Premières années
Deuxième aînée d’une famille reconstituée de cinq enfants, Eilleen Edwards est élevée dans la pauvreté à Timmins en Ontario par sa mère Sharon et son beau-père, un ouvrier forestier ojibwé nommé Jerry Twain. Celui-ci adopte la chanteuse et ses deux sœurs à un tout jeune âge, changeant ainsi leur nom de famille pour Twain et leur donnant le statut d’Indien inscrit. Elle devient officiellement membre des Temagamis et passe ses fins de semaine et ses étés dans la réserve de Mattagami avec sa famille, où elle mène une vie à la dure, apprenant à chasser, à couper du bois et à pister et piéger les lapins.
Ce sont les parents d’Eilleen Twain qui l’initient à la musique country, avec des chanteurs comme Waylon Jennings, Willie Nelson et Tammy Wynette, et qui nourrissent son intérêt pour le chant et la performance. En 1973, la famille déménage à Sudbury, où la jeune chanteuse, alors âgée de 8 ans, chante dans la chorale de l’école, dans les centres communautaires, dans les maisons pour personnes âgées et, certaines nuits, dans les bars, lorsque l’alcool n’est plus servi. Elle commence à écrire ses propres chansons à 10 ans, en plus de participer à des concours et de se donner en prestation dans les radios de la région. Sa mère lui ménage des apparitions dans plusieurs émissions de télévision, comme Opry North, Easy Country et The Mercey Brothers Show. En 1978, à 13 ans, elle est du Tommy Hunter Show, sur les ondes de CBC TV.
En 1980, la famille retourne à Timmins, ce qui permet aux parents de lancer une entreprise de reforestation, mais qui limite les possibilités de prestations de leur fille. À l’école secondaire, Twain joue de la trompette dans l’orchestre de l’école, travaille à temps partiel au McDonald et chante dans un groupe de reprises rock appelé Longshot. Tout au long du début des années 1980, elle passe ses étés comme superviseure de la plantation des arbres pour le compte de son père.
Débuts de carrière
Une fois son diplôme d’études secondaires en poche en 1983, Twain déménage à Toronto pour poursuivre sa carrière musicale. Elle suit des cours avec le chanteur classique Ian Garrett, qu’elle crédite comme son seul professeur de chant, et capte l’intérêt du DJ torontois et producteur Stan Campbell, qui lui offre des concerts comme choriste. Ce dernier l’amène aussi à Nashville pour enregistrer des démos. À la même époque, Twain part en tournée en Ontario avec un groupe de reprises country. Durant une prestation à Sudbury, elle croise la chanteuse country ontarienne Mary Bailey, dont elle avait fait la première partie en 1978. Bailey devient la gérante de Twain et l’amène avec elle à Nashville, lui fait enregistrer d’autres démos et la fait travailler comme choriste. Par l’intermédiaire de Bailey, Twain rencontre John Kim Bell, qui lui offre une apparition dans le concert-bénéfice de la Fondation nationale des réalisations autochtones (maintenant Indspire) au Roy Thomson Hall de Toronto en février 1987.
Tragédie familiale
Le 1er novembre 1987, les parents de Twain périssent dans un accident automobile près de Wawa, en Ontario, lors duquel la voiture des parents est happée de plein fouet par un camion grumier. Twain devient la gardienne de ses deux frères cadets. Grâce à l’aide de sa gérante, elle réussit à décrocher un emploi dans une revue musicale de style Las Vegas et un contrat solo au Deerhurst Resort près de Huntsville, en Ontario. C’est là qu’elle déménage avec ses frères et qu’elle les élève jusqu’en 1990, année où le plus jeune obtient son diplôme d’études secondaires.
Shania Twain (1993)
En 1990, Bailey convainc Dick Frank, un avocat de l’industrie musicale à Nashville, d’assister à une représentation de sa protégée. En 1991, Dick Frank invite la chanteuse à Nashville, où elle signe un contrat avec la division américaine de Mercury Records. Malgré le fait qu’on l’encourage à changer son nom de famille, c’est plutôt un nouveau prénom que la chanteuse décide d’adopter : Shania, le nom d’une collègue ojibwée du Deerhurst Resort et une façon d’honorer les origines ojibwé de son beau-père. La chanteuse déclare d’ailleurs que Shania signifie « je vais sur mon chemin » en ojibwé.
