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"The Maple Leaf For Ever"

The Maple Leaf Forever est un chant patriotique composé par Alexander Muir (paroles et musique) en octobre 1867, année de la Confédération.

The Maple Leaf Forever est un chant patriotique composé par Alexander Muir (paroles et musique) en octobre 1867, année de la Confédération. Après Ô Canada, son prédécesseur de 13 ans, The Maple Leaf Forever est le chant patriotique le plus populaire au Canada. Pendant des générations, il a été, avec God Save the King, l’hymne national du Canada anglais. Toutefois, à cause de sa perspective coloniale britannique, il n’a pas conquis le cœur des Canadiens français. À mesure qu’ Ô Canada s’avançait comme hymne national officiel durant la dernière moitié du XXe siècle, la popularité de The Maple Leaf Forever s’est fanée aussi chez les Canadiens anglais, même si un regain d’intérêt s’est vu avec les nouvelles versions d’Anne Murray en 1999 et de Michael Bublé en 2010.

Origines

Alexander Muir est directeur de l’école publique à Leslieville, quartier de Toronto nommé en l’honneur de son ami, l’horticulteur et maître des postes George Leslie. Alexander Muir veut participer à un concours de poèmes patriotiques de la Société calédonienne de Montréal. Malgré la date limite qui approche à grands pas, il n’arrive pas à écrire. La veuve d’Alexander Muir et George Leslie racontent que c’est lors d’une promenade dans les jardins de la ville qu’Alexander Muir et George Leslie trouvent l’inspiration. Une feuille d’érable en effet s’accroche désespérément à la manche du manteau de ce dernier, malgré ses efforts pour l’en dégager : « Tiens, Muir, voilà ton poème! s’est exclamé George Leslie, la feuille d’érable est l’emblème du Canada. Bâtis ton texte à partir de ça. » Alexander Muir écrit donc un poème et l’envoie à Montréal quelques heures plus tard (le poème remporte la deuxième place). À la suite de recherches infructueuses dans les magasins de musique, le poète décide de composer lui-même la musique.

Contexte

La chanson célèbre surtout les victoires de l’armée britannique au Canada et la manière dont elles ont unifié le pays. La première strophe fait référence à la bataille des plaines d’Abraham et la conquête de Québec par James Wolfe durant la guerre de Sept Ans. En parlant des emblèmes floraux de l’Écosse (le chardon), de l’Irlande (le trèfle) et de l’Angleterre (la rose) comme étant réunis, elle se veut aussi un signe de loyauté et d’allégeance envers les ancêtres colons du Canada. La deuxième strophe rappelle les victoires durement gagnées par les Britanniques lors des batailles de Queenston Heights et de Lundy’s Lane durant la guerre de 1812.

Première édition et performance

On raconte que la première édition (réimprimée dans le troisième volume dupatrimoine musical canadien) aurait été tirée à quelque mille exemplaires, et ne contenait ni date ni avis de droits d’auteur. Datant probablement au début de 1868, cette publication « pour l’auteur » est imprimée au Guardian Office de Toronto, la division d’édition de la Methodist Book Room. L’histoire qui veut qu’Alexandre Muir ait payé 30 $ pour faire imprimer la chanson et n’ait pas gagné plus de la moitié de son investissement est plausible. Moins plausibles sont les propos de George Leslie, qui prétend que son ami n’aurait pas gagné « un seul sou » en redevances de la part de l’éditeur de musique Nordheimer pour la première édition protégée par le droit d’auteur en 1871. La couverture de cette édition vante le fait que la chanson est « chantée avec brio par l’esquire J. F. Hardy lors de ses performances », contredisant ainsi une autre histoire selon laquelle la première performance publique de The Maple Leaf Forever aurait été l’œuvre de la chorale d’enfants dirigée par Alexander Muir et présentée devant le comte de Dufferin le 24 juin 1874 lors de la pose de la première pierre de l’église de Newmarket, tout juste au nord de Toronto.

