Small Arms Limited (SAL) était une société d’État canadienne à but non lucratif créée en 1940 pour fabriquer des armes pour l’armée canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Elle était installée dans une vaste usine sur mesure, qui a rapidement atteint 19 695 mètres carrés, à Long Branch, juste à l’ouest de Toronto, en Ontario.

Contexte
Lorsque la Deuxième Guerre mondiale éclate en 1939, le Canada ne dispose d’aucune capacité de production d’armes militaires de petit calibre, bien que le pays doive armer des milliers de volontaires qui entrent à flots dans l’armée. En mai 1940, une proposition antérieure de construction d’une usine de production se concrétise. Le mois suivant, le gouvernement donne au ministère de la Défense nationale (MDN) l’autorisation de la construire. Le MDN opte pour un emplacement à proximité de champs de tir existants de 300 et 600 verges (environ 275 et 550 m) à Long Branch. Le secteur est également près d’employés potentiels et d’une ligne de tramway pour faciliter les transports.
Construction
Bien qu’à l’origine la conception et la construction de l’usine relèvent du ministère de la Défense, le projet s’avère irréalisable en pratique et le ministère des Munitions et des Approvisionnements le reprend en août 1940. La construction commence deux semaines plus tard et, après seulement dix mois, à la fin de juin 1941, la nouvelle usine livre ses premières armes : cinq fusils Lee-Enfield pour les essais de l’Armée canadienne. La gestion de SAL est assurée par un officier du Corps royal canadien des magasins militaires, Malcolm Jolley, qui s’avère être un leader efficace.
Production
SAL a d’abord du mal à trouver des travailleurs, car beaucoup d’hommes sont sous les drapeaux. L’entreprise fait donc de la publicité partout au pays pour recruter de jeunes femmes célibataires et des femmes mariées sans enfants et dont l’époux est militaire. SAL offre des emplois bien rémunérés, allant de 20 à 30 dollars par semaine, alors que le travail de femme de chambre ne rapporte qu’environ 5 dollars par semaine. Les femmes sont logées dans des maisons privées ou dans un nouveau dortoir. En 1943, environ 3 500 des 5 500 employés de SAL sont des femmes. (Voir Femmes dans la population active.)

Entre 1941 et 1945, SAL fabrique plus de 810 000 (peut-être jusqu’à 1,58 million) fusils Lee-Enfields et 100 000 mitraillettes Sten. L’usine fabrique également un fusil d’instruction neutralisé unique et des pièces pour d’autres armes légères.
Arsenaux canadiens Limitée
Le 31 décembre 1945, après la fin de la guerre, la Division des armes légères d’Arsenaux canadiens Limitée (CAL) reprend SAL. La production de guerre cesse et tous les employés, à l’exception de ceux qui sont indispensables à la clôture de divers comptes, sont licenciés. La charte de SAL est officiellement révoquée le 31 mars 1946. CAL conserve l’installation jusqu’en 1974, date à laquelle la plupart des bâtiments sont démolis. (Voir aussi Fusil FN C1; Mitraillette C1.) Depuis, une grande partie du terrain a été convertie à d’autres usages, tels que l’aménagement d’un parc.
Héritage
Les hommes qui construisent les installations de SAL ainsi que les hommes et les femmes qui y travaillent entre 1941 et 1945 contribuent directement à l’effort de guerre canadien. Faute d’armes légères provenant d’autres pays alliés, leurs efforts herculéens font en sorte que les forces armées canadiennes sont correctement équipées pour faire leur part pour vaincre les puissances de l’Axe. (Voir Effort de guerre au Canada.)