Son premier album, Shania Twain (1993), est produit par l’auteur de chanson et producteur aguerri Norro Wilson (Charley Pride, George Jones, Reba McEntire) et ne contient qu’une seule chanson coécrite par Shania Twain. L’album connaît un certain succès, trouvant quelque 100 000 preneurs et se retrouvant au 67e rang du palmarès country de Billboard, principalement grâce aux vidéoclips de ses deux petits succès, « What Made You Say That » et « Dance With the One That Brought You ». La première chanson attire l’attention de l’acteur-réalisateur Sean Penn (qui réalise le second clip) et du légendaire producteur rock Robert John « Mutt » Lange (AC/DC, Def Leppard, Bryan Adams). Lange, solitaire basé à Londres, fait la connaissance de Shania Twain par téléphone, développant une amitié qui se transformera rapidement en collaboration d’écriture de chansons. Après leur rencontre au congrès de musique Fan Fair de Nashville en décembre 1993, ils décident de voyager de part et d’autre de l’Europe pour écrire. Le 28 décembre 1993, ils célèbrent leur mariage au Deerhurst Resort.
The Woman in Me (1995)
Robert John « Mutt » Lange fait montre de tout son talent de producteur en donnant un son pop et grand public au deuxième album de Shania Twain, The Woman in Me (1995). Enregistré pour la somme faramineuse de 700 000 dollars, en majeure partie sortis de la poche de Robert Lange, il serait l’album country le plus dispendieux de l’histoire. Les chansons de Shania Twain, qui allient brillamment pop et country, mettent en vedette la voix forte et charismatique de la chanteuse, des mélodies et des rythmes accrocheurs ainsi que des paroles désinvoltes et pleines de jeux de mots qui s‘adressent aux femmes tout en se moquant un peu des hommes. Le journaliste Brian D. Johnson, du magazine Maclean’s, a décrit les chansons de Shania Twain comme un mélange de « ballades sur le bonheur quotidien » et de chansons « rock sexy qui moquent et provoquent. » De Shania Twain elle-même, il dit qu’elle possède « une sexualité joueuse, un charme mi-aguichant, mi-détaché. »
Ignorant le moule country traditionnel, Shania Twain décide de ne pas partir en tournée avec l’album. Elle préfère se concentrer sur ses vidéoclips, la publicité et des tournées d’entrevues, en plus de performances télévisées choisies avec soin. Le premier simple de l’album, « Whose Bed Have Your Boots Been Under », est catapulté au premier rang du palmarès country canadien, en 11e place du palmarès Billboard Hot Country Songs et en 31e position au Billboard Hot 100. Le simple est suivi de quatre autres chansons qui se hissent au premier rang des palmarès country tant au Canada qu’aux É.-U. : « Any Man of Mine », « (If You’re Not in It For Love) I’m Outta Here ! », « You Win My Love » et « No One Needs to Know ». Quatre chansons de l’album se retrouvent aussi dans le palmarès Billboard Hot 100 et « No One Needs to Know » peut être entendue dans le film Twister (1996).
Nourri par les vidéoclips qui mettent l’accent sur la sensualité et la beauté de Shania Twain, l’album The Woman in Me se vend à plus de six millions d’exemplaires dans le monde, est certifié multi-platine aux É.-U., au Royaume-Uni et en Australie, et diamant au Canada. Il détrône le record de plus grand nombre de semaines passées au palmarès country Billboard (29 semaines) et surpasse l’album Patsy Cline’s Greatest Hits (1967) en tant qu’album le plus vendu par une artiste country. The Woman in Me gagne des douzaines de prix, dont le Prix Grammy et le Billboard Music Award pour l’album country de l’année, le Prix Juno et le Billboard Music Award de l’artiste country de l’année, et le Prix Juno de l’artiste de l’année 1996. Shania Twain reçoit également le World Music Award pour l’artiste féminine country ayant vendu le plus d’albums au monde. The Woman in Me a continué à se vendre, pour atteindre un total de 12 millions d’exemplaires à travers le monde.
