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Stress

Le terme « stress » est un mot anglais dont le premier sens désigne une force externe intense agissant sur des personnes ou des objets.
Hans Selye
Les théories de Selye sur le stress ont abouti \u00e0 de nouvelles approches pour la médecine (avec la permission des Biblioth\u00e8que et Archives Canada/PA-11671).

Stress

Le terme « stress » est un mot anglais dont le premier sens désigne une force externe intense agissant sur des personnes ou des objets. En anglais, l'ingénieur en mécanique utilise ce mot au sens de contrainte; les biologistes anglophones pour leur part utilisent ce terme pour désigner deux concepts. Il y a d'une part l'usage classique qui dénote, par exemple, de forces appliquées sur les os humains qui à dose modérée favorisent le développement de l'os mais lorsqu'elles sont excessives, peuvent causer des fractures. Le terme « stress » est aussi utilisé pour désigner la combinaison de réactions physiologiques, biochimiques, immunologiques et psychologiques à des circonstances adverses, ou simplement une réaction subjective à toute situation qu'une personne trouve défavorable. C'est dans ce dernier sens qu'on utilise en français le concept de stress : tout facteur qui menace la stabilité de l'environnement interne, que les mécanismes de régulation de l'organisme doivent préserver, ou qui crée un environnement subjectivement jugé hostile, est considéré comme un « agent stressant ». Une personne peut s'imposer elle-même un stress en effectuant un travail physique ou mental excessif, ou le stress peut provenir d'une source externe (p. ex. un environnement extrêmement froid, chaud ou humide, dans un milieu de travail avec un superviseur hostile).

Études sur le stress

 Une bonne partie des premiers travaux sur le stress causé par des environnements défavorables ont été entrepris par Hans SELYE de l'Institut de médecine et de chirurgie expérimentales à l'U. de Montréal. Celui-ci définit le stress comme un état manifesté par un syndrome spécifique se composant de la somme de tous les changements induits non spécifiquement dans un système biologique. Il postule que la réaction d'un organisme à des agents stressants se manifeste en trois phases successives. D'abord, une réaction d'alarme aiguë associée à la sécrétion d'hormones surrénales, à une involution du thymus, à une diminution du nombre d'un type de globules blancs (les polynucléaires éosinophiles) et à l'apparition d'ulcères gastriques. Dans la deuxième phase, une résistance ou adaptation à l'agent stressant se manifeste par une hypertrophie (augmentation de volume) des glandes surrénales. Puis, si l'agression continue, il en résulte un stade d'épuisement, ce qui provoque chez les animaux des dommages à la partie externe (cortex) des surrénales. Chez les humains, il y a une évidence indirecte de changements de même ordre. En s'appuyant sur cette recherche, Selye postule un état d'« eustress », soit une quantité idéale de stress, qui maintient les personnes au stade d'adaptation.

Une bonne partie du travail original de Selye repose sur des études chez l'animal, mais des études récentes sur des humains soumis à divers types de stress ont apporté de nouvelles dimensions importantes à ses découvertes. Des mesures des hormones surrénaliennes chez des volontaires ont confirmé une libération immédiate des catécholamines, qui augmentent la fréquence du pouls et le débit cardiaque, et si le stress continue, il y a sécrétion d'hydrocortisone, qui supprime les réactions inflammatoires.

Les nouvelles techniques telles que le compteur de cellules et les colorants fluorescents liés à des anticorps spécifiques (monoclonaux) ont permis une étude poussée de la réponse des globules blancs au stress. Pang Shek et ses collègues de l'Institut militaire et civil de médecine environnementale à North York, en Ontario, ont étudié la quantité et l'activité d'un sous-type particulier de globules blancs (la cellule tueuse naturelle), qui jouent un rôle précoce important dans les défenses de l'organisme contre les virus et certains types de cancer. Un stress modéré auquel l'organisme peut s'adapter stimule la fonction de cette variété de cellules, mais un stress plus important (p. ex. courir un marathon) réduit le nombre et l'activité des cellules pour une durée pouvant atteindre sept jours. L'importance clinique de ces observations semble être confirmée par le fait que l'incidence des infections virales et de certains types de cancer est moindre chez les personnes régulièrement actives, et qu'il y a un risque accru d'infections des voies aériennes supérieures dans les deux à trois semaines qui suivent un marathon.

