Scott Moe, 15e premier ministre de la Saskatchewan de 2018 à aujourd’hui, ministre du Cabinet, homme d’affaires (né vers 1973 près de Shellbrook, en Saskatchewan). En janvier 2018, Scott Moe remporte la course à la chefferie du Parti saskatchewanais et est assermenté comme premier ministre le 2 février 2018. Après avoir décroché un diplôme universitaire en agriculture, il œuvre dans l’industrie de l’équipement agricole pendant plusieurs années. Il se lance en politique en 2011 en tant que député de l’Assemblée législative pour le Parti saskatchewanais et occupe plusieurs postes au gouvernement, notamment celui de ministre de l’Environnement. En janvier 2018, Scott Moe devient chef du Parti saskatchewanais et remplace Brad Wall en tant que premier ministre.
Jeunesse et carrière en affaires
Scott Moe grandit sur la ferme céréalière familiale, située entre Shellbrook et Parkside, en Saskatchewan, à 140 km au nord de Saskatoon. Dans sa jeunesse, il est bénévole dans un terrain de baseball local et dans un aréna, ce qu’il évoque comme l’une des raisons pour lesquelles il se passionne pour la politique. Scott Moe obtient un baccalauréat en sciences de l’agriculture de l’Université de la Saskatchewan.
Propriétaire de quelques entreprises, l’homme d’affaires œuvre dans le domaine de l’équipement agricole pendant plusieurs années. Il fait du travail communautaire avec l’Economic Development Corporation et le Shellbrook and District Health Services Project.
Il vit actuellement près de Shellbrook avec sa femme Krista et leurs deux enfants.
Politique provinciale
En 2011, Scott Moe se lance en politique en se présentant pour le Parti saskatchewanais du premier ministre Brad Wall, dans le comté de Rosthern-Shellbrook. Il est élu à l’Assemblée législative de la Saskatchewan lors de l’élection provinciale du 7 novembre, récoltant plus du double du nombre de voix du candidat arrivé en deuxième place.
En 2012, le politicien devient vice-président du comité permanent des comptes publics de l’Assemblée législative. Ministre de l’Enseignement postsecondaire, il devient, en 2014, ministre de l’Environnement et ministre responsable de la Saskatchewan Water Corporation et de la Water Security Agency. (Voir aussi Cabinet.) Son poste l’amène à être chargé des nouvelles réglementations en matière de drainage agricole. Il s’oppose aussi fermement à la proposition du gouvernement fédéral d’introduire la taxe carbone. En avril 2016, Scott Moe est réélu sans difficulté lors de l’élection générale de la Saskatchewan.
Le 10 août 2017, après dix ans en tant que premier ministre, Brad Wall annonce son intention de quitter son poste, avançant que la province gagnerait à avoir du sang neuf.
Course à la chefferie de 2017
Plus tard ce mois-là, Scott Moe démissionne de son poste de ministre de l’Environnement pour se conformer à la demande de Brad Wall, selon laquelle les ministres du cabinet doivent se retirer s’ils désirent briguer la direction du parti. (Voir aussi Congrès à la direction.) Le 1er septembre 2017, dans une cour à camions près de Saskatoon, le politicien annonce qu’il se lance dans la course à la chefferie du Parti saskatchewanais. Parmi ses adversaires, il devient celui recevant le plus de soutien : plus de 20 membres du caucus appuient sa candidature.
« Je ne sais tout simplement pas comment une seule personne peut prendre la place de notre premier ministre, déclare alors le candidat à la chefferie. Ce ne sera pas une seule personne. Nous serons une équipe. » Scott Moe promet de continuer dans la même veine que Brad Wall, notamment dans son combat contre l’imposition de la taxe carbone fédérale.