Come on Over (1997)
Adulée par des millions d’admirateurs partout sur la planète et méprisée par d’autres (comme l’auteur-interprète américain Steve Earle, qui la décrit comme « la danseuse nue la mieux payée de Nashville »), Shania Twain devient l’équivalent féminin de Garth Brooks en mêlant la musique country et une sensibilité rock pour créer un phénomène commercial sans pareil. En 1996, elle remplace Mary Bailey par le gérant Jon Landau, mieux connu pour avoir orienté la carrière de Bruce Springsteen. L’expérience internationale de Jon Landau permet au prochain album de Shania Twain, Come on Over (1997), de remporter encore plus de succès mondial que son prédécesseur.
Très publicisé en Amérique du Nord, l’album reçoit des critiques généralement positives et devient immédiatement un succès, débutant au 2e rang du palmarès des albums Billboard et se vendant à plus de 4,2 millions d’exemplaires en quatre mois et ce, sans même l’aide d’une tournée. Cette absence de tournée et le recours aux vidéoclips comme outil de promotion en poussent plus d’un à accuser Shania Twain de ne pas savoir réellement chanter, d’être le produit de manipulations en studio et d’être sous l’emprise d’un Lange contrôlant tous les aspects de sa carrière et de l’écriture de ses chansons. Le 29 mai 1998, Shania Twain lance à Sudbury sa tournée mondiale de 19 mois. Elle remplit constamment les arénas et se donne en prestation devant plus de 2,5 millions d’admirateurs, faisant de sa tournée la plus lucrative de l’histoire de la musique country.
Shania Twain et son mari collaborent pour les 16 chansons de l’album Come on Over, chansons qui témoignent sans contredit de la main rock de Robert John « Mutt » Lange. Quelque douze chansons sont lancées comme simples entre septembre 1997 et juillet 2000. De ce nombre, onze se retrouvent dans le top 5 des chansons country canadiennes, dont sept au premier rang, notamment « Don’t Be Stupid (You Know I Love You) », « Come on Over », « From This Moment On », ainsi que la chanson préférée des mariages, « You’re Still the One ». Six chansons de l’album figurent aussi dans les quarante premières chansons au palmarès Billboard Hot 100, dont trois (« You’re Still the One », « From This Moment On » et « That Don’t Impress Me Much ») dans les 10 premiers rangs. Le succès « You’ve Got A Way » fait également l’objet d’un remixage pour le film Notting Hill (1999).
Come on Over reste plus de 151 semaines au palmarès des albums Billboard et marque de façon incontestable le statut de célébrité internationale de Shania Twain. Une version internationale de l’album, avec un son plus pop, est lancée en 1998 et se place au premier rang des palmarès dans 13 pays, grâce à l’immense succès de « Man I Feel Like a Woman » et « That Don’t Impress Me Much ». L’album vaut à Shania Twain les prix Juno de la meilleure chanteuse country pour trois années consécutives (1997-2000), le Juno de reconnaissance internationale (1997) et celui du meilleur auteur-compositeur (2000), en plus de dix prix de l’Association de la musique country canadienne et de quatre Grammy, entre autres nombreuses récompenses. En 2000, elle devient la première non états-unienne à remporter le prix de l’artiste de l’année aux Academy of Country Music Awards.
Come on Over devient l’album le plus vendu de tous les temps par une artiste féminine, surpassant Jagged Little Pill (1995) d’Alanis Morissette. Avec ses 39 millions d’exemplaires vendus, il est aussi l’album country le plus vendu de tous les temps, l’album le plus vendu de la décennie 1990 et le sixième plus vendu dans l’histoire des États-Unis.
L’immense succès de The Woman in Me et Come on Over mène au lancement de trois albums de chansons et de démos inédits enregistrés par Shania Twain avant la signature de son contrat avec Mercury : On the Way (1999), Beginnings : 1989-90 (1999) et The Limelignt Sessions (2001). Les deux derniers sont lancés sous le pseudonyme Eilleen Shania Twain, et The Limelight Sessions est lancé en Europe sous le titre Wild and Wicked (2000). Les ventes de son premier album connaissent également un regain, ce qui lui vaut une certification double platine au Canada en 1997 et platine aux États-Unis en 1999.
