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Stevie Cameron

Stephanie « Stevie » Graham Cameron (née Dahl), C.M., journaliste, philanthrope (née le 11 octobre 1943 à Belleville en Ontario; décédée le 31 août 2024 à Toronto en Ontario). Stevie Cameron était une pionnière du journalisme d’enquête. Elle a travaillé comme reporter, chroniqueuse et rédactrice en presse écrite et en radiodiffusion pour un certain nombre de grands médias canadiens. Elle était une autrice de non-fiction accomplie, ayant écrit plusieurs livres d’enquête basés sur ses reportages. Elle a également été animatrice de l’émission The Fifth Estate de la CBC. Stevie Cameron est surtout reconnue pour avoir enquêté sur la corruption durant l’administration du premier ministre Brian Mulroney, ainsi que sur les problèmes liés aux enquêtes policières sur le tueur en série Robert Pickton. Elle était également reconnue comme philanthrope.

Jeunesse et famille

Stephanie Graham Dahl, connue sous le nom de Stevie depuis son enfance, est la fille d’Harold Edward « Whitey » Dahl, un pilote de brousse et mercenaire américain qui s’est porté volontaire pour combattre avec l’armée de l’air républicaine espagnole durant la guerre civile espagnole. Sa mère est Eleanor Bone, fille d’une famille aisée de Belleville en Ontario, ayant des racines loyalistes.

Les parents de Stevie Cameron se rencontrent alors que son père forme des pilotes pour l’Aviation royale canadienne à Trenton en Ontario, durant la Deuxième Guerre mondiale. Elle a deux frères. Son père est un aventurier qui est parfois impliqué dans des missions mystérieuses en tant que pilote. La famille accompagne Harold Dahl à travers le monde, partout où il travaille. Comme Stevie Cameron se rappelle plus tard dans sa vie, son père disparait souvent et sa mère s’installe avec ses enfants au Canada.

Finalement, ses parents se séparent après l’arrestation de son père à Paris, alors qu’il est en compagnie de sa maitresse et qu’il est soupçonné d’avoir volé de l’or dans un avion qu’il avait piloté en 1954. Stevie Cameron ne revoit jamais son père. Il meurt dans un écrasement d’avion par mauvais temps près de Fort Chimo (aujourd’hui Kuujjuaq) au Québec, en 1956. À l’époque, il transporte du matériel pour la construction de lignes radar avancées.

Éducation

Stevie Cameron fait son école secondaire à Belleville. Elle obtient ensuite un baccalauréat en anglais à l’Université de la Colombie-Britannique. Elle travaille brièvement comme décrypteuse junior pour la Direction des communications du Conseil national de recherches (aujourd’hui le Centre de la sécurité des télécommunications), où elle surveille le trafic aérien en Union soviétique.

Après avoir épousé le politologue David Cameron, le couple s’installe au Royaume-Uni. Stevie Cameron poursuit ses études en étudiant la littérature anglaise au University College de Londres. Le couple retourne au Canada et s’installe initialement sur une ferme à l’extérieur de Peterborough, où ils enseignent tous deux à l’Université Trent. Stevie Cameron étudie également au Cordon Bleu à Paris. Lorsque son contrat de professeur à l’Université Trent n’est pas renouvelé, elle décide de se consacrer au journalisme.

Faits saillants de carrière

Stevie Cameron commence sa carrière en écrivant pour le magazine Homemakers. Elle devient rédactrice en chef de la rubrique culinaire du Toronto Star en 1979. Elle passe ensuite au Ottawa Journal en tant que rédactrice en chef de la rubrique de mode de vie. Lorsque ce journal ferme ses portes, elle se joint au Ottawa Citizen. C’est pendant qu’elle travaille au Citizen que Stevie Cameron développe un intérêt pour le journalisme politique.

Elle écrit sur une série de nominations partisanes qui sont faites par le premier ministre Pierre Elliot Trudeau au cours des derniers jours de sa dernière administration. Stevie Cameron travaille ensuite au Globe and Mail de 1986 à 1990, et elle anime l’émission The Fifth Estate de la CBC en 1990-1991. Elle est également collaboratrice à la rédaction du magazine Maclean’s de 1993 à 2001. En 1996, elle devient rédactrice en chef de Elm Street, qui est décrit comme « un magazine féminin intelligent ».

