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Stade olympique de Montréal

Principal site des Jeux olympiques d’été de 1976, le stade olympique de Montréal est un complexe multisports immense et monumental. Il s’agit du plus grand amphithéâtre couvert et de la plus grande installation sportive au Québec, mais également du plus grand stade au Canada (voir Établissements sportifs). Il dispose d’une capacité permanente de 56 000 sièges. Le stade est intégré à la Tour de Montréal (la plus haute tour inclinée au monde), la piscine olympique et l’ancien vélodrome, qui est aujourd’hui le Biodôme.

Le stade olympique se trouve au centre du complexe du Parc olympique. Le complexe est lui-même situé au milieu d’un vaste ensemble d’installations sportives, d’attractions, d’espaces pour des événements, et de musées dans l’est de Montréal.

Stade olympique

Conception

Le stade est conçu par Roger Taillibert, un célèbre architecte français, et apparemment l’architecte préféré de Jean Drapeau, le maire de Montréal. On ne sait pas exactement comment Roger Taillibert se voit offrir la conception du stade de Montréal. Jean Drapean s’intéresse à l’idée d’un stade sportif depuis près d’une décennie avant que Montréal se voit attribuer les Jeux olympiques. Montréal acquiert une ligue de baseball en 1969 (voir Expos de Montréal), et Jean Drapeau promet alors au propriétaire de l’équipe un stade couvert en moins de deux ans. Peu de temps après, la firme de Roger Taillibert commence apparemment à travailler sur le stade, avant que les Olympiques ne soient officialisés. Aucun concours officiel n’a lieu entre architectes pour la conception. La décision de Jean Drapeau de recourir à un architecte français est impopulaire auprès de l’ordre professionnel des architectes du Québec. Ces derniers veulent que les Jeux olympiques mettent en valeur le talent local.

L’architecture du stade est unique comparativement à celle des stades olympiques traditionnels. Le stade a une tour en porte-à-faux, à partir de laquelle le toit est suspendu, toit qui est initialement rétractable. La structure principale du stade est soutenue par 34 consoles en béton inclinées. Ceci signifie que le stade ne repose essentiellement pas sur le sol. Le toit est maintenant fermé en permanence. Le projet initial était d’avoir un toit pouvant s’ouvrir complètement en été et se fermer en hiver, permettant ainsi une utilisation à longueur d’année. Jean Drapeau veut également construire une tour monumentale pour Montréal depuis le milieu des années 1950. Le projet du stade lui permet d’accomplir son objectif. Le stade et la tour sont principalement composés de béton précontraint.

Affiche avec trois perspectives du stade olympique de Montréal, le titre de l'affiche indique Montréal 1976

Le site choisi pour le stade est la partie sud du parc Maisonneuve, qui est déjà fortement associé aux sports amateurs. L’aréna Maurice-Richard et le Centre Maisonneuve (qui s’appelle aujourd’hui le Centre Pierre-Charbonneau) sont déjà situés sur le site. La vision de Roger Taillibert est de concentrer toutes les grandes installations sportives olympiques ensemble sur un seul site et de relier entre elles autant d’installations que possible. Suivant les traditions architecturales de l’époque, les piétons, les automobiles, les transports publics et les véhicules de livraison sont séparés les uns des autres. Le stade et ses installations annexes sont situés au-dessus d’une série de stationnements intérieurs qui ont une capacité d’environ 4000 voitures. Le stade communique également avec la station de métro Pie-IX. (Voir Métro de Montréal.)

Construction du stade olympique

Les travaux de construction débutent le 28 avril 1973. Les travaux d’excavation à eux seuls nécessitent le retrait d’environ deux millions de mètres cubes de terre. Au printemps 1974, il devient évident que les travaux de construction sont en retard. La ville commence alors à déléguer la responsabilité de diverses parties du projet à des firmes d’ingénierie pour assurer l’achèvement des travaux dans les délais. La construction de la fondation du stade commence en août 1974. En octobre 1975, la charpente de béton est presque terminée. À ce moment-là, de multiples grèves majeures retardent sérieusement la construction. Les coûts explosent, non seulement en raison des délais, mais également à cause de pratiques corrompues de surfacturation pour emplois fictifs, ce qui signifie que plus d’équipement que nécessaire est loué pour garder plus de travailleurs sur le chantier. En novembre 1975, le gouvernement du Québec crée la Régie des installations olympiques. Il souhaite ainsi veiller à ce que le stade et ses installations sportives soient prêts à temps pour l’ouverture des jeux en juillet 1976. Ce n’est qu’en 1987 que la Tour de Montréal est terminée. L’installation du toit rétractable est achevée plus tard dans l’année.