En 1998, Shania Twain et Robert John « Mutt » Lange déménagent dans un château suisse du 18e siècle aux abords du lac Léman, près de Montreux. Elle donne naissance à un garçon en 2001 et poursuit sa carrière un an plus tard.
Up! (2002)
En août 2002, Shania Twain se sépare de son gérant Jon Landau et signe un contrat avec Peter Mensch, de Q Prime Management, connu surtout pour sa gestion de groupes de rock comme Metallica et Red Hot Chili Peppers. Elle lance aussi sa quatrième offrande, l’album double Up!, le 19 novembre 2002. Encore une collaboration entre Shania Twain et son mari, l’album reste fidèle à sa formule éprouvée, de la couverture aguichante jusqu’aux points d’exclamation dans les titres des chansons. Comprenant plus de 19 chansons, l’album est offert en trois versions : la version « rouge », pour le marché pop-rock; la « verte » pour les amateurs de country; et une version « bleue » aux accents indiens pour le marché européen et les pays asiatiques.
Dès la première semaine, Up! trône dans les palmarès des albums au Canada et aux É.-U. Il reçoit une certification diamant au Canada pour des ventes de plus d’un million d’exemplaires le 6 décembre 2002, une certification qui passe à double diamant le 21 décembre (Music Canada compte les deux disques séparément dans un but de certification). Parmi les simples de l’album, on compte « I’m Gonna Getcha Good », « Up! » et « Forever and for Always », qui se glissent dans le top 5 des simples canadiens et dans le Billboard Top 20 des chansons country. Au total, quatre chansons sont des succès country aux É-U., soit moins de la moitié du succès remporté par les deux albums précédents.
Certains amateurs de country critiquent la saveur très pop-rock de l’album, qui est nettement moins joué dans les stations country aux États-Unis. Néanmoins, il remporte un très grand succès à l’international, se hissant dans les 5 premiers rangs des palmarès des albums dans 13 pays. Une nouvelle tournée mondiale est commencée avec des concerts en plein air en Irlande et au Hyde Park de Londres en juillet 2003. Elle assure aussi le spectacle de la mi-temps pour la Coupe Grey de 2002 à Edmonton, chante devant No Doubt et Sting lors du spectacle de la mi-temps du 27e Super Bowl à San Diego, en Californie, et est l’hôte de l’édition 2003 des Prix Juno au Corel Centre d’Ottawa. Elle remportera d’ailleurs trois Juno ce soir-là, pour l’album country de l’année, l’artiste de l’année et le prix du public. Up! lui vaut aussi le Juno de l’album country de l’année en 2004, ainsi que cinq prix aux CCMA Awards et trois Billboard Music Awards, entre autres.
Greatest Hits (2004)
Shania Twain répond au succès de Up! avec Greatest Hits en 2004, un album-compilation de 21 chansons offert en version internationale ou nord-américaine. L’album contient certaines chansons inédites, comme « Don’t », « I Ain’t No Quitter » et le duo « Party for Two ». Ce dernier est enregistré en version country avec Billy Currington, aussi sous contrat avec Mercury, et en version pop avec Mark McGrath, de Sugar Ray; les deux versions se rendent respectivement dans le Top 10 country et le Top 10 des simples autant au Canada qu’aux É.-U. « Don’t » et « I Ain’t No Quitter » sont dans le Top 10 country au Canada, mais remportent moins de succès à l’étranger. Greatest Hits remporte le CCMA Awards pour l’album le plus vendu et le Billboard Music Award pour l’album country de l’année. Fort de ses 10 millions d’exemplaires vendus, il est certifié six fois platine au Canada et double platine aux É.-U.
Hiatus artistique et vie personnelle
Les années qui suivent sont plus calmes en matière de production d’album et de concerts pour Shania Twain. Elle demeure toutefois dans l’œil du public, entre autres en enregistrant une revisite de « Coat of Many Colors » dans le cadre d’un album hommage à Dolly Parton en 2003, en chantant « Shoes » pour la trame sonore de Desperate Housewives sur les ondes d’ABC en 2005, et en collaborant sur « You Needed Me » avec Anne Murray dans le cadre de son album Anne Murray Duets : Friends & Legends (2007).
