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Tahltan

Les Tahltans appartiennent aux Dénés, un peuple autochtone au Canada. Ils ont traditionnellement occupé une zone entourant la rivière Stikine, dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique. Bien qu’ils utilisent plusieurs termes pour se désigner, le mot « Tahltan » vient de la langue de leurs voisins, les Tlingits . Aujourd’hui, le gouvernement central Tahltan représente les intérêts des membres Tahltan, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la réserve.

Territoire traditionnel

La nation Tahltan, située en Colombie-Britannique, soutient que les frontières de son territoire traditionnel sont adjacentes à la frontière de l’Alaska à l’ouest et s’étendent jusqu’au Yukon au nord. Au sud et à l’est de la nation Tahltan se trouvent les cours supérieurs des rivières Nass et Stikine et du fleuve Skeena.

À la fin du 19 e siècle, un groupe de survivants dénés parlant le sékanis immigrent dans la région et se joignent aux Tahltans à Telegraph Creek. Ce n’est qu’en 1905 que des  réserves indiennes tahltanes sont établies dans cette région éloignée de la Colombie-Britannique.

Population

Au début des années 1900, la population Tahltan est dévastée par des épidémies et réduite à moins de 300 personnes. Depuis 1972, ces deux groupes sont administrés séparément par la bande des Iskuts (806 membres enregistrés en 2022) et la bande Tahltan (2029 membres enregistrés en 2022). Les Iskuts comprennent les Sékanis vivant au lac Kinaskan. Telegraph Creek demeure leur village principal.

Système social traditionnel

Les Tahltans sont divisés en trois clans  matrilinéaires, c’est-à-dire sur la base de la descendance des femmes. Chaque clan a son propre territoire et son propre chef héréditaire, de même que son répertoire de noms, de contes, de chants, de danses et d’emblèmes qu’on déploie lors des cérémonies marquant les rassemblements de familles dans les principaux villages. Le chef de clan gère les activités de chasse et de piégeage, attribue un territoire particulier à chaque famille et arbitre les disputes, le cas échéant.

Les chefs de familles et de clans détiennent aussi les droits héréditaires les plus importants. Ces individus forment une classe supérieure et assurent leur position grâce à leur conduite convenable, à leurs capacités et à leur richesse. Il n’existe cependant aucune nette distinction entre eux et les Tahltans ordinaires. Les esclaves, acquis par capture ou échange, viennent toujours d’autres bandes autochtones. Vers 1875, les chefs de clans acceptent de se regrouper sous un seul chef, en l’occurrence celui du clan Kachadi, qui est nommé grand chef.

Vie traditionnelle

L’été, ils passent plusieurs mois dans des villages de pêche où ils vivent en commun dans de grandes maisons qui leur servent également de fumoirs. Les murs sont faits de perches de pin et d’épinette, et le toit est couvert de l’écorce de ces mêmes arbres. (Voir aussi Histoire de l’architecture des peuples autochtones au Canada.) Cette saison est marquée par des fêtes, des visites et des échanges. À la fin août, ils se dispersent en groupes de quelques familles vers les camps de chasse des hautes terres, où ils vivent dans des abris en appentis faits de branchages et d’écorce. Pendant tout l’hiver, ils piègent et chassent la marmotte, l’écureuil, le castor et le gros gibier, comme la chèvre et le mouflon de montagne, le caribou, l’orignal et l’ours. Ils préparent leurs abris pour l’hiver en y rajoutant des branchages et en les remblayant.

En hiver, ils se déplacent à l’aide de raquettes. Bien qu’il leur arrive de construire des canots d’écorce et des radeaux, ils dépendent plutôt d’un choix de mocassins de bonne fabrication pour marcher en terrains accidentés. Vers 1850, ils commencent à recourir au chien comme animal de bât et, plus tard, pour tirer les traîneaux.

Le commerce intercommunauté est important chez les Tahltans. Ils échangent des objets en cuir, des obsidiennes et des raquettes contre du cuivre, de l’huile d’oulachon et des coquillages apportés de la côte par les Tlingits dans les camps situés entre Telegraph Creek et la rivière Tahltan. La plupart des familles tahltanes considèrent ce centre de traite autour de Telegraph Creek comme leur quartier général et s’y rendent au moins une fois par année. Ils traitent également avec les Kaskas et les Sékanis de l’intérieur.

Contacts européens

Après 1874, les marchands blancs participent au commerce ente les Tahltans et d’autres peuples autochtones, et supplantent ainsi les Tlingits de la côte.

Au milieu du 18e siècle, les activités de prospection le long de la Stikine contribuent à réduire la population des Tahltans et à changer profondément leur mode vie. Les nouvelles denrées et le travail salarié transforment leur économie traditionnelle et leurs activités saisonnières.

Les missionnaires qui s’installent parmi eux au début des années 1900 bouleversent leurs croyances religieuses tahltanes. Ils conservent malgré tout les éléments fondamentaux de leur culture, ce qui leur assure un noyau de traditions grâce auquel ils connaîtront un renouveau culturel et linguistique dans les années 1980 et 1990. (Voir aussi Religion et spiritualité des peuples autochtones au Canada.)

Gouvernance

En 1910, 80 chefs Tahltans, dont le chef Nanok, signent une déclaration revendiquant la souveraineté, des intérêts autochtones concernant les titres de propriété, les territoires traditionnels et les droits légaux de leurs membres.

En 1975, plusieurs bandes et communautés s’unissent pour former la nation Tahltan. Le gouvernement central Tahltan (GCT) est créé pour représenter les intérêts des membres Tahltans, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la réserve. Le GCT est chargé de définir et de protéger les droits et les titres des Tahltans, de protéger les écosystèmes et les ressources naturelles des territoires Tahltans, et de renforcer leur culture et leurs communautés.

Langue

Le tahltan est une langue dénée en voie de disparition. Selon le recensement de 2016 de Statistique Canada , seulement 265 personnes ont indiqué connaître cette langue. Grâce à diverses initiatives éducatives, le peuple tahltan s’efforce de revitaliser sa langue. (Voir aussi Langues autochtones au Canada et Revitalisation des langues autochtones au Canada.)

Guide pédagogique perspectives autochtones

Collection des peuples autochtones