Article

Tim Houston

Timothy Jerome Houston, comptable, député à l’Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse de 2013 à aujourd’hui, premier ministre de la Nouvelle-Écosse de 2021 à aujourd’hui (né le 10 avril 1970 à Halifax en Nouvelle-Écosse). Tim Houston a d’abord travaillé dans le secteur privé en tant que comptable agréé et consultant. Il a été élu représentant de la circonscription de Pictou-Est à l’Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse en 2013. En 2018, il est devenu chef du Parti progressiste-conservateur de la Nouvelle-Écosse et chef de l’opposition officielle. Tim Houston et les progressistes-conservateurs ont remporté un gouvernement majoritaire en 2021 et une majorité qualifiée en 2024. Reconnu comme étant un homme pragmatique et un conservateur modéré, Tim Houston a souvent été en désaccord avec le Parti conservateur du Canada qui est plus de droite. Au pouvoir, il s’est concentré sur la réforme des soins de santé et du logement, ainsi que sur l’efficacité du gouvernement. Il a également été critiqué pour avoir consolidé le pouvoir au sein de son cabinet de premier ministre provincial.

Jeunesse et éducation

Tim Houston naît à Halifax. Son père sert dans l’armée et il déménage sa famille sur les bases de l’Île-du-Prince-Édouard, de l’Ontario et de la Colombie-Britannique. La famille retourne en Nouvelle-Écosse avant que Tim Houston n’entre à l’école secondaire. Après ses études secondaires, il obtient un baccalauréat en commerce à l’Université Saint Mary en 1992. Il devient ensuite comptable agréé.

Début de carrière

En 1995, Tim Houston et son épouse Carol déménagent aux Bermudes, où Tim Houston travaille comme comptable et consultant dans le secteur de la réassurance. (La réassurance est une assurance pour les compagnies d’assurance.) Durant cette période, Tim Houston travaille pour la firme Deloitte, un cabinet de conseil basé à Londres. Il travaille également pour une société de réassurance nommée Inter-Ocean Holdings et pour diverses autres sociétés de portefeuille.

En 2017, le nom de Tim Houston est identifié dans les Paradise Papers, une série de documents provenant d’un cabinet d’avocats extraterritorial. Ces documents révèlent un vaste réseau de fraude et d’évasion fiscale. Cependant, Tim Houston n’est jamais lié à une quelconque malversation.

En 2007, Tim Houston, Carol et leurs deux enfants retournent en Nouvelle-Écosse. La famille s’installe dans le comté de Pictou, sur la côte nord de la province. Tim Houston travaille comme directeur financier de Velsoft, une entreprise spécialisée dans la formation en ligne.

Député de la Nouvelle-Écosse

En 2012, alors que Darrell Dexter du Nouveau Parti démocratique (NPD) est premier ministre, Tim Houston remporte l’investiture du Parti progressiste-conservateur de la Nouvelle-Écosse dans Pictou-Est. Il déclare plus tard : « Il y a deux raisons pour lesquelles les gens s’engagent en politique. L’une est parce qu’on vous demande de vous présenter, et l’autre, c’est parce que quelque chose vous met en colère. Personne ne m’a demandé de me présenter! » Tim Houston remporte ce siège lors des élections de 2013 avec 48 % des voix, contre 36,1 % pour la candidate Clarrie MacKinnon du NPD.

Cependant, les progressistes-conservateurs restent dans l’opposition, les libéraux de Stephen McNeil ayant remporté la majorité à l’Assemblée législative. Tim Houston est réélu dans Pictou-Est en 2017 avec une victoire écrasante de 73,88 % des votes.

Chef du Parti progressiste-conservateur de la Nouvelle-Écosse

Le 27 octobre 2018, Tim Houston est élu chef du Parti progressiste-conservateur de la Nouvelle-Écosse. Il termine à 54 points du seuil requis pour remporter la victoire au premier tour du scrutin. Mais, dans un élan d’unité du parti, les autres candidats se retirent et ils apportent leur soutien à Tim Houston. Dans son discours d’acceptation, Tim Houston déclare qu’il « ne s’arrêtera pas tant que la Nouvelle-Écosse ne sera pas le chef de file et la meilleure province du Canada atlantique et au-delà. Le changement est en marche ».

En tant que chef de l’opposition, Tim Houston se concentre sur ce qu’il qualifie de négligence de la part du gouvernement de Stephen McNeil à l’égard du système des soins de santé, ainsi qu’un manque général de transparence.

Premier mandat de premier ministre, de 2021 à 2024

Les promesses de Tim Houston à l’approche des élections provinciales du 17 août 2021 reflètent sa réputation d’homme pragmatique et de conservateur modéré. En pleine pandémie de COVID-19, ses promesses d’améliorer et d’élargir les services gouvernementaux clés séduisent les électeurs. Les progressistes-conservateurs remportent finalement la victoire avec un gouvernement majoritaire, obtenant 31 des 55 sièges. Tim Houston est réélu dans sa circonscription avec 69,68 % des voix.

Lorsque Tim Houston entre en fonction, environ 71 000 Néo-Écossais sont sur une liste d’attente pour un médecin de famille. L’une des promesses phares de Tim Houston est de réduire ce nombre en créant le Office of Health Care Professionals Recruitment afin d’attirer des professionnels des soins de la santé dans la province. Au cours de sa première année en activité, ce programme permet effectivement d’augmenter le nombre de médecins de famille dans la province. Toutefois, la liste d’attente continue de s’allonger, en partie en raison de la croissance démographique. En septembre 2024, plus de 160 000 personnes se trouvent sur cette liste d’attente. En février 2025, au début du deuxième mandat de Tim Houston, ce nombre est descendu à environ 104 000 personnes. Mais ce mois-là, l’administration de Tim Houston annonce qu’elle cesse de publier ce chiffre en ligne et qu’elle l’inclut plutôt dans la publication des communiqués de presse mensuels.