En mai 2008, Shania Twain rompt avec Lange après avoir découvert la prétendue liaison qui l’unit à son amie de longue date, Marie-Anne Thiebaud, qui gérait le château du couple en Suisse (Lange et Thiebaud ont tous deux nié la liaison). Le 5 juin 2008, Shania Twain publie sur son site web une lettre intitulée « A Personal Message from Shania », dans laquelle elle s’excuse de ne pas produire de nouvelles chansons et aborde sans pudeur les problèmes de sa vie personnelle. À la même époque, elle souffre de dysphonie, un mal qui crée de la tension musculaire autour des cordes vocales et qui empêche de chanter. Elle finit toutefois par guérir, à force de thérapie.
En 2009, Shania Twain officialise son divorce et s’éprend du mari de Marie-Anne Thiebaud, Frederic Thiebaud; ils se marient à Puerto Rico le 1er janvier 2011. Elle fait des apparitions en 2009 et en 2010 en tant que juge invitée et mentore pour l’émission American Idol à FOX, en plus d’être la porteuse de la flamme olympique à Timmins, le 1er janvier 2010, dans le cadre du relais de la flamme pour les Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver. En mai 2011, le docudrame de six épisodes Why Not? With Shania Twain fait ses débuts sur les ondes de OWN Network. Il est accompagné du simple « Today is Your Day », écrit par Shania Twain et produit par David Foster et Nathan Chapman (producteur pour Taylor Swift). L’épisode final montre Shania Twain en train d’enregistrer le duo « Endless Love » avec Lionel Richie, qui se hisse dans les 20 premières places du palmarès Billboard adulte contemporain.
Toujours en 2011, elle est du numéro d’ouverture des CMT Music Awards, publie une autobiographie, From This Moment On, et enregistre la chanson « White Christmas » avec Michael Bublé pour l’album de ce dernier, Christmas. Ce n’est qu’en 2012 que Shania Twain se décide à remonter sur scène. Son retour sur les planches se déroule en décembre de la même année pour une série de spectacles dans un Ceasar’s Palace plein à craquer. Elle donnera ensuite une foule d’autres concerts au printemps et en automne 2013. Malgré le hiatus et son divorce, Shania Twain n’a pas cessé d’écrire. En mai 2014, elle travaillait encore ses chansons en vue d’un cinquième album studio.
En 2014, elle doit donner ses deux premiers concerts canadiens en plus de dix ans au Scotiabank Saddledome durant le Stampede de Calgary, suivis d’un concert durant la fin de semaine de la fête du Travail à Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard, en célébration du 150e anniversaire de la Conférence de Charlottetown.
Ascendance autochtone
On ne sait pas clairement si du sang autochtone coule dans les veines de Shania Twain. Elle a déclaré que, selon sa mère, son père biologique était en partie autochtone, mais la famille de ce dernier a mis en doute ces allégations. En avril 1996, la réception d’un prix pour l’ensemble de son œuvre de l’organisation First Americans in the Arts est entourée d’une controverse; en effet, sa grand-mère paternelle, dans une entrevue donnée au journal de Timmins, le Daily Press, accuse Shania Twain de mentir à propos de son ascendance autochtone.
Shania Twain répond aux allégations en ces mots : « Je ne sais pas combien de sang indien coule vraiment en moi, mais en tant que fille adoptive de mon père Jerry, je suis légalement devenue autochtone à 50 pour cent. J’ai été élevée par un Indien de sang pur et ai fait partie de sa famille et de leur culture à un très jeune âge. C’est tout ce que j’ai connu. Ce patrimoine est dans mon cœur et mon âme, et j’en suis fière. » Le cousin de Jerry Twain, Willis McKay, s’est aussi confié au journal en déclarant qu’« en tant qu’autochtone, nous l’avons traitée comme une autochtone, l’avons élevée comme une autochtone. Nous l’avons acceptée comme notre propre famille, sans poser de question. »
Shania Twain détient le statut officiel d’indien inscrit. Lorsqu’elle a déménagé à Nashville en 1991, elle n’a pas eu besoin d’un permis de travail ou d’une carte verte; elle est plutôt entrée en territoire états-unien en vertu du Traité de Jay de 1794, qui permet aux peuples autochtones de voyager librement de part et d’autre de la frontière canado-états-unienne. En 1996, elle détenait toujours son certificat de statut et appartenait officiellement au peuple Temagami.