Révisions

Les paroles de la chanson sont révisées plusieurs fois par Alexander Muir. Une copie de l’édition originale, préservée par la Bibliothèque nationale du Canada (maintenant appelée Bibliothèque et Archives Canada) montre les corrections effectuées par la main de son auteur dans le premier vers du refrain, qui corrige « The Maple Leaf, the Maple Leaf, the Maple Leaf for ever! » pour « The Maple Leaf, our emblem dear, the Maple Leaf for ever! »

En 1894, des révisions mineures et une modification majeure s’ensuivent. Le 8 septembre, le quotidien torontois The Empire publie une lettre d’Alexander Muir dans laquelle il donne la vraie version de sa chanson, lui qui plaint la circulation de versions incorrectes un peu partout. Propos étonnants et probablement délibérés de la part du poète : toutes les versions datant d’avant 1894 se conforment au texte original et à ses ajustements mineurs. La version « correcte » est en fait un texte nouveau, avec cinq strophes au lieu de quatre. En effet, les deux versions n’ont que deux strophes identiques. De plus, bien que la version de 1894, avec sa ligne d’ouverture maladroite « In days of yore, the hero Wolfe Britain’s glory did maintain », ait été publiée quelques fois au tournant du siècle, la version originale reste bien préférée : « In days of yore, from Britain’s shore, Wolfe the dauntless hero came ».

Pour tenter d’inclure le patrimoine canadien-français à la chanson, certaines versions suivantes changent la phrase « The thistle, shamrock rose entwine » et y incluent le lys : « The lily, thistle, shamrock, rose », mais aucune traduction française de cette chanson n’est faite. Octave Crémazie écrit toutefois le poème « Salut, ô ma belle patrie » en 1862, qu’il met en musique sur l’air composé par Alexander Muir dans son livre de chants Choix de chansons.

Arrangements musicaux

La musique est presque toujours écrite en si bémol. La mélodie, qui s’inspire un peu de My Love is Like a Red, Red Rose, est joyeuse, mais son organisation est complexe. Toutes les strophes et le refrain commencent par les mêmes huit notes, sauf la quatrième et la cinquième, qui sont sur des octaves différentes du même accord. La séquence sol-si bémol-fa arrive cinq fois, mais dans quatre contextes mélodiques différents. On comprend bien pourquoi Alexander Cringan, dans sa version pour les écoles, marque cinq notes d’un astérisque et prévient le professeur qu’elles sont « souvent parfois mal chantées ».

En 1964, la maison d’édition de musique Thompson publie Our Home, Our Land, Our Canada, qui contient la musique d’Alexander Muir et les paroles de Victor Cowley, lui qui avait gagné le concours de chansons de la Canadian Authors Association.

Paroles originales

In Days of yore,

From Britain's shore

Wolfe the dauntless hero came

And planted firm Britannia's flag

On Canada’s fair domain.

Here may it wave,

Our boast, our pride

And joined in love together,

The thistle, shamrock, rose entwined,

The Maple Leaf Forever.

[REFRAIN]

The Maple Leaf

Our Emblem Dear,

The Maple Leaf Forever.

God save our Queen and heaven bless,

The Maple Leaf Forever.

At Queenston Heights and Lundy's Lane

Our brave fathers side by side

For freedom's home and loved ones dear,

Firmly stood and nobly died.

And so their rights which they maintained,

We swear to yield them never.

Our watchword ever more shall be

The Maple Leaf Forever

[REFRAIN]

Our fair Dominion now extends

From Cape Race to Nootka Sound

May peace forever be our lot

And plenty a store abound

And may those ties of love be ours

Which discord cannot sever

And flourish green for freedom's home

The Maple Leaf Forever

[REFRAIN]

Version révisée de 1997

En 1997, la radio de la CBC organise un concours qui vise à produire des paroles plus inclusives à cette chanson. La version gagnante, écrite par le mathématicien, poète et auteur de chanson Vladimir Radian, un immigrant roumain, est jouée pour la première fois en public par l’Orchestre symphonique de Toronto le 27 juin 1997.

