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Œstrogènes (œstrogènes conjugués NCD)

Les œstrogènes conjugués NCD (Normes canadiennes des drogues) sont un complexe d'hormones sexuelles féminines produites principalement par les ovaires. Un grand nombre de réactions métaboliques et physiologiques vitales chez la femme sont réglées par les œstrogènes.

Œstrogènes (œstrogènes conjugués NCD)

Les œstrogènes conjugués NCD (Normes canadiennes des drogues) sont un complexe d'hormones sexuelles féminines produites principalement par les ovaires. Un grand nombre de réactions métaboliques et physiologiques vitales chez la femme sont réglées par les œstrogènes. Le composé œstrogénique a des effets spécifiques sur les organes génitaux et les caractères sexuels secondaires féminins. Toutefois, il agit également comme élément constitutif et régulateur métabolique sur d'autres tissus et systèmes comme la peau et la musculature squelettique. Les produits pharmaceutiques à base d'œstrogènes se divisent en deux catégories : ceux qui sont utilisés dans la régulation des naissances et ceux qui sont utilisés uniquement pour leurs effets métaboliques et physiologiques. Un déséquilibre dans les taux d'œstrogènes peut provoquer une variété de problèmes. Une rétention d'eau, un gain de poids et des migraines peuvent être associés à un taux élevé d'œstrogènes, alors qu'un faible taux peut entraîner une perte osseuse, des bouffées de chaleur, des problèmes urinaires et des changements dans la fonction mémorielle. Les femmes peuvent choisir de recourir à l'hormonothérapie substitutive pour faire face à ces déséquilibres, en particulier durant la périménopause.

La découverte des œstrogènes

En 1885, Claude Bernard, physiologiste français, découvre qu'en plus des sécrétions externes, de nombreuses glandes du corps produisent des sécrétions internes qui peuvent toucher la totalité ou une partie des organes du corps humain. En 1906, des chercheurs découvrent que les ovaires sécrètent une hormone qui déclenche le phénomène d'œstrus (d'où le nom d'œstrogène). D'autres chercheurs étudient l'action des œstrogènes. À l'Université McGill, J.B. COLLIP, D.L. Thomson et J.S.L. Browne étudient les hormones placentaires et ovariennes. En 1930, ils publient dans le Canadian Medical Association Journal trois articles où ils décrivent l'extraction du composé oestrogénique dans sa forme pure à partir du placenta humain. Ils baptisent ce composé naturel du nom d'emmenine. En collaboration avec ces chercheurs et avec l'approbation du département de biochimie de McGill, la compagnie pharmaceutique Ayerst, McKenna et Harrison de Montréal se lance dans la fabrication de l'emmenine, première hormone féminine active d'utilisation clinique administrée par voie orale.

En 1938, d'autres chercheurs décrivent l'extraction d'œstrogènes à partir de l'urine de juments gravides. Les Drs Stanley Cook et Gordon Grant de la compagnie Ayerst, McKenna et Harrison se penchent sur l'utilisation pharmaceutique de ce composé comme source possible de produit oralement actif. En janvier 1939, le premier gallon d'urine de juments gravides est donc traité à l'usine de production de la compagnie pharmaceutique.

Premarin

Au cours des années suivantes, les chercheurs chez Ayerst déterminent les effets biologiques et métaboliques des diverses composantes œstrogéniques du nouveau composé, qu'ils baptisent premarin. Ils découvrent que le premarin n'est pas uniquement un œstrogène naturel, mais un ensemble de 10 œstrogènes permettant de reproduire la composition moyenne du produit dérivé de l'urine de jument gravide. Les substances œstrogéniques extraites sont purifiées à un point tel que le produit peut être administré par voie intraveineuse.

Dès le début de l'utilisation clinique du premarin (1941), les médecins reconnaissent les effets puissants inhérents à ce composé oestrogénique naturel.

Hormonothérapie

Il existe une grande variété de types d'œstrogènes et de nombreux dispositifs d'administration. Les compagnies pharmaceutiques ont développé diverses formes de produits contenant des œstrogènes, de sorte que les femmes peuvent maintenant choisir entre pilules, gels, crèmes, timbres transdermiques, implants ou injections. Un anneau de plastique contenant de l'œstrogène peut être inséré dans le vagin, contre le col de l'utérus. Le type d'œstrogène utilisé varie selon le but recherché. Les symptômes de la ménopause se traitent le plus souvent avec les timbres d'œstrogène, car l'œstrogène absorbé par la peau est mieux régulé que lorsque pris oralement. Par contre, la pilule est la forme la plus commune d'administration de l'œstrogène dans un but contraceptif.

Les produits œstrogènes comme le premarin ont été approuvés pour la prévention de l'ostéoporose et le ralentissement de sa progression. Certains résultats publiés dans les revues médicales ont amené les chercheurs à se demander si la thérapie de remplacement de l'œstrogène avait d'autres implications pour la santé. Par exemple, on a cru que l'œstrogénothérapie protégeait les femmes contre les accidents vasculaires cérébraux et les maladies cardiovasculaires. On a donc régulièrement prescrit des œstrogènes ou des complexes d'œstrogène-progestérone à des millions de femmes en postménopause.

Une étude sur la santé des femmes, intitulée The Women's Health Initiative, a été entreprise aux États-Unis pour suivre des femmes à qui on avait prescrit des hormones de remplacement et déterminer si l'utilisation d'hormones avait des conséquences à long terme sur la santé. L'étude a dû être interrompue en 2004 parce qu'un certain nombre de problèmes de santé pouvant avoir été influencés par le remplacement hormonal sont apparus chez les sujets. L'étude a révélé que le supplément d'œstrogènes ne protège pas les femmes contre les maladies cardiovasculaires et peut augmenter les risques d'accident vasculaire cérébral (AVC). Des millions de femmes de par le monde se sont donc vu dire de cesser d'utiliser l'hormonothérapie substitutive. On a totalement revu l'utilisation d'hormones, y compris de l'œstrogène, pour le traitement des symptômes causés par la ménopause.

Actuellement, il y a un grand intérêt pour les hormones « bio-identiques », qui font beaucoup parler. Trois œstrogènes sont présents naturellement dans l'organisme : l'estradiol, l'estrone et l'estriol. Des œstrogènes de synthèse peuvent être créés en laboratoire. Selon les partisans de ces hormones dérivées de sources naturelles, celles-ci seraient plus faciles à synthétiser par le corps que les hormones classiques, mais cette hypothèse n'est étayée par aucune étude. Les fabricants de produits de santé naturels et les compagnies pharmaceutiques sont en concurrence pour les recettes qui pourraient découler du remplacement hormonal et une panoplie de produits sont présentés comme étant le meilleur choix. L'hormonothérapie « bio-identique » désigne en fait un traitement recourant à l'un des trois types d'œstrogènes. Plusieurs médicaments hormonaux couramment prescrits utilisent l'une des trois formes d'œstrogène.

Voir aussiPRODUIT BIOLOGIQUE.