Œuvre de bienfaisance
Se rappelant trop bien son enfance dans la pauvreté et la faim, Shania Twain a lutté pour les enfants défavorisés. Elle a fait don de tous les profits canadiens du simple « God Bless the Child », qui a passé 8 semaines en tête du palmarès canadien en 1996, au programme Déjeuner pour apprendre de la Canadian Living Foundation, qui s’assure que les enfants soient bien nourris dans les écoles. Les profits états-uniens du simple ont quant à eux été donnés à la banque alimentaire Feeding America (autrefois America’s Second Harvest). Elle a aussi participé à nombre d’évènements caritatifs pour les deux organisations.
En 2010, elle fonde Shania Kids Can, qui offre aux écoles de la nourriture, des produits nutritionnels et du matériel récréatifs, en plus de permettre aux enfants défavorisés de suivre des cours de musique. Le 8 janvier 2010, elle promeut son organisation et la cause qu’elle défend en animant un épisode spécial de l’émission d’affaires publiques The Current sur les ondes de CBC Radio. Dans le cadre de cet épisode, elle interviewe la reine Rania Al Abdullah de Jordanie à propos de son œuvre caritative, 1Goal, qui cherche à offrir un accès à l’éducation à des millions d’enfants dans le monde. Shania Twain s’est aussi impliquée auprès de la Fondation Fais-un-vœu, Amnistie Internationale et la Croix-Rouge, entre autres.
Parrainage et activités commerciales
Vers la fin des années 1990, Shania Twain a participé à des publicités pour les chaussures Candie’s et les vêtements Gitano Jeans, qui ont tous deux financé la tournée Come on Over de 1998 à 1999. En 1999, la chanteuse et sa chanson « Man I Feel Like a Woman! » sont dans une série de publicités pour les cosmétiques Revlon. En 2005, elle prête son image au désodorisant Scentstories par Febreze, et offre les profits engrangés à America’s Second Harvest. La même année, elle collabore avec les cosmétiques Coty pour créer un parfum nommé « Shania » par Sretson. Le partenariat engendre un deuxième parfum, « Shania Starlight », en 2007.
Honneurs
La municipalité de Timmins a nommé une rue Shania Twain Way en l’honneur de la chanteuse et créé en 2001 une attraction touristique à son nom, le Shania Twain Centre (fermé depuis 2013). En 2005, Shania Twain est nommée officier de l’Ordre du Canada. En 2011, elle est intronisée au Panthéon de la musique canadienne et reçoit une étoile sur l’Allée des célébrités à Hollywood. En 2014, Postes Canada émet un timbre postal en son honneur.
Une version de cet article a été publiée dans l’Encyclopédie de la musique canadienne.
Prix
- Artiste de l’année (1996)
- Chanteuse country de l’année (1996)
- Chanteuse country de l’année (1997)
- Prix de reconnaissance internationale (1997)
- Chanteuse country de l’année (1998)
- Meilleure chanteuse country (1999)
- Meilleure auteure, « Man! I Feel Like a Woman », « You’ve Got a Way », « That Don’t Impress Me Much » (2000)
- Meilleure chanteuse country (2000)
- Choix du public (2003)
- Album country de l’année, I’m Gonna Getcha Good (2003)
- Artiste de l’année (2003)
- Album country de l’année, Up! (2004)
- Intronisée, Panthéon de la musique canadienne (2011)
Canadian Country Music Association (CCMA) Awards
- Chanteuse de l’année (1995)
- Album de l’année, The Woman in Me (1995)
- Simple de l’année, « Any Man of Mine » (1995)
- Chanson de l’année SOCAN, « Whose Bed Have Your Boots Been Under? » (1995)
- Auteure de l’année SOCAN, « Whose Bed Have Your Boots Been Under? » (1995)
- Vidéoclip de l’année, « Any Man of Mine » (1995)
- Chanteuse de l’année (1996)
