprint par équipe. Beckie Scott se retire de la compétition en 2006; elle est alors la skieuse de fond la plus médaillée du Canada. Peu après, elle est choisie pour siéger au conseil d'administration du Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2010 à Vancouver (COVAN).
En plus de faire mieux connaître le ski de fond au Canada, la carrière de Beckie Scott est un témoignage à l'appui du sport sans drogue et l'athlète continue à faire campagne avec la Fédération internationale de ski (FIS) pour le renforcement des règles et pour des compétitions plus propres. En outre, elle siège au conseil du Centre canadien pour l'éthique dans le sport. En 2005, elle reçoit le prix Histoire de l'Esprit du sport de l'année dans le cadre de la cérémonie des Prix sportifs canadiens.