Dans le même ordre d’idées, le gouvernement de Tim Houston propose des plans pour remédier au manque de personnel dans les établissements de soins de longue durée de la Nouvelle-Écosse. Environ 86 % de ces établissements sont gérés par le secteur privé. Ce secteur a de la difficulté à retenir son personnel en raison des longues heures de travail et des bas salaires. En 2021, l’administration de Tim Houston s’engage à verser 22 millions de dollars pour couvrir les frais de scolarité des étudiants en soins de santé.

Une autre innovation politique de Tim Houston est la promesse de la « Better Paycheque Guarantee ». L’idée de cette politique est de garantir un meilleur chèque de paye, et elle propose de réduire de 50 % l’impôt provincial des entreprises qui peuvent démontrer qu’elles ont soit passé ces économies à ses employés ou qu’elles ont embauché davantage de personnel. Le programme n’est cependant jamais mis sur pied, car le gouvernement prend de nouveaux engagements en matière de dépenses dans les domaines des soins de santé et de logement. En 2023, Tim Houston laisse entendre qu’il serait impossible de renoncer à 200 millions de dollars de recettes fiscales.

Élections de 2024

En octobre 2024, Tim Houston demande au lieutenant-gouverneur Arthur Leblanc de dissoudre l’Assemblée législative et de fixer des élections pour le mois suivant. Le 26 novembre, les progressistes-conservateurs remportent une victoire écrasante, obtenant 52,8 % du vote populaire et 43 des 55 sièges à l’Assemblée législative. Tim Houston est réélu dans Pictou-Est avec son plus grand nombre de voix à ce jour, soit 78,6 % des voix.

Durant la campagne électorale, Tim Houston réaffirme son engagement envers certains de ses objectifs politiques de longue date. Ceux-ci comprennent l’expansion des services des soins de santé et la mise en place d’un programme de repas du midi suivant le principe du « payez ce que vous pouvez » dans les écoles primaires. Il fait également les manchettes en n’invitant pas le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, à faire campagne avec lui. « Il n’y a pas d’équivalent fédéral au Parti progressiste-conservateur de la Nouvelle-Écosse », déclare Tim Houston aux journalistes. « Je suis le chef des progressistes-conservateurs de la Nouvelle-Écosse. Il existe un Parti conservateur du Canada. C’est un parti complètement différent, avec son propre chef. »

Deuxième mandat de premier ministre, de 2024 à aujourd’hui

Après les élections, Tim Houston présente un projet de programme de soins de santé mentale universellement accessible, axé sur l’anxiété et les troubles de l’humeur. Cependant, les mesures apparentes prises par Tim Houston pour consolider le pouvoir au sein du cabinet du premier ministre provincial suscitent des critiques. En février 2025, la majorité qualifiée du Parti progressiste-conservatrice modifie les règles de la législature, permettant au gouvernement de limiter le temps de débat. Le gouvernement de Tim Houston affirme que cette mesure améliorerait l’efficacité. Les partis d’opposition expriment leur inquiétude quant au fait que cela restreigne les discussions politiques nécessaires. Le cabinet de Tim Houston dévoile également un projet de loi qui lui permettrait de licencier le vérificateur général ou de supprimer ses rapports. Mais il retire ce projet suite à la réaction négative du public.

Également en février 2025, l’administration de Tim Houston présente un projet de loi visant à élargir considérablement son contrôle sur l’enseignement postsecondaire en permettant au gouvernement de nommer directement jusqu’à la moitié des membres des conseils d’administration des universités. L’administration indique que cette mesure aurait pour objectif d’orienter les établissements d’enseignement supérieur vers des programmes de formation adaptés à l’économie de la Nouvelle-Écosse. Mais les enseignants expriment leurs inquiétudes quant au fait que cela se ferait au détriment des programmes en arts, lettres et sciences humaines.

Durant la campagne électorale fédérale qui est déclenchée le 23 mars et se tient le 28 avril 2025, une querelle de longue date entre Tim Houston et le Parti conservateur fédéral éclate au grand jour. Quelques jours avant le jour du scrutin, CBC News rapporte que Jenni Byrne, directrice de campagne du chef du Parti conservateur Pierre Poilievre, a appelé Tim Houston peu après ses propos lors des élections de 2024 en Nouvelle-Écosse. Selon certaines sources, Jenni Byrnes lui aurait dit que son parti serait privé de soutien fédéral si les conservateurs remportaient les élections.

Deux jours après les élections, qui voient les conservateurs terminer une fois de plus en deuxième place tandis que Pierre Poilievre perd son siège, Tim Houston déclare : « Je pense que le Parti conservateur du Canada a été très doué pour repousser les gens, mais pas tellement pour les attirer… J’espère qu’ils feront un examen de conscience. » Les frictions constantes entre Tim Houston et Pierre Poilievre, ainsi que la publicité de type campagne électorale que Tim Houston a publiée sur les réseaux sociaux la veille de la seule étape de campagne de Pierre Poilievre en Nouvelle-Écosse, visite à laquelle Tim Houston n’assiste pas, mènent certains à spéculer que Tim Houston semble avoir un œil sur la direction du Parti conservateur. Tim Houston nie cette affirmation, répétant à plusieurs reprises lors d’une conférence de presse : « Je me concentre sur la Nouvelle-Écosse. » Il confirme toutefois avoir récemment commencé à suivre des cours de français, ce qui est généralement le signe d’un intérêt pour la politique nationale.

(Voir aussi Premiers ministres de la Nouvelle-Écosse; Politique en Nouvelle-Écosse.)

;