Senécal, Louis-Adélard
Louis-Adélard Senécal, homme d'affaires et homme politique (Varennes, Bas-Canada, 10 juill. 1829 -- Montréal, 11 oct. 1887). Ce personnage public coloré et controversé est considéré par certains de ses contemporains comme le symbole de l'émergence de l'économie du Canada français et par d'autres comme l'incarnation de la malhonnêteté, les deux mains plongées dans les coffres de l'État. Débutant dans le commerce régional des céréales dans la vallée du Richelieu, il profite des possibilités offertes par le traité de réciprocité signé avec les États-Unis en 1854 pour s'établir dans le transport et dans l'industrie du sciage, et pour faire de la spéculation immobilière. En 1867, on estime son volume d'affaires annuel à 3 millions de dollars. Il siège comme libéral à l'Assemblée législative du Québec de 1867 à 1871 et est député fédéral de 1867 à 1872. Toutefois, des difficultés financières l'occupent beaucoup durant ces années-là. Au début des années 1870, il se tourne vers la construction de chemins de fer. Avec les libéraux dans l'opposition au Québec, il change d'allégeance en faveur des bleus provinciaux en 1874; son appui contribue au retour des bleus au pouvoir en 1879 et lui vaut entre 1880 et 1882 le poste de surintendant du Chemin de fer de Québec, Montréal, Ottawa et occidental, propriété du gouvernement. En 1884, en raison des doutes que la presse canadienne fait circuler sur son éthique commerciale, Senécal ne réussit pas à obtenir le soutien financier français et britannique qu'il recherche pour ses trois projets de plusieurs millions de dollars, dont un câble transatlantique. Il se consacre alors à la Richelieu and Ontario Navigation Co., dont il avait remplacé le président sir Hugh ALLAN en 1882. Il est nommé au Sénat le 25 janvier 1887.