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Sida

Cette infection peut entre autres produire des troubles passagers qui se manifestent dans les mois suivant la contamination. Ils se caractérisent par l'apparition d'éruptions cutanées, de fièvre, de malaises, de douleurs articulaires et de la lymphadénopathie (gonflement des ganglions lymphatiques).

Sida

Le sida (syndrome d'immunodéficience acquise) est une maladie mortelle causée par une infection virale qui s'attaque au système immunitaire et provoque ainsi une diminution des défenses de l'organisme contre diverses maladies infectieuses et certains cancers. On appelle ce rétrovirus virus de l'immunodéficience humaine ou VIH (autrefois connu sous les appellations virus humain à affinité lymphocytaire T de type III, virus associé à la lymphodénopathie ou virus apparenté au sida). Ce virus n'infecte que les humains et les chimpanzés, ce qui limite considérablement son étude. Il s'attaque aux lymphocytes T (qu'il peut détruire) et aux macrophages. La destruction de ces cellules est responsable de la perte d'immunité qui caractérise le sida.

Maladies connexes

Cette infection peut entre autres produire des troubles passagers qui se manifestent dans les mois suivant la contamination. Ils se caractérisent par l'apparition d'éruptions cutanées, de fièvre, de malaises, de douleurs articulaires et de la lymphadénopathie (gonflement des ganglions lymphatiques). Plus tard se développe une seconde phase de la maladie connue sous le nom de complexe associé au sida (ou ARC pour AIDS related complex) qui se présente chez plus de 25 p. 100 des personnes infectées et qui témoigne d'une atteinte du système immunitaire. Cette phase se caractérise par des malaises, de la fièvre, une transpiration nocturne, un amaigrissement, de la diarrhée et parfois par des infections fongiques du pharynx (muguet).

L'atteinte sévère du système immunitaire se manifeste plus tardivement, parfois jusqu'à 10 ans après la contamination, mais touche plus de 50 p. 100 des personnes atteintes, et 20 p. 100 développent le sida. On parle de sida déclaré lorsqu'apparaissent des infections opportunistes particulièrement virulentes résultant de l'effondrement du système immunitaire. La pneumonie à Pneumocystis cariniitouche plus de 50 p. 100 des personnes atteintes du sida. Un cancer, le sarcome de Kaposi, apparaît dans environ 20 p. 100 des cas et, parmi les autres affections, on compte les infections au Toxoplasma gondii, au Cryptosporidium, au Mycobacterium avium-intracellulare et certains lymphomes rares. L'infection par le rétrovirus peut également atteindre le cerveau. Il s'agit d'une infection à progression lente, touchant probablement des cellules du cerveau du type des macrophages. Cette infection est peu caractéristique mais peut comporter une encéphalite subaiguë, de la démence et divers troubles neurologiques. En mai 1996, le Journal of Sciencerapporte que des scientifiques ont identifié une protéine jouant un rôle crucial dans l'infection des cellules humaines par le VIH.

Transmission

Le virus se transmet par inoculation directe dans l'organisme, par transfusion de sang et de produits sanguins ou par transplantation de tissus; par contact sexuel avec une personne contaminée, par insémination artificielle ou encore par la grossesse, de la mère infectée à l'enfant. On ne rapporte pas d'autres modes de transmission : inhalation de particules en suspension aérée, piqûres de moustiques et contacts non sexuels sont exclus. L'infection est répandue dans le monde entier, mais on rapporte de plus grandes concentrations de cas aux États-Unis, en Haïti et en Afrique centrale. Les données épidémiologiques (voir Épidémiologie) dans les pays industrialisés diffèrent de celles des pays en développement. En Amérique du Nord, en Europe et en Australie, le groupe le plus infecté est celui des hommes et la majorité d'entre eux ont eu des relations homosexuelles. En Afrique, les hommes et les femmes sont infectés en proportions égales. Le schéma de transmission en Afrique et en Haïti demeure encore inexpliqué, mais semblerait indiquer que la contagion se fait surtout par relation hétérosexuelle avec une personne infectée. Les chercheurs avancent que le VIH est une zoonose, c'est-à-dire une maladie qui peut se transmettre des animaux aux être humains, et est probablement apparue chez les humains de l'Afrique centrale occidentale qui consomment de la viande de chimpanzé. Le VIS (virus de l'immunodéficience simienne) semble exister chez les chimpanzés depuis des siècles. Il est plutôt inoffensif chez ces derniers mais risque d'être mortel pour l'être humain et mène au VIH. Il est difficile de mettre un frein à la consommation de viande de chimpanzé étant donné que la vente de viande sauvage est une activité commerciale fort importante.

