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Shaw Festival

Installé durant onze ans dans les bâtiments historiques du palais de justice de Niagara-on-the-Lake, le festival attire de nombreux touristes.
Shaw Festival Theatre
(Corel Professional Photos)

Shaw Festival

Le Shaw Festival est fondé en 1962 à Niagara-on-the-Lake (Ontario) par Brian Doherty, avocat, auteur dramatique et metteur en scène. Il s'agit du seul festival au monde consacré à la mise en scène de pièces de George Bernard Shaw. Après la première saison, qui comporte huit représentations d'amateurs mises en scène par Maynard Burgess, le festival devient professionnel. Andrew ALLAN, réalisateur à la radio, est nommé directeur artistique, avec Sean Mulcahy, de 1963 à 1965. En 1966, Barry Morse fait du Shaw Festival un événement majeur et, de 1967 à 1977, Paxton WHITEHEAD en consolide la réputation internationale. Il élargit le répertoire du festival et introduit des spectacles de musique et de mime.

Installé durant onze ans dans les bâtiments historiques du palais de justice de Niagara-on-the-Lake, le festival attire de nombreux touristes. Il obtient un statut permanent lorsque Sa Majesté la Reine Élisabeth II inaugure, le 28 juin 1973, un élégant théâtre de 860 places conçu par l'architecte Ron THOM. Après le départ de Whitehead, en 1977, le festival traverse une période de transition qui prend fin en 1980 avec l'arrivée de Christopher NEWTON au poste de directeur artistique.

Newton poursuit la politique éclectique adoptée par Whitehead. Il juxtapose avec succès des genres très différents, en y incluant, entre autres, des comédies européennes comme Saint Joan (v.f. Sainte Jeanne). Ses saisons, agréablement inhabituelles, comprennent des revues et des comédies musicales édouardiennes présentées dans un troisième théâtre, le Royal George, de même que des pièces en un acte peu connues de Shaw, jouées le midi. En 1982-1983, le Shaw Festival connaît un grand succès artistique avec Cyrano de Bergerac, mise en scène par Derek Golby, avec Heath LAMBERTS dans le rôle-titre (un acteur canadien devenu célèbre grâce au festival). De 1984 à 1987, Newton tente de prolonger la durée du festival. Il lance une saison d'hiver à Toronto et ajoute au répertoire des coproductions de pièces contemporaines. L'expérience n'est pas rentable et le « projet de Toronto » prend fin en 1988.

Le Shaw Festival permet à de nombreux professionnels du théâtre de se faire connaître. Le scénographe Maurice Strike, par exemple, domine la période Whitehead avec ses élégants décors victoriens. En tant que chef du design, de 1980 à 1996, Cameron PORTEOUS fait preuve d'une grande imagination dans la création de ses décors audacieux. Les photographies caractéristiques et amusantes de David Cooper, qui paraissent sur les brochures, contribuent à promouvoir le festival.

La réalisation la plus marquante de Newton est cependant d'avoir intégré au coeur même du festival un programme de formation et de perfectionnement des acteurs et des metteurs en scène. Pendant cette période, les membres assidus de l'équipe sont Michael Ball, Norman Browning, Geraint Wyn Davies, Sharry Flett, Pat Galloway, Jim Mezon, Joan Orenstein, Sarah Orenstein, Jennifer Phipps et Goldie Semple.

Neil MUNRO est nommé metteur en scène attitré en 1994 et, à la fin de la saison de 2001, après un règne record de 22 ans, le mandat de Newton comme directeur artistique se termine, même s'il assume volontiers la tâche de metteur en scène invité lors des saisons suivantes. Lui succède Jackie Maxwell, première femme à être directrice artistique de la compagnie. Elle possède une solide réputation de directrice de théâtre partout au Canada et a occupé les postes prestigieux de directrice artistique du FACTORY THEATRE et de chef de la création de nouvelles œuvres dramatiques pour le FESTIVAL DE CHARLOTTETOWN. William Schmuck devient chef du design en 1996 lorsque Jackie Maxwell décide de poursuivre le travail de Newton et de mettre en scène davantage de dramaturges européens et américains qui peuvent être considérés comme des contemporains de Shaw.

Sous la gouverne de Maxwell, on donne plus de latitude au mandat du festival - qui consiste à produire des pièces de Shaw et de ses contemporains -, ce qui permet d'intégrer des pièces modernes et des comédies musicales à la saison normale. Des pièces ou nouvelles adaptations de dramaturges canadiens tels que Michel TREMBLAY, Ann-Marie MACDONALD, Sharon POLLOCK, Michel Marc BOUCHARD, Linda GRIFFITHS, Morwyn Brebner et Michael Healey, ainsi que ses œuvres de femmes auteures, occupent une place de choix. Maxwell soutient aussi les metteurs en scène canadiens, entre autres Morris PANYCH, Eda Holmes, Alisa Palmer et Gina Wilkinson.

Le festival bénéficie énormément d'une ambitieuse campagne de fonds de capitaux de 50 millions de dollars lancée en 2002 et qui comprend des plans de rénovation du bâtiment administratif et de construction d'un nouvel immeuble pour abriter trois salles de répétition, des bureaux administratifs, un studio d'enregistrement pour la musique de production, des salles de cours et un foyer des artistes. Baptisé le Donald and Elaine Triggs Production Centre (en l'honneur du couple qui a généreusement fait un don d'un million de dollars), il occupe une place de choix sur le terrain du festival. Les bureaux et les studios du vieux bâtiment servent toujours à préparer les perruques et les costumes. Les ateliers d'accessoires et de construction des décors sont situés à l'extérieur du site, près de Virgil.

L'Academy of the Shaw Festival, reconnue comme le volet du développement professionnel et de l'éducation publique de la compagnie, connaît plusieurs changements après sa mise sur pied en 1985. Conçue à l'origine comme centre de formation professionnelle des acteurs, elle élargit par la suite son mandat pour inclure toute une série de publications sous la direction de Denis Johnston, directeur des publications et de la sensibilisation de l'auditoire, dont le mandat s'achève à la fin de la saison 2005. Parmi ses publications, on peut citer les mémoires de l'acteur Tony VAN BRIDGE, le Shaw Festival Production Record (1962-1999) ainsi qu'un recueil d'essais sur le théâtre de Ronald Bryden portant sur Shaw et ses contemporains.

Voir aussiTHÉÂTRE DE LANGUE ANGLAISE.