Stress psychologique

Dans la pensée populaire, le stress se conçoit surtout en termes psychologiques, et les événements stressants de la vie (p. ex. la perte d'un emploi, la rupture d'un mariage ou un deuil) sont évalués selon le degré de stress qu'ils imposent. L'impact d'un stress sur les fonctions de l'organisme ne dépend pas seulement de la gravité du trouble, mais aussi de l'efficacité des mécanismes d'adaptation adoptés par l'individu.

Le stress peut survenir dans les milieux de travail modernes si la cadence est trop rapide, si les conséquences d'une erreur sont graves ou si la tâche exigée n'est pas bien déterminée. Le stress lié à une tâche mentale augmente dans des conditions de travail physique exigeant ou dans un environnement chaud ou bruyant. Selon David Coburn, (alors chercheur à l'U. de Victoria), un travail ennuyeux, monotone et répétitif impose aussi un stress au travailleur. Il se peut que dans ces circonstances, beaucoup d'efforts doivent être déployés pour maintenir la vigilance nécessaire afin d'éviter les accidents et pour soutenir une production de qualité. Les psychologues décrivent une relation en U inversé entre la difficulté de la tâche et son accomplissement : un travail modérément exigeant garantit une meilleure exécution et impose un stress minimal à l'employé.

Des tentatives pour mettre en relation une mauvaise santé et l'exposition à un stress n'ont pas été concluantes, car un travail stressant et les circonstances de la vie sont souvent associés à des habitudes nuisibles comme la cigarette, l'abus d'alcool et le manque d'exercice. Toutefois, certains rapports font un lien entre un emploi stressant (p. ex. contrôleur aérien) et des événements marquants de la vie (p. ex. l'achat d'une maison) avec l'accroissement de la fréquence des crises cardiaques. En outre, il y a des augmentations substantielles de maladies cardiaques dans les régions à taux de chômage élevé. Par exemple, la détérioration de l'économie qui a suivi l'effondrement de l'Union soviétique a provoqué une diminution de l'espérance de vie en Russie.

Il est difficile de prouver au moyen de recherches que des moyens psychologiques ou l'exercice régulier peuvent réduire le stress et la contrainte biologique qui en résulte. Néanmoins, de plus en plus d'indications portent à croire que les techniques psychologiques (thérapie de relaxation, la rétroaction biologique et la méditation) et l'exercice régulier contribuent chacun à réduire la réaction d'alarme aiguë imposée par une situation stressante. Si un travail est ennuyeux, l'exercice peut certainement apporter une contre-mesure stimulante en augmentant le stress sur l'organisme au niveau de l'eustress. Un programme d'activité physique qui se déroule dans un esprit dépourvu de compétition et dans un environnement plaisant peut apporter une relaxation à une personne surmenée, mais les bienfaits pourraient ne pas être supérieurs à ceux obtenus par d'autres moyens de répit à la suite d'une tâche astreignante.

Néanmoins, en raison de la perte de vie communautaire créée par la vie dans une grande ville, le soutien de la famille ou des amis en temps de crise a diminué. Selon certains observateurs, les humains ont toujours subi du stress. De plus, l'automatisation dans les milieux de travail modernes a fait croître la proportion de tâches ne requérant pas l'usage de la pensée et a doté les superviseurs d'outils leur permettant d'exercer un contrôle plus serré sur l'accomplissement des tâches. Des quantités modérées de stress peuvent être essentielles à des efforts appréciables et à un sentiment de satisfaction, mais le bonheur et la santé reposent sur le développement de mécanismes d'adaptation, sur un équilibre attentif entre les exigences d'un travail et les compétences de l'employé, ainsi que sur la sociologie appliquée pour éliminer la pauvreté dans les réserves autochtones et les ghettos urbains.

Voir aussi ASTRONAUTE.