Les Sékanis sont un peuple autochtone du centre et du nord-ouest de la Colombie-Britannique. Ils sont également connus sous le nom de Tsek'ehne, qui signifie « peuple des rochers ou des montagnes ». Autrefois, ils étaient constitués de plusieurs bandes ou groupes familiaux, chacun comprenant 30 à 40 personnes, et ils chassaient et marchandaient le long des rivières Finlay et Parsnip, affluents de la rivière de la Paix. Chaque groupe portait un nom indiquant son territoire, mais le terme Sékani s’appliquait aux peuples de la région Parsnip-Finlay dans le centre et au nord-est de la Colombie-Britannique. Les Sékanis et les Dane-zaa (Castors) ont des dialectes qui sont mutuellement intelligibles et qui sont issus de la langue Athapascane. Ils ont été approchés pour la première fois par Alexander Mackenzie en 1793. Lors du recensement de 2021, 650 personnes ont déclaré être d’ascendance Tse'khene (Sékani).
Moyens de subsistance
Traditionnellement, les moyens de subsistance des Sékanis reposent principalement sur la chasse à l’orignal, au caribou, au mouflon, à l’ours et, avant qu’ils ne soient exclus des Prairies, au bison et au wapiti. Les Sékanis pêchent le corégone et n’ont accès au saumon que lorsqu’ils développent des relations commerciales avec les Premières Nations du bassin versant du Pacifique. La plupart des aspects de la technologie traditionnelle des Sékanis, incluant leurs outils, leurs abris et la préparation de la nourriture, sont semblables à ceux des autres peuples de l’ouest de la région subarctique. Cependant, ils n’utilisent pas de chiens pour la traque ou le transport. Les Sékanis fabriquent des canots en écorce d’épinette et ils copient plus tard les canots utilisés par les autres Premières Nations; l’utilisation des toboggans n’est adoptée qu’au 20e siècle.
Alliances commerciales
Les Sékanis ont des alliances commerciales avec les Esclaves et les Dane-zaa à l’est, et avec les Tahltans et les Dakelh à l’ouest. Ils marchandent des fourrures et des articles de cuir tanné de grande qualité. Il semble que plusieurs bandes passent l’hiver dans leurs lieux de traite, souvent sur le territoire d’autres peuples, où le saumon et le bison ou le caribou sont accessibles. Au début du 19e siècle, ils migrent vers les contreforts orientaux des Rocheuses afin d’éviter les conflits avec les Dane-zaa et les Cris. Cependant, des conflits éclatent avec leurs voisins du sud, car ils tentent de s’infiltrer dans leur territoire.
Les premiers postes de traite au lac McLeod sont établis par Simon Fraser en 1805, mais les Sékanis continuent de se procurer des marchandises européennes par l’intermédiaire des Premières Nations, incluant les Dane-zaa et les Tsimshians. À la suite de mariages entre ces deux groupes, les Sékanis bilatéraux adoptent de nombreux éléments de l’organisation sociale matrilinéaire de la côte ouest, comme les emblèmes de clans et le potlatch, mais le système des clans s’avère incompatible avec leur mode de vie nomade et égalitaire. L’anthropologue Diamond Jenness visite la région en 1924 pour documenter certains aspects de la culture des Sékanis. En 1937, il publie The Sekani Indians of British Columbia.
Au plus fort de la ruée vers l’or dans la région d’Omineca en 1871, le lac de l’Ours (bassin versant du Pacifique) devient le territoire d’hiver de certains groupes. De nombreux Sékanis suivent les chercheurs d’or de la grande ruée suivante dans la région de Cassiar, et au tournant du siècle, ils s’installent à Fort Ware; d’autres Sékanis s’installent près de Fort Grahame et de Fort McLeod. Dans les années 1960, ils doivent se relocaliser à Ingenika et dans les environs de Mackenzie en raison de l’inondation de Fort Grahame, causée par le barrage Bennett.
Le gouvernement du Canada négocie le Traité no 8 qui reconnait les Sékanis en 1899, mais au début des années 1900, seul un petit nombre de Sékanis ont accepté les termes de ce traité. En 2000, les Sékanis de la bande du lac McLeod signent le Traité no 8. Lors du recensement de 2021, 650 personnes affirment être d’ascendance Tse’khene (Sékani).