Selon le Laboratoire de lutte contre la maladie (LLCM) de Santé Canada, de 1985 à 1994, des tests VIH se sont avérés positifs pour 32 747 personnes. En 1995, 3000 personnes s'ajoutaient à la liste pour l'ensemble des provinces et des territoires; l'année suivante, 2784 personnes et, en 1997, toujours pour l'ensemble des provinces et des territoires, 2556 autres personnes.

La proportion de femmes dont le résultat du test VIH est positif ne cesse d'augmenter selon des statistiques qui tiennent compte du sexe. De 1985 à 1994, cette proportion était de 10,1 p. 100; en 1995 de 19,4 p. 100; et, en 1997, 21,8 p. 100. Chez les hommes, la proportion des personnes infectées par contact hétérosexuel augmente également. De 1985 à 1994, cette proportion compte pour 7,5 p. 100; en 1995 pour 16,2 p. 100; et, en 1997, pour 21,8 p. 100. De même, la proportion des personnes infectées chez les utilisateurs de drogues injectables est à la hausse passant de 8,6 p. 100 pour la période de 1985 à 1994, à 30,5 p. 100 en 1995 puis à 34,6 p. 100 en 1997. Enfin, le pourcentage d'hommes infectés par contact homosexuel est en chute. De 75,3 p. 100 qu'il était pour la période de 1984 à 1995, il est passé à 44,7 p. 100 en 1995 puis à 37,4 p. 100 en 1997.

Un total de 15 935 cas de SIDA ont été diagnostiqués au Canada avant le 30 juin 1998. De ces personnes, 15 752 étaient des adultes et 181 étaient des enfants de moins de 15 ans. Par ailleurs, 11 589 morts on été imputables au SIDA (73,6 p. 100 de tous les cas rapportés).

Parmi les sujets infectés, 70 à 90 p. 100 présentent des anticorps sériques spécifiques, et c'est par la mise en évidence de ces anticorps qu'on peut identifier les dons de sang contaminés et déterminer si un sujet a été contaminé. On peut faire une culture du virus à partir du sang, des tissus ou des sécrétions corporelles et identifier sa présence chez la plupart des personnes qui ont des anticorps, qu'elles soient malades ou non. Ainsi, toute personne susceptible d'avoir été infectée est considérée potentiellementcontagieuse, qu'elle ait ou non des anticorps ou des symptômes de maladie. Cette catégorie comprend les personnes ayant eu des relations homosexuelles depuis 1978, ayant eu des relations sexuelles avec un personne infectée ou susceptible d'être infectée, les utilisateurs de drogues injectables et les personnes provenant d'une région où cette infection est considérée comme endémique (p. ex. l'Afrique centrale). Les personnes potentiellement infectées doivent s'assurer que leurs produits organiques ne contaminent pas une autre personne, c'est-à-dire qu'elles ne fassent pas don de leur sang ou de leur sperme à des fins d'insémination artificielle, qu'au cours des relations sexuelles, elles utilisent un condom et évitent l'échange de salive et qu'elles évitent de partager des aiguilles ou des seringues si elles s'injectent des drogues.

Réaction à l'infection

On ignore toujours ce qui détermine la manière dont le corps d'une personne réagit après avoir été infecté. Il est impossible de prévoir si la personne infectée développera la maladie ou de quelle maladie elle sera atteinte. De plus, dès qu'une personne est infectée, il n'existe aucun moyen de la guérir, d'arrêter la progression de l'infection pour limiter les dommages susceptibles de survenir, ou de réparer les dommages faits au système immunitaire. La thérapie vise le traitement des infections opportunistes ou des tumeurs qui résultent de l'immunodéficience. De nombreuses recherches sont effectuées dans le but d'élaborer un vaccin pouvant protéger les gens contre l'infection et un médicament qui pourrait arrêter l'infection après qu'elle se soit déclarée.

Le sida est coûteux. Actuellement, le seul moyen de contrôle est la prévention de l'infection. Des efforts soutenus sont déployés afin d'éduquer le public sur les moyens de prévenir l'infection. On met aussi sur pied des groupes de soutien communautaires, des maisons d'hébergement et des programmes dans les hôpitaux afin de rendre les soins accessibles aux personnes séropositives ou atteintes de sida. On effectue maintenant des test de dépistage pour tous les dons de sang afin de prévenir la transmission du virus par le sang ou par les produits sanguins. Les chercheurs ont fait état de gains significatifs dans l'évolution du traitement du sida. En juin 1997, le US Centre for Disease Control signale une diminution de 19 p. 100 des décès causés par le sida, soit la première depuis le déclenchement de l'épidémie.

Voir aussi Maladies Transmises Sexuellement.