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Site archéologique de Coote Cove

L'histoire de Coote Cove débute il y a plus d'un millier d'années avant l'arrivée des colons européens, pendant ce qu'on appelle la période sylvicole des Maritimes (de 500 à 2500 ans avant aujourd'hui).
Plan de la maison d'Amos Smith, fouillée en 1999 (BcCv-02) (avec la permission de Laird Niven)
Bill Fougere supervise les étudiants qui fouillent le site de la maison d'Amos Smith (BcCv-02) (avec la permission de Laird Niven).
Plage de Crystal Crescent
Vue de la plage de Crystal Crescent à partir du site de la maison d'Amos Smith (BcCv-02) (avec la permission de Laird Niven)

Site archéologique de Coote Cove

Au XIXe siècle, Coote Cove était un petit village de pêche plein de vie situé sur un large promontoire à environ 35 km d'Halifax en Nouvelle-Écosse. Ce village d'autrefois fait maintenant partie du Crystal Crescent Beach Provincial Park, une destination populaire pour la randonnée et les bains de soleil, et la nature a presqu'entièrement reconquis le territoire. Coote Cove a été le lieu d'un chantier-école de fouilles archéologiques entre 1997 et 2001, sur deux sites différents situés à l'intérieur du parc.

L'histoire de Coote Cove débute il y a plus d'un millier d'années avant l'arrivée des colons européens, pendant ce qu'on appelle la période sylvicole des Maritimes (de 500 à 2500 ans avant aujourd'hui). C'est durant cette période que les MI'KMAQ utilisent la région lors de leur migration saisonnière à travers la province. Les premiers colons européens à Coote Cove sont des MÉTHODISTES écossais qui arrivent en 1794 de Barrington dans le comté de Shelburne. Le village comprend éventuellement 27 maisons construites le long du rivage. Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, les sites de pêche ont changé, faisant de Coote Cove une localisation moins avantageuse et forçant les résidents à se déplacer vers d'autres endroits. Ce qui est intéressant, c'est que lorsque la décision de déménager a été prise, les maisons ont été retirées de leurs fondations et flottées jusqu'à leurs nouveaux sites. Non seulement cela a créé un site archéologique instantané, mais de plus, dans au moins deux cas, cela a laissé des structures qui tiennent encore aujourd'hui et qui peuvent être comparées aux fondations laissées derrière. En 1907, il ne restait que trois édifices sur le site.

En 1990, une reconnaissance archéologique du Crystal Crescent Beach Provincial Park permet d'enregistrer les restes de 26 dépressions marquant l'emplacement de caves qui correspondent aux vestiges de l'ancien village. Quelques années plus tard, Bill Fougere, un professeur de l'école secondaire J.L. Ilsley à Spryfield, reconnaît le potentiel éducationnel du site, particulièrement pour un chantier-école de fouilles archéologiques pour des étudiants de niveau secondaire. En 1997, Laird Niven est engagé pour diriger le premier chantier-école à Coote Cove, un projet collaboratif entre 11 étudiants des écoles J.L. Ilsley et Halifax West, sous la supervision de Bill Fougere et David Williamson.

Le premier projet implique la fouille partielle d'une structure résidentielle associée à Joseph Smith, l'un des premiers colons à Coote Cove. La maison (d'abord désignée sous le code BcCv-01) se trouve sur un petit promontoire surmontant la deuxième plage de Crystal Crescent, dans un secteur passant près du stationnement principal. On espère que le public marchant près du site de fouilles montrera un intérêt pour le projet, et que cela sensibiliser ainsi les gens à l'histoire de la communauté et à l'archéologique en général.

Les objectifs de recherche de ce premier projet sont de documenter la nature de l'édifice, sa période d'occupation et son apparence. L'archéologie permet de répondre à toutes ces questions. Les artefacts européens collectés, surtout de la céramique et du verre datant du milieu du XIXe siècle, sont tous de nature domestique, indiquant que la structure était une maison ayant été occupée entre les années 1840 et 1860 environ, ce qui concorde très bien avec l'occupation principale du site lui-même. La structure mesure 11,0 par 4,5 m et se compose de deux sections distinctes. Elle correspond presqu'exactement à la maison Longard à Sambro, qui a été déménagée de Coote Cove en 1866. Cette maison est conçue avec un hall et un salon, le foyer et l'escalier se trouvant au centre, le salon formel à gauche, et la cuisine et la cave à légumes à droite. On accédait à la cave à partir d'une entrée extérieure. Cela correspond exactement à l'empreinte de la maison fouillée de Joseph Smith, avec des fondations à même le sol à l'ouest, les vestiges d'un mur diviseur central, et la dépression relativement profonde et les murs effondrés correspondant à la cuisine et à la cave à légumes. Un aspect intéressant de cette fouille est la collecte d'environ 1700 artefacts Mi'kmaq, incluant des éclats de pierre, de la poterie, des grattoirs, et deux bifaces (pointes de flèche). Tous ces objets ont été trouvés dans un contexte secondaire, ce qui signifie qu'ils ont été déplacés lorsque le trou de la cave a été creusé au début du XIXe siècle.

En 1999, le chantier-école déménage à la cave d'Amos Smith (BcCv-02), située sur une colline surplombant le premier site (BcCv-01). Amos Smith est un autre membre fondateur de Coote Cove; il a occupé la maison pendant la première moitié du XIXe siècle. Les fouilles à BcCv-02 se déroulent entre 1999 et 2001 et révèlent certains éléments architecturaux clés de la structure. L'architecture de la maison semble se conformer exactement à celle de la première maison investiguée. C'était sans doute une maison avec un hall et un salon comprenant deux parties divisées par un foyer central. Selon les données archéologiques, la maison d'Amos Smith mesurait au moins 9,4 m d'ouest en est, par 5 m du nord au sud (31x16 pieds environ). La cuisine était sans doute située dans la partie est, au-dessus de la cave. On pense qu'une pièce ajoutée au nord de la cuisine servait à l'origine de garde-manger. Cette pièce possédait probablement une porte donnant sur le côté nord de la cuisine, qu'on utilisait pour sortir les ordures. L'imposante base de foyer mise au jour servait également de support structural pour un escalier menant au deuxième étage. La structure à BcCv-02 se distingue celle à BcCv-01 par le fait qu'elle possède une addition substantielle sur le côté nord-est et qu'elle n'a pas de piliers en pierre supportant le plancher dans la partie ouest de la maison.

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