Site archéologique de Rat Indian Creek
Le site de Rat Indian Creek se trouve au-dessus du cercle arctique sur la rivière Porcupine, à 60 km à l'est du village Vuntut Gwitchin de OLD CROW, Yukon. Le site fut d'abord visité par les archéologues vers la fin des années 1960, après qu'ils aient été informés de son existence par des aînés de Old Crow. Le site fut sondé brièvement au début des années 1970, puis fouillé entre 1976-78.
L'histoire orale et les études archéologiques indiquent que l'endroit était un camp important de CHASSE AU CARIBOU, utilisé par les ancêtres des GWICH'IN. Les familles coopéraient pour chasser les CARIBOUS, en interceptant leurs troupeaux alors qu'ils traversaient la rivière pendant la migration annuelle vers leurs aires de mise à bas près de la MER DE BEAUFORT au printemps, puis à leur retour en automne. La stratigraphie du site révèle que celui-ci a été occupé sur une longue période de temps. Elle consiste en une série de couches avec, sur le dessus, une clairière herbeuse aujourd'hui utilisée par les Gwitch in. Au fur et à mesure que les archéologues creusaient plus profondément dans le sol, ils ont trouvé des couches successives de plus en plus vieilles, qui furent un jour les surfaces d'anciens camps. Il y en avait sept au total, la plus profonde et plus ancienne datant d'il y a presque 3000 ans. Des changements dans certains des artefacts au cours de cette période ont amené les archéologues à diviser l'histoire du site en deux phases. La première est la phase Old Chief, qui dura jusqu'à il y a environ 1200 ans. Elle fut suivie de la phase Klo-kut (aujourd'hui écrite Tl'oo K'at), qui se poursuivit jusqu'à ce que les Gwich'in commencent à faire du commerce avec la COMPAGNIE DE LA BAIE D'HUDSON, entre le début et le milieu des années 1800.
Chacune des couches à Rat Indian Creek contenait des vestiges abondants laissés par les habitants. Il y avait de nombreux dépôts de cendre, représentant des feux de camp ou des foyers, où les gens préparaient la nourriture et se réchauffaient. Il y avait aussi des trous creusés pour entreposer la viande ou les déchets, et des milliers d'ossements de caribous qui démontrent le succès des épisodes de chasse. Une grande variété d'artefacts a été retrouvée, incluant des outils faits de pierre ou de matériaux organiques tels l'os de caribou, l'andouiller (bois de caribou), et même l'écorce de bouleau. Les objets de matière organique ont été préservés dans un congélateur naturel créé par le PERGÉLISOL. Cela les a empêché d'être décomposés par les micro-organismes et acides qui sont souvent présents dans les sols de la FORÊT BORÉALE.
Parmi les outils organiques qui ont survécu se retrouvent des instruments pour le travail des peaux, tels des grattoirs à deux mains utilisés pour enlever les poils des peaux, des outils servant à enlever la peau et les muscles des animaux, de même que des alènes en os, qui étaient utilisées pour perforer des trous dans les peaux afin de les coudre. Il y avait aussi de l'équipement de chasse, dont des pointes de flèche et des harpons; des objets pour la préparation de la nourriture, telles des cuillères gracieusement taillées en andouiller; et des pendants pour décorer les vêtements. Des outils de pierre confectionnés à partir de petits galets de rivière étaient employés pour fabriquer les objets en bois, en os et en andouiller. En plus d'utiliser des matériaux locaux, les gens qui habitaient le long de la rivière Porcupine faisaient aussi du commerce avec d'autres groupes autochtones qui vivaient à des centaines de kilomètres de là. Les preuves de ces échanges incluent des outils formés à partir de pépites de cuivre natif en provenance du sud-est de l'Alaska, et la présence d'obsidienne, un verre volcanique noir que l'on croit provenir du nord-ouest de l'Alaska.