Une version révisée de ses paroles qui omet les quatrième et cinquième strophes est chantée par Anne Murray lors du dernier match joué par les Maple Leafs de Toronto au Maple Leaf Gardens. Une autre version qui omet certaines strophes, change l’ordre et emprunte une partie de la mélodie au thème musical de la Hockey Night in Canada à télévision de la CBC est chantée par Michael Bublé en 2010, lors de la cérémonie de fermeture des Jeux olympiques d’hiver de Vancouver. Cette performance fait partie de la compilation Sounds of Vancouver 2010: Closing Ceremony Commemorative Album (2010).

Paroles de Vladimir Radian

O, land of blue unending skies,
Mountains strong and sparkling snow,
A scent of freedom in the wind,
O'er the emerald fields below.

To thee we brought our hopes, our dreams,
For thee we stand together,
Our land of peace, where proudly flies,
The Maple Leaf forever.

[REFRAIN]
Long may it wave, and grace our own,
Blue skies and stormy weather,
Within my heart, above my home,
The Maple Leaf forever!

From East and West, our heroes came,
Through icy fields and frozen bays,
Who conquered fear, and cold, and hate,
And their ancient wisdom says:

Protect the weak, defend your rights,
And build this land together,
Above which shine the Northern Lights,
And the Maple Leaf forever!

[REFRAIN]

Oh, Maple Leaf, around the world,
You speak as you rise high above,
Of courage, peace and quiet strength,
Of the Canada I love.

Remind us all our union bound,
By ties we cannot sever,
Bright flag revered on every ground,
The Maple Leaf forever!

[REFRAIN]

Arbre « Maple Leaf Forever »

Un érable argenté au coin des rues Laing et Memory Lane, dans le quartier de Leslieville, à Toronto, a longtemps été désigné comme étant celui qui a laissé tomber la fameuse feuille sur la manche de George Leslie. En 1930, la Grande Loge d’Amérique du Nord britannique érige une plaque commémorative devant l’arbre pour souligner son rôle dans la composition d’Alexander Muir. En 1958, une nouvelle plaque est créée en l’honneur du poète « qui a été inspiré à écrire le chant patriotique The Maple Leaf Forever par la chute des feuilles de cet érable massif ».

Le 19 juillet 2013, l’arbre tombe à la suite d’un orage violent. Quelque 48 billots, certains pourris, sont sauvegardés des restes de l’arbre. Le 8 mars 2014, les billots sont coupés en plus petits morceaux lors d’une cérémonie au centre Evergreen Brick Works de Toronto gérée par la Fiducie du patrimoine ontarien et accompagnée du Regimental band of the Queen’s Own Rifles of Canada dans lequel Alexander Muir a servi durant la bataille de Ridgeway en 1866. Le développement économique de la Ville de Toronto et le ministère de la Culture ont annoncé que le bois serait utilisé de façon commémorative dans 150 projets dont : des ensembles de nidification, des bols pour le Musée royal de l’Ontario et pour la Fiducie du patrimoine ontarien; un porte-drapeau dans la Chambre des communes; un secrétaire portatif pour le président de la Chambre des communes; des pupitres de tables et des lutrins pour la Bibliothèque du Parlement; et des stylos pour les soldats qui servent à l’étranger.

Le 7 juin 2014, une jeune pousse provenant d’une semence de l’arbre est plantée au site patrimonial Todmorden Hills à Toronto, endroit où se situe la première usine de pâtes et papiers du Haut-Canada. On dévoile aussi d’autres plans pour le bois : la construction d’un banc en l’honneur de Jack Layton, ancien chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), lequel sera placé dans la Chambre des communes; la création d’une « tour de l’histoire de Toronto », sculptée dans le tronc d’un arbre par un sculpteur de la Ontario Woodcarvers Association et qui sera placée bien en vue au Centre des sciences de l’Ontario; et la fabrication d’une guitare qui sera utilisée pendant un an par le groupe Blue Rodeo et qui sera ensuite transmise à un autre groupe ou musicien canadien chaque année par la suite.