Livres publiés

Stevie Cameron écrit plusieurs livres de non-fiction au cours de sa carrière. Ces livres portent sur deux grands sujets : la présumée corruption politique durant l’administration du premier ministre Brian Mulroney et les enquêtes policières sur le tueur en série Robert Pickton.

Publié en 1989, le premier livre de Stevie Cameron s’intitule Ottawa Inside Out: Power, Prestige and Scandal in the Nation’s Capital. Ce livre ouvre une fenêtre sur la vie dans la capitale nationale du point de vue d’un journaliste politique. Il explique également certains des scandales du gouvernement de Brian Mulroney.

Stevie Cameron approfondit ce sujet dans On the Take: Crime, Corruption and Greed in the Mulroney Years (1994), un livre qui se penche plus en profondeur sur ces scandales, ainsi que sur les allégations de corruption, d’avidité et de trafic d’influence durant les deux mandats de Brian Mulroney. Dans les pages du livre On the Take, Stevie Cameron approfondit les détails de ce qui devient éventuellement l’affaire Airbus, ainsi que les détails sur la mort mystérieuse de Bruce Verchere, l’avocat fiscaliste de Brian Mulroney. Stevie Cameron plonge plus profondément dans ces deux derniers éléments dans deux rapports d’enquête qui ont l’ampleur d’un livre : The Last Amigo: Karlheinz Schreiber and the Anatomy of a Scandal (2001), et Blue Trust: The Author, the Lawyer, His Wife and Her Money (1998).

Stevie Cameron écrit également deux livres sur le tueur en série Robert Pickton : The Pickton File (2007) et On the Farm: Robert William Pickton and the Tragic Story of Vancouver’s Missing Women (2011).

Allégations d’informatrice de la GRC

Les défenseurs de l’ancien premier ministre Brian Mulroney, dont l’avocat William Kaplan, allèguent en 2003 que Stevie Cameron a travaillé comme informatrice pour la GRC, apparemment en guise de représailles pour ses reportages obstinés sur Brian Mulroney et sur son implication dans l’affaire Airbus. Ces allégations sont publiées par l’ancien employeur de Stevie Cameron, le Globe and Mail. Les allégations ne sont pas corroborées. Bien que la GRC ait attribué à Stevie Cameron un numéro de code et que plusieurs agents ont été avisés de la considérer comme une informatrice, les seules informations fournies par Stevie Cameron ont déjà été publiées ou sont de notoriété publique. Elle-même nie avoir jamais été une informatrice et elle ne se considère pas comme telle, bien qu’elle ait à un moment donné échangé des informations avec des sources policières. Lorsqu’il est finalement révélé que Brian Mulroney a effectivement reçu des paiements en espèces dans le cadre de l’affaire Airbus, Stevie Cameron est justifiée.

Philanthropie

En 1991, Stevie Cameron, qui est alors une fidèle de longue durée de l’église St. Andrew’s de Toronto, propose à son église de travailler avec d’autres personnes dans le cadre du programme Out of the Cold de la ville. Ce programme aide les itinérants à trouver refuge dans des églises. Grâce au leadership de Stevie Cameron, l’église St. Andrew’s ouvre ses portes aux itinérants et héberge une centaine de personnes, en plus de servir un repas chaud au double de ce nombre de personnes. Stevie Cameron participe également à la collecte de fonds pour le programme, au recrutement de bénévoles et à la préparation des repas.

Stevie Cameron continue à travailler avec le programme Out of the Cold pendant 17 ans. Elle siège également au conseil d’administration de Second Harvest, un organisme de bienfaisance qui récupère les surplus de nourriture et les donne à ceux qui en ont besoin.

Prix

Stevie Cameron reçoit un doctorat honorifique de la Vancouver School of Theology en 2004. En 2008, elle est nommée titulaire de la chaire Irving en journalisme à l’Université Saint-Thomas au Nouveau-Brunswick.

En 2011, le livre On the Farm: Robert William Pickton and the Tragic Story of Vancouver’s Missing Women est sélectionné pour le Charles Taylor Prize for Literary Non-Fiction. Il remporte également un prix Arthur Ellis. (Voir aussi Prix littéraires pour œuvres de langue anglaise.)

Stevie Cameron est nommée membre de l’Ordre du Canada en 2012. Elle est reconnue pour son journalisme d’enquête ainsi que pour ses efforts humanitaires en faveur des itinérants. Elle reçoit également la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II la même année.

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