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Stéatite

L'utilisation de la stéatite date de l'antiquité : les premiers Égyptiens la sculptent en forme de scarabées et de sceaux; en Chine et en Inde, on s'en sert comme ornements, outils et ustensiles ménagers.
Stéatite, ours polaire en
Les Inuits utilisent la stéatite depuis 7500 ans (Corel Professional Photos).

Stéatite

La stéatite est une roche métamorphique composée surtout de talc et de quantités variables d'impuretés minérales, dont le mica, la chlorite, le pyroxène, l'amphibole, la serpentine, le quartz, la calcite et les oxydes de fer. La roche peut être massive ou schisteuse (c'est-à-dire très feuilletée et séparable en feuilles plus minces). Sur le marché, ce terme renvoie au produit primaire (c.-à-d. à la stéatite en bloc) et le talc, au produit traité (broyé). Sa couleur varie du blanc au gris verdâtre et au vert foncé. Elle est tendre (1 à 2 sur l'échelle de Mohs), ayant une gravité spécifique de 2,2 à 2,8. Ces propriétés varient toutefois selon le type et la quantité d'impuretés. La stéatite a une texture huileuse (d'où son nom « pierre à savon »), peut être réduite en poudre ou sculptée, possède un point de fusion élevé, une faible conductivité thermique et électrique, et une rétention thermique et une capacité lubrifiante élevées. Elle est chimiquement inerte.

L'utilisation de la stéatite date de l'antiquité : les premiers Égyptiens la sculptent en forme de scarabées et de sceaux; en Chine et en Inde, on s'en sert comme ornements, outils et ustensiles ménagers. Au Canada, les Amérindiens, les Inuits et les Scandinaves (voir ART INUIT) l'ont utilisée de la même façon, à différentes époques, au cours des 7500 dernières années. Depuis peu, on s'en sert pour fabriquer des objets purement décoratifs plutôt que fonctionnels. On utilise souvent le terme sculpture de pierre à savon pour désigner des sculptures façonnées dans d'autres matériaux tendres, compacts, dont la serpentine et la pyrophyllite, un minéral talqueux. La stéatite en bloc est sculptée. Elle sert également de matériau réfractaire et est utilisée dans la fabrication de crayons de marquage pour les ouvriers métallurgistes et de plaque à frire, récemment redevenus populaires. On l'utilise très peu comme pierre de construction. Elle est utilisée comme matière de charge dans les industries du papier, du plastique, du caoutchouc et de la peinture, et dans la fabrication de produits cosmétiques et pharmaceutiques.

On trouve de la stéatite au Québec, en Ontario, en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan et en Nouvelle-Écosse. On en produit pour la première fois au Canada en 1871 à partir d'un gisement dans les Cantons de l'Est, au Québec. En 1985, la production canadienne de stéatite, de talc et de pyrophyllite atteint 127 000 t et provient de mines à ciel ouvert et souterraines du Québec (Broughton et Bolton Sud) et de l'Ontario (Madoc et Timmins). Le Canada est un petit producteur, loin derrière les chefs de file mondiaux : le Japon et les États-Unis. La stéatite en bloc utilisée dans l'industrie nordique de la sculpture est extraite de gisements adjacents à l'île de Baffin (baie de Markham et île de Broughton) et de localités dispersées dans le Nord. À la production annuelle de 500 à 1000 t s'ajoute la stéatite des producteurs du Québec, un produit de qualité supérieure destiné à la sculpture. Ceux-ci approvisionnent aussi les centres d'artisanat et les sculpteurs des régions du Sud.