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Sturla Gunnarsson

Sturla Gunnarsson, réalisateur, producteur, écrivain (né le 30 août 1951 à Reykjavik, en Islande).

Sturla Gunnarsson, réalisateur, producteur, écrivain (né le 30 août 1951 à Reykjavik, en Islande). Considéré comme l’un des cinéastes les plus polyvalents au Canada, Sturla Gunnarsson a bâti une brillante carrière en réalisant des documentaires, des longs métrages et des séries télévisées lui ayant valu de nombreux éloges et plusieurs prix. Il a fait partie de la liste finale pour l’obtention d’un oscar, a remporté un Emmy, un prix Gemini et un prix Génie et excelle à raconter les histoires personnelles de gens ordinaires pris dans le tourbillon de l’histoire. Ses œuvres les plus connues sont peut‑être les documentaires After the Axe (v.f. Quand tombent les têtes) de 1981, Final Offer (v.f. La dernière offre) de 1985 et Force of Nature: The David Suzuki Movie de 2010, ainsi que ses longs métrages de fiction Diplomatic Immunity de 1991, Such a Long Journey (v.f. Un si long voyage) de 1998 et Beowulf & Grendel (v.f. Beowulf, la légende viking) de 2005.

Formation

La famille de Sturla Gunnarsson déménage au Canada alors qu’il est âgé de six ans. Il grandit à Vancouver où il obtient un baccalauréat en littérature anglaise à l’Université de la Colombie‑Britannique en 1974. Avant de se tourner vers une carrière de cinéaste, il parcourt toute l’Europe, travaillant comme berger en Crète, comme travailleur dans la construction lourde aux îles Shetland et comme pêcheur en Islande.

De retour au Canada, Sturla Gunnarsson obtient un diplôme d’études supérieures en cinéma à l’Université de la Colombie-Britannique en 1977. Son film de fin d’études, A Day Much Like the Others, lui vaut le Grand prix Norman McLaren au Festival du film étudiant canadien de 1977 à Montréal ainsi que le premier prix lors du festival Rencontres Henri Langlois à Paris. Il est également projeté au Musée d’Art moderne de New York.

Documentaires

Sturla Gunnarsson collabore ensuite, en tant que réalisateur et producteur indépendant, avec l’Office national du film (ONF). En 1981, il réalise After the Axe (v.f. Quand tombent les têtes), son premier documentaire dramatique à propos d’un cadre supérieur d’âge moyen victime d’un licenciement. Ce film, dans lequel des acteurs non professionnels jouent leur propre rôle, constitue un compte rendu accablant de la culture d’entreprise pour laquelle le succès est le but ultime, au détriment de toute forme de compassion. La critique de l’époque vante la démarche novatrice et sans artifice du réalisateur qui remporte le Golden Sheaf Award au festival de cinéma de Yorkton et est sélectionné dans la dernière liste des oscars dans la catégorie Meilleur long métrage documentaire.

Son film suivant, en 1985, Final Offer: Bob White and the Canadian Auto Workers Fight for Independence (v.f. La dernière offre), est un documentaire plus classique dans lequel le réalisateur saisit des images sur le vif en tentant de se faire totalement oublier. Réalisé et produit en collaboration avec Robert Collison, le film restitue les négociations contractuelles dramatiques de 1984 entre General Motors et le syndicat Travailleurs unis de l’automobile (TUA), affilié à cette époque au United Auto Workers (UAW), à la suite desquelles le responsable canadien du TUA, Bob White, décide de créer un nouveau syndicat spécifiquement canadien en retirant ses membres du syndicat international. Compte rendu de première main absolument remarquable d’une négociation extrêmement tendue entre un employeur et les salariés de l’entreprise, ce film remporte un prix Génie dans la catégorie Meilleur long métrage documentaire ainsi que le Grand prix au Festival de télévision de Banff.

Après ce succès, Sturla Gunnarsson réalise, en 1987, un nouveau documentaire intitulé Where Is Here? sur les coulisses de la fabrication du numéro célébrant le centième anniversaire du magazine Saturday Night. Après avoir abandonné le documentaire pendant dix ans, il met en scène Gerrie & Louise en 1997, une histoire d’amour documentaire sur la relation, en Afrique du Sud au temps des tribunaux postapartheid des crimes de guerre, entre une enquêtrice auprès du tribunal et le chef d’un commando de tueurs. Le film remporte un Emmy International Award en 1998 et un prix Gemini dans les catégories Meilleure émission documentaire et Meilleur scénario d’une émission documentaire.

Après une autre incursion dans la fiction, il retourne à ses racines de documentariste en 2008 avec Air India 182 qui s’intéresse à l’explosion en vol, en 1985, d’un avion d’Air India à bord duquel des terroristes avaient placé une bombe et aux conséquences de cet événement tragique. En 2010, il met en scène et coproduit Force of Nature: The David Suzuki Movie, une biographie littéraire du militant canadien écologiste de premier plan David Suzuki. Ce film remporte le prix du public dans la catégorie Meilleur documentaire lors du festival international du film de Toronto en 2010.

