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Elizabeth Simcoe

Elizabeth Posthuma Simcoe, née Gwillim, auteure et illustratrice (baptisée le 22 septembre 1762 à Northamptonshire, en Angleterre ; décédée le 17 mars 1850 à Devon, en Angleterre). Elizabeth a été l’épouse de John Graves Simcoe, le premier lieutenant-gouverneur du Haut-Canada. Elle était une auteure et une illustratrice renommée pour ses journaux détaillés et ses dessins qui dépeignent la vie du Haut-Canada au début de son histoire.
Elizabeth Simcoe, auteure d
Elizabeth Posthuma Simcoe, 1799, aquarelle (avec la permission des Biblioth\u00e8que et Archives Canada).

Jeunesse

Elizabeth est la fille unique du lieutenant-colonel Thomas Gwillim et d’Elizabeth Spinkes. Thomas Gwillim décède sept mois avant la naissance de sa fille, et Elizabeth Spinkes meurt quelques heures après lui avoir donné naissance. La date de la naissance d’Elizabeth Gwillim est inconnue ; cependant, son baptême à All Saints Church, à Aldwincle, en Angleterre, est consigné le 22 septembre 1762. L’enterrement de sa mère a lieu le lendemain à la même église. John Ross Robertson, le premier à avoir établi le texte des journaux d’Elizabeth, affirme qu’elle est née en 1766 à Whitchurch, Northamptonshire, en Angleterre – cependant, les détails précis de sa naissance sont inconnus.

Elizabeth grandit auprès de sa grand-mère et, plus tard, de la petite sœur de sa mère, Margaret, et reçoit une éducation en langues, en dessin et en musique. En 1769, Margaret épouse l’admiral Samuel Graves. Elizabeth demeure une pupille des Graves et vit près de Honiton, dans le Devon. En 1782, elle est présentée au filleul de Simcoe, l’officier de l’armée britannique John Graves Simcoe. Ils se marient le 30 décembre de la même année.

Elizabeth reçoit un important héritage de son père et sa mère, ce qui lui permet d’acheter la propriété Wolford, de près de 5 000 acres, près de Honiton, en 1784.

Famille

En 1791, John Simcoe est nommé lieutenant-gouverneur du Haut-Canada, une colonie de l’Amérique du Nord britannique. À ce moment, les Simcoe ont six enfants. Leurs quatre filles plus âgées, Eliza, Charlotte, Henrietta et Caroline, n’accompagnent par leurs parents au Haut-Canada mais restent à Wolford, confiées à des amis. Les Simcoe amènent avec eux leurs deux enfants les plus jeunes, Sophia, deux ans, et leur premier fils, Francis, qui n’a que trois mois.

Lieutenant-gouverneur John Graves Simcoe
Tableau de George Theodore Berthon, vers 1891.

C’est pour Francis que les Simcoe achèteront plus tard une parcelle de terre à l’est de York (aujourd’hui Toronto), qu’ils baptiseront Castel Frank en son honneur.

Après leur affectation au Canada, les Simcoe ont cinq autres enfants, dont Katherine, en 1793, qui meurt l’année suivante. Une autre fille, née en 1801, est aussi nommée Katherine.

Voyages et illustrations

Les Simcoe arrivent à Québec en novembre 1791, avant de se rendre le printemps suivant dans ce qui est alors la capitale du Haut-Canada, Newark (aujourd’hui Niagara-on-the-Lake). La passion d’Elizabeth est l’illustration. Ses esquisses et aquarelles forment une chronique de ses voyages. Ses dessins de l’île d’Anticosti, des grands édifices de Québec, de Gananoque et de Kingston ont été conservés. Elle dessine aussi les chutes Niagara, son endroit préféré.

Elizabeth fait plusieurs voyages au Haut-Canada, immortalisant son parcours par une série de dessins. On y retrouve des paysages de la rivière Grand, de Burlington Heights, de Long Point, et d’un deuxième voyage dans le Bas-Canada.

Journal

Elizabeth Simcoe laisse une autre trace indélébile dans l’histoire du Haut-Canada en rédigeant un journal. The Diary of Mrs. John Graves Simcoe; Wife of the First Lieutenant-Governor of the Province of Upper Canada 1792–6 est publié pour la première fois par John Ross Robertson en 1911 et connaît des rééditions jusqu’au 21e siècle.

Le journal commence le 17 septembre 1791, neuf jours avant le départ des Simcoe pour l’Amérique du Nord. Il se termine le 16 octobre 1796, trois jours après son retour en Angleterre avec son mari. Elle y relate sa vie quotidienne dans les Canadas et commente la vie sociale et civile dans la nouvelle province. La forme initiale du journal est une série de lettres qui sont postées une fois par semaine à une certaine Mme Hunt, en Angleterre – l’amie a qui les Simcoe ont confié leurs quatre filles les plus âgées.

Il existe trois versions du journal. La première est constituée par les lettres, qui contiennent de courtes descriptions de la vie quotidienne d’Elizabeth. Le texte est ensuite enrichi, avec plus de détails et une écriture plus soignée. Les dessins évoluent aussi, passant de simples esquisses faites sur place aux œuvres finales qui sont expédiées à la maison et incluses dans le journal. Après son retour en Angleterre, Elizabeth Simcoe fait de nouvelles copies de ses œuvresà l’aquarelle.

Mort et postérité

La famille Simcoe quitte le Canada en 1796. Bien qu’Elizabeth continue à correspondre avec des amis au Canada, elle n’y revient jamais. Elle meurt près de Honiton le 17 janvier 1850, à l’âge de 87 ans.

Outre son journal, elle laisse plus de 500 aquarelles qui dépeignent les Canadas à la fin du 18e siècle. Au nord de Toronto, les cantons de North, East et West Gwillimbury portent son nom de famille. Le canton de Whitchurch, devenu aujourd’hui la ville de Whitchurch-Stouffville, a été baptisé en son honneur parce qu’on croit qu’elle y est née.

En juin 2008, une statue d’Elizabeth Simcoe est dévoilée dans un petit parc, dans la ville de Bradford West Gwillimbury, en Ontario.