Après avoir annoncé sa candidature, Scott Moe parle de sa condamnation en 1992, à l’âge de 18 ans, pour avoir conduit en état d’ébriété. Il décrit l’événement comme étant « quelque chose que je regrette sincèrement, mais qui fait aussi partie de moi. » Deux autres candidats à la chefferie du Parti saskatchewanais ont été condamnés pour un tel acte par le passé. La nouvelle des trois condamnations est dévoilée avant l’élection provinciale de 2016. Lors d’une déclaration, Scott Moe affirme n’avoir jamais tenté de cacher quoi que ce soit sur le sujet aux électeurs et aux médias.
Quelques jours plus tard, Scott Moe décrit son implication dans un accident ayant eu lieu au printemps 1997 sur une autoroute des environs de Shellbrook, accident ayant causé la mort d’une femme. Même s’il affirme n’avoir que très peu de souvenirs de l’accident, il se rappelle avoir déjeuné tôt chez ses grands-parents, puis s’être mis en route pour revenir à la ferme familiale. Une enquête policière détermine alors que l’alcool n’est pas en cause, mais que le jeune homme a traversé dangereusement l’autoroute. Cette conclusion mène alors à une accusation de conduite imprudente et inattentive pour laquelle Scott Moe doit payer une amende.
Le politicien affirme que l’accident mortel a été largement médiatisé et qu’il n’a jamais hésité à en parler. Sa décision de parler à nouveau de cet événement résulte de questions ayant suivi l’annonce de sa candidature. « C’est un moment qui m’accompagne tous les jours de ma vie. Et je sais qu’il accompagne aussi une autre famille, qui le vit bien plus difficilement que moi. »
Scott Moe déclare que sa motivation, en tant que chef du Parti saskatchewanais, est de « laisser les choses en meilleur état qu’avant » et d’offrir l’occasion aux jeunes de s’épanouir dans leur carrière dans les communautés mêmes où ils ont grandi. Il lance sa candidature avec le slogan « Stand with Scott » (Debout avec Scott).
Il poursuit en promettant qu’il se concentrera sur la croissance de la province s’il devient premier ministre. Son objectif est d’augmenter la population à 1,5 million d’habitants d’ici 2030, soit une augmentation de 50 %. L’objectif pourrait être atteint en multipliant les exportations en énergie, ce qui augmenterait les perspectives d’emploi et la croissance de la population. (Voir Démographie.)
Il promet également d’éliminer le déficit de la province de près de 700 millions de dollars d’ici la prochaine élection provinciale et de restaurer une exemption sur la taxe de vente provinciale concernant l’assurance-récolte, l’assurance-vie et l’assurance-maladie qui avait été abrogée au grand désarroi des agriculteurs. (Voir aussi Imposition au Canada.) Il s’engage également à ouvrir 400 postes d’assistants en éducation et de membres du personnel de soutien dans les écoles.
Le 27 janvier 2018, Scott Moe est élu chef du Parti saskatchewanais en remportant l’élection contre quatre adversaires en cinquième ronde. Il est assermenté comme premier ministre le 2 février 2018.
« Évidemment, je suis très, très emballé [...] », déclare-t-il lors de son discours de victoire, « et le fait que la population de la province ait foi en moi pour un tel mandat, cela me touche beaucoup, et c’est surtout très gratifiant. »
Scott Moe promet également de continuer le combat contre le projet du gouvernement fédéral d’implanter une taxe carbone. « Je me battrai pour cette province. Je me battrai pour notre économie et je m’assurerai que nous n’aurons pas de taxe carbone. Et, Justin Trudeau, si vous vous demandez jusqu’où j’irai : Regardez-moi faire », clame Scott Moe, faisant référence à la célèbre phrase prononcée par le premier ministre Pierre Trudeau lors de la crise d’octobre, en 1970.
Premier ministre de la Saskatchewan
Dès sa première session à l’Assemblée législative, le nouveau premier ministre honore certaines de ses promesses électorales, notamment en restaurant certaines exemptions sur les taxes de vente provinciales et en augmentant le financement en éducation. En avril 2018, il devient connu à l’échelle nationale lorsque survient la tragédie de l’accident d’autobus des Broncos de Humboldt.
« C’est une tragédie qui ébranle toute la province et tout le pays », commente-t-il. « Je sais que la douleur et la souffrance sont à leur paroxysme dans la communauté d’Humboldt, mais je pense que tous les Saskatchewanais et tous les Canadiens sentent qu’ils ont subi une grande perte. »
En janvier 2019, Scott Moe présente ses excuses officielles aux Autochtones de la province qu’on a arrachés à leur famille d’origine lorsqu’ils étaient enfants pour les envoyer dans des maisons en grande partie non autochtones. Cette mesure est connue sous le nom de « rafle des années soixante » dans tout le Canada et de « Adopt Indian Métis » (« Adoptez un Indien métis ») en Saskatchewan. « Nous avons laissé tomber les survivants que nous avons entendus dans les cercles de partage, et tant d’autres », déclare-t-il. « Nous avons laissé tomber leurs familles. Nous avons laissé tomber leurs communautés. Nous avons échoué. » Plus tard cette année-là, il participe au défilé du Festival de la fierté de Saskatoon. C’est une première pour un premier ministre de la Saskatchewan.
En tant que premier ministre, les relations que Scott Moe entretient avec le gouvernement fédéral sont tendues. L’Ouest canadien se sent en effet de plus en plus aliéné, en grande partie à cause des politiques énergétiques et climatiques du gouvernement fédéral. Lors des élections fédérales d’octobre 2019, les libéraux ne remportent aucun siège en Saskatchewan. Scott Moe qualifie sa première rencontre postélectorale avec le premier ministre Justin Trudeau de « décevante ». Il présente en effet une liste de revendications. Parmi celles-ci, on compte le remaniement des paiements de péréquation et l’annulation de la taxe fédérale sur le carbone. (En avril 2019, le gouvernement fédéral a imposé une taxe sur le carbone à la Saskatchewan et aux autres provinces n’ayant pas approuvé de plans de tarification du carbone.) Il quitte toutefois Ottawa les mains vides. Il déclare qu’il cherchera des moyens pour la province d’étendre son autonomie.
Au début de 2020, Scott Moe concentre les efforts de son gouvernement sur la contestation, devant la Cour suprême, de la taxe fédérale sur le carbone.
Élection de 2020
Scott Moe, plus jeune premier ministre provincial au Canada, est confronté à sa première élection à titre de premier ministre à l’automne 2020. À l’approche de l’année électorale, ses perspectives semblent solides. Un sondage national réalisé à la fin de 2019 révèle que Scott Moe est le deuxième premier ministre le plus populaire au Canada, avec un taux d’approbation de 56 %. En août 2020, suite à la bonne gestion par son gouvernement de la pandémie de COVID-19, son approbation passe à 59 %. La province est également en bonne santé financière et a le taux de chômage le plus bas du pays (7,9 %).
Le 26 octobre, le Parti saskatchewanais de Scott Moe obtient son quatrième gouvernement majoritaire consécutif, une première dans la province depuis le règne de Tommy Douglas. Le parti remporte 60 % des voix populaires pour la troisième élection consécutive. Cela correspond au record établi par Joey Smallwood de Terre-Neuve-et-Labrador. Le Parti saskatchewanais obtient 60,7 % des suffrages exprimés, contre 31,6 % pour le NPD et moins de 3 % pour chacun des partis suivants : le Parti Vert, le Parti progressiste-conservateur, le Parti Buffalo et le Parti libéral. Le parti de Scott Moe gagne son pari en remportant plus de 70 % des voix dans les zones rurales de la province tout en renversant les sièges du NPD rival à Saskatoon et Regina. Scott Moe remporte également sa circonscription de Rosthern-Shellbrook avec 79 % des voix. Après le décompte final des voix à la mi-novembre, le Parti saskatchewanais détenait 48 sièges à l’Assemblée sur 61, contre 13 pour le NPD.