Uniformes
Les uniformes sont des vêtements semblables que portent les individus d'un même groupe et qui permettent de les distinguer et de reconnaître leur profession. Le port de l'uniforme remonte aux temps anciens et a été particulièrement en vogue chez les militaires depuis la formation des armées permanentes en Europe occidentale au cours du XVIIe siècle. Les colonels de RÉGIMENTS trouvaient alors pratique d'exiger que leurs troupes portent un uniforme sur lequel ils pouvaient réaliser un profit provenant de retenues sur leurs salaires, une pratique qui a duré jusque dans les années 1850 dans l'armée britannique. Au début, les couleurs des uniformes variaient beaucoup. Au Canada, le premier corps d'armée important qui portait l'uniforme, soit le RÉGIMENT DE CARIGNAN-SALIÈRES , est apparu en 1665. Ses membres étaient vêtus d'un manteau brun à doublure blanche et grise et d'un chapeau noir garni de rubans noirs et chamois. Les nations ont bientôt uniformisé les couleurs de base des manteaux, bien qu'il y ait eu de nombreuses exceptions. Les compagnies d'infanterie coloniales en garnison en NOUVELLE-FRANCE, de 1683 à 1760, portaient des manteaux gris-blanc, couleur de l'infanterie française, garnis de manchettes et de doublures bleues. À compter de 1716, les boutons étaient en cuivre, la veste, la culotte et les bas étaient bleus, et les soldats portaient le tricorne galonné d'or. Les régiments détachés au Canada de 1755 jusqu'à la conquête de 1760 portaient le même uniforme, mais les couleurs variaient. Par exemple, le régiment de La Sarre avait une veste rouge, un manteau à doublure gris-blanc et une culotte gris-blanc.
Les manchettes, collets, doublures et revers aux couleurs distinctives des manteaux rouges de l'infanterie britannique ont été appelés « parements ». La plupart des unités présentaient aussi des galons en dentelle, dont le motif était particulier à chaque régiment. Les teintes de jaune, de vert, de bleu ou de chamois étaient les couleurs habituelles des parements. Il est faux de croire que toute l'armée britannique était vêtue de rouge. Ainsi, l'artillerie et certains services auxiliaires portaient un costume bleu aux parements rouges. Quelques corps d'infanterie légère et de fusiliers ont adopté le vert à partir de la fin du XVIIIe siècle, en particulier les Queen's Rangers (1791-1802), qui ont servi dans le Haut-Canada.
En Nouvelle-France, la milice n'avait pas d'uniforme réglementaire. Seuls les officiers devaient porter des hausse-cols et des épées. Quand les Américains ont assiégé Québec en 1775, la milice de la ville s'est dotée de manteaux verts, de vestes et de culottes chamois. C'était la première fois qu'un corps important de miliciens canadiens décidait de porter un uniforme. Pendant la GUERRE DE 1812 et les RÉBELLIONS DE 1837, les miliciens ont porté ce qu'ils pouvaient trouver jusqu'à ce qu'ils reçoivent des uniformes appropriés d'Angleterre. Outre l'armée britannique et la milice, des unités étaient levées au Canada et habillées comme des troupes régulières. Jusque dans les années 1850, quelques unités formées de miliciens fortunés