- Vidéoclip de l’année, « (If You’re Not In It For Love) I’m Outta Here » (1996)
- Choix du public : artiste de l’année (1996)
- Album le plus vendu (au Canada ou à l’étranger), The Woman in Me (1997)
- Chanteuse de l’année (1998)
- Album de l’année, Come on Over (1998)
- Simple de l’année, « You’re Still the One » (1998)
- Album le plus vendu (au Canada ou à l’étranger), Come on Over (1998)
- Vidéoclip de l’année, « Don’t Be Stupid » (1998)
- Choix du public (1998)
- Chanteuse de l’année (1999)
- Vidéoclip de l’année, « That Don’t Impress Me Much » (1999)
- Duo de l’année, avec Bryan White (1999)
- Choix du public (1999)
- Album de l’année, Up! (2003)
- Album le plus vendu, Up! (2003)
- Chanteuse de l’année (2003)
- Vidéoclip de l’année, « I’m Gonna Getcha Good! » (2003)
- Émission country ou spécial de l’année, Shania Twain Up! Close and Personal, à CBC TV (2004)
- Album le plus vendu, Greatest Hits (2005)
Prix SOCAN, chansons les plus jouées de l’année
- « Any Man of Mine » (1996)
- « Whose Bed Have Your Boots Been Under » (1996)
- « (If You’re Not In It For Love) I’m Outta Here! » (1997)
- « No One Needs to Know » (1997)
- « Don’t be Stupid (You Know I Love You) » (1999)
- “You’re Still the One” (1999 and 2000)
- “From This Moment On” (1999 and 2000)
- « You’ve Got a Way » (2000)
- « That Don’t Impress Me Much » (2000)
- « Man! I Feel Like a Woman! » (2000)
- Découverte de l’année (1995)
- Auteure de l’année (1996)
- Chanson de l’année, « Any Man of Mine » (1996)
- Chanteuse de l’année (1996)
- Artiste country de l’année (1996)
- Album de l’année, The Woman in Me (1996)
- Artiste country de l’année (1998)
- Meilleur album, Come on Over (1998)
- Meilleur artiste country canadien (1999)
- Chanteuse de l’année (1999)
MuchMusic Video Awards
- MuchMoreMusic Award, « Man! I Feel Like a Woman! » (2000)
- MuchMoreMusic Award, « Up! » (2005)
- MuchMoreMusic Award, « Party for Two » with Mark McGrath (2005)
Grammy Awards
- Meilleur album country, The Woman in Me (1995)
- Meilleure chanson country, « You’re Still the One » (1998)
- Meilleure performance country par une chanteuse, « You’re Still the One » (1998)
- Meilleure chanson country, « Come on Over » (1999)
- Meilleure performance country par une chanteuse, « Man! I Feel Like a Woman! » (1999)
Billboard Music Awards
- Album country de l’année, The Woman in Me (1996)
- Chanteuse country de l’année (1996)
- Simple country le plus vendu, « You’re Still the One » (1998)
- Hot 100 Singles Female Artist (1998)
- Artiste féminine de l’année (1998)
- Artiste country de l’année (2003)
- Album country de l’année, Up! (2003)
- Artiste country de l’année (2003)
- Album country de l’année, Greatest Hits (2005)
American Music Awards
- Découverte country (1996)
- Meilleure chanteuse country (1997)
- Meilleure chanteuse country (1999)
- Meilleure chanteuse pop/rock (2000)
- Meilleure chanteuse country (2000)
Academy of Country Music Awards
- Meilleure nouvelle chanteuse (1995)
- Album de l’année, The Woman in Me (1995)
- Artiste de l’année (1999)
Country Music Association Awards
- Artiste de l’année (1999)
- Prix de reconnaissance internationale CMA (1999)
World Music Awards
- Chanteuse country ayant vendu le plus d’albums au monde (1996)
- Artiste canadien ayant vendu le plus d’albums au monde (2001)
Autres
- Prix pour l’ensemble de son œuvre musicale, First Americans in the Arts (1996)
- Officier, Ordre du Canada (2005)
- Étoile, Allée des célébrités de Hollywood (2011)
- Médaille du jubilé de diamant de la Reine Elizabeth II, gouvernement du Canada (2012)
Publications
Shania Twain, From This Moment On (Atria Books, 2011).