Le coût total du stade est difficile à déterminer. Une première estimation faite par Jean Drapeau pour l’ensemble du Parc olympique est de 180 millions de dollars. Une estimation subséquente, faite pendant la construction du Parc olympique s’élève à 382 millions de dollars. L’estimation finale de 1976, qui exclut le prix de la tour et du toit, s’élève à 922 millions. Des fonds supplémentaires sont nécessaires afin de terminer le projet par la suite, incluant notamment diverses réparations ainsi que la tour et le toit. Entre 1986 et 2006, ces coûts ajoutent 448 millions de dollars à la facture. Les installations gérées par le Parc olympique coûtent un total de 1,2 milliard de dollars (en dollars indexés). Ce montant inclut la Tour de Montréal, le stade et l’esplanade. En 2017, les installations sont évaluées à 4,1 milliards de dollars, en dollars de cette année-là.

Pendant la XXIe Olympiade

Les cérémonies d’ouverture se tiennent le 17 juillet 1976 devant 73 000 spectateurs. Plus de 8000 personnes assistent au défilé des athlètes. Les cérémonies d’ouvertures qui se déroulent au stade olympique sont les dernières à se concentrer principalement sur des rituels olympiques formels et traditionnels. À partir des Jeux olympiques de Moscou de 1980, les cérémonies d’ouverture évoluent vers des spectacles élaborés de chants, de danse et d’acrobaties à grande échelle, basés sur des thèmes généraux et reflétant la culture de la nation hôte.


Le stade est utilisé pour toutes les épreuves d’athlétisme comme la course à pied, le saut à la perche, le lancer du javelot et le lancer du poids. Les finales de soccer et de saut d’obstacles équestres par équipe s’y déroulent également.

Les cérémonies de clôture ont lieu le 1er août 1976 dans le stade olympique. Les célébrations sont notamment perturbées par une personne nue qui court dans tous les sens devant l’assistance et qui doit être escortée à l’extérieur. (Voir Les Jeux olympiques de Montréal; Canada aux Jeux olympiques d’été.)

Après les Jeux olympiques

Les Alouettes de Montréal commencent à utiliser le stade lorsque l’équipe y emménage durant la saison 1976 de la Ligue canadienne de football. Les Alouettes remportent la Coupe Grey l’année suivante devant plus de 68 000 partisans, un record d’affluence pour la Coupe Grey, record qui tient jusqu’à ce jour. L’équipe continue d’utiliser le stade jusque dans les années 1980 et elle y retourne pour jouer des matchs des séries éliminatoires et de la Coupe Grey dans les dernières années.

En 1977, le stade olympique devient le foyer de l’équipe de baseball professionnelle des Expos de Montréal. Les Expos utilisent le stade olympique jusqu’à ce que la franchise soit relocalisée à Washington DC, après la saison 2004.

Le record d’affluence au stade est établi en 1977, lorsque 78 000 personnes assistent à un concert de Pink Floyd. Le groupe est interrompu à plusieurs reprises par des admirateurs qui allument des feux d’artifice à l’intérieur du stade. Un incident se produit lorsque le bassiste Roger Waters crache sur un admirateur agaçant. Cet incident inspire l’enregistrement de l’album The Wall, qui est indubitablement le chef-d’œuvre du groupe.

Le stade est également utilisé par l’équipe de soccer professionnelle de la ville, le CF Montréal (anciennement connu sous le nom de l’Impact de Montréal). Le stade olympique est utilisé pour les matchs de la saison régulière de l’équipe lorsque son propre terrain, le Stade Saputo, n’est pas accessible ou lorsqu’elle attire une foule trop nombreuse. De plus, le stade olympique est utilisé pour une grande variété d’événements sportifs professionnels et amateurs majeurs.

La Tour de Montréal devient une destination touristique populaire avec son observatoire et son funiculaire. De plus, on trouve douze étages d’espaces de bureau à louer à la base de la tour, dont sept étages sont loués par le Mouvement Desjardins.

En 1989, l’ancien vélodrome olympique est redéveloppé et devient le Biodôme, un musée environnemental unique. Le Stade Saputo ouvre près de la base de la tour en 2008. Le Planétarium de la ville est relocalisé dans le Parc olympique et il ouvre ses portes en 2013. Le Jardin botanique et l’Insectarium se trouvent de l’autre côté de la rue.

Le stade olympique continue de servir de lieu polyvalent pour toutes sortes d’événements sportifs et autres événements. Récemment, il est l’hôte de matchs de pré-saison de la Ligne majeure de baseball. Plusieurs installations publiques d’entrainement sportif sont également disponibles. Elles sont utilisées par les athlètes olympiques canadiens ainsi que par les Montréalais en général.

Problèmes structuraux

La Tour de Montréal est terminée en 1987. Cela fait en sorte que le toit rétractable peut enfin être utilisé. Cependant, le toit n’est ouvert que 88 fois et il ne répond jamais aux attentes. Les difficultés avec ce toit mènent à plusieurs réparations coûteuses.

D’autres problèmes structuraux apparaissent également au niveau du toit et de certaines parties de la tour. De plus, des poutres de soutien à l’intérieur du stade s’effondrent à un moment donné.

À l’automne 2024, des travaux de construction sont effectués pour remplacer le toit, le gouvernement du Québec investissant 870 millions de dollars dans ce projet. La réouverture du stade est prévue pour 2028.

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