Longs métrages

Sorti en 1991, le premier long métrage de fiction de Sturla Gunnarsson, Diplomatic Immunity, décroche quatre sélections pour les prix Génie et remporte le Prix de la Ville de Cannes lors du Festival de Cannes. Le film, qui raconte l’histoire d’un diplomate canadien, joué par Wendel Meldrum, pris dans la guerre civile au Salvador, s’est fait remarquer par la capacité du cinéaste et du scénariste Steve Lucas d’entremêler étroitement le récit intimiste de la vie du héros avec la grande histoire du Salvador. Cette œuvre installe le réalisateur comme quelqu’un qui raconte des histoires de gens ordinaires emportés dans le tourbillon des événements historiques.

En 1998, Sturla Gunnarsson effectue une percée spectaculaire avec Such a Long Journey (v.f. Un si long voyage), une adaptation du célèbre roman de Rohinton Mistry qu’il tourne à Mumbai en Inde. Avec en vedette les acteurs indiens Roshan Seth, Om Puri et Ranjit Chowdhry, ce film est sélectionné pour 12 prix Génie, notamment dans les catégories Meilleur film et Meilleur réalisateur et en remporte trois. En 2001, il réalise Rare Birds (v.f. Oiseaux rares), une charmante romance comique décalée d’après le roman éponyme d’Edward Riche, avec William Hurt, Molly Parker et Andy Jones. Ce long métrage sort grand gagnant des premiers prix de la Guilde canadienne des réalisateurs, raflant quatre trophées, notamment dans la catégorie Contribution exceptionnelle à la réalisation. Cette même œuvre lui vaut également d’être sélectionné dans la catégorie Meilleure réalisateur pour les prix Génie.

En 2005, il revient dans son Islande natale pour filmer Beowulf & Grendel (v.f. Beowulf, la légende viking), une ambitieuse adaptation à 15 millions de dollars de Beowulf, un poème épique anglo‑saxon du VIIIe siècle inspiré de mythes et légendes des Normands et des Vikings. Cette coproduction internationale met en vedette Gerard Butler, Stellan Skarsgård et Sarah Polley.

Travail à la télévision

Le travail de Sturla Gunnarsson sur des séries télévisées comme The Beachcombers (v.f. Sur la côte du Pacifique), Street Legal, North of 60 (v.f. Au nord du 60e), Da Vinci’s Inquest (v.f. Coroner Da Vinci), Intelligence, Degrassi: The Next Generation (v.f. Degrassi, nouvelle génération), Defying Gravity, Rookie Blue, Motive et 19‑2 permet de prendre la pleine mesure de sa finesse et de ses compétences de réalisateur d’œuvres dramatiques.

The Diary of Evelyn Lau, une dramatique diffusée en 1993 sur CBC qui a lancé la carrière de Sandra Oh, Diana Kilmury: Teamster (v.f. La route de l'espoir) en 1996, Ricky Nelson: Original Teen Idol (v.f. Ricky Nelson) en 1999, Scorn, un téléfilm de 2001 inspiré de la véritable histoire d’un jeune meurtrier qui recrute des tueurs à gages, 100 Days in the Jungle, une production de 2002 basée sur l’enlèvement de sept Edmontoniens en Équateur, et Above and Beyond, diffusé en 2006, qui relate l’opération Atlantic Ferry pendant la Deuxième Guerre mondiale constituent quelques‑uns des téléfilms les mieux accueillis par la critique réalisés par Sturla Gunnarson.

Participation à la vie du secteur

Sturla Gunnarsson est ancien président de la Guilde canadienne des réalisateurs et ardent défenseur de l’industrie cinématographique et télévisuelle canadienne de langue anglaise.

Prix

Prix de la Guilde canadienne des réalisateurs

Prix de la catégorie « équipe », Contribution exceptionnelle pour un long métrage (Rare Birds) (2001)

Prix de la catégorie « métier », Contribution exceptionnelle en réalisation (Rare Birds) (2001)

Prix de la catégorie « métier », Contribution exceptionnelle en réalisation – Séries télévisées (Da Vinci’s Inquest) (2004)

Prix de la catégorie « métier », Réalisation exceptionnelle d’une équipe dans une série télévisée – Drame (Da Vinci’s Inquest) (2004)

Prix de la catégorie « métier », Réalisation – Téléfilms et miniséries (Above and Beyond) (2007)

Prix de la catégorie « équipe », Prix Allan King pour l’excellence en documentaire (Air India 182) (2009)

Prix de la catégorie « équipe », Prix Allan King pour l’excellence en documentaire (Force of Nature) (2010)

Autres

Prix Golden Sheaf, Meilleur réalisateur (After the Axe), Festival du film de Yorkton (1981)

Meilleur long métrage documentaire (Final Offer), Prix Génie (1986)

Grand prix (Final Offer), Festival de télévision de Banff (1986)

Prix Donald Brittain de la meilleure émission documentaire sociale ou politique (Gerrie & Louise), prix Gemini (1998)

Meilleur long métrage documentaire, International Emmy Awards (1998)

Film canadien le plus populaire (Such a Long Journey), Festival international du film de Vancouver (1998)

Prix du public (Rare Birds), Atlantic Film Festival (2001)

Meilleure réalisation dans une série dramatique (Da Vinci’s Inquest), Prix Gemini (2004)

Prix du public – Documentaires (Force of Nature), Festival international du film de Toronto (2010)

Film le plus populaire sur l’environnement (Force of Nature), Festival international du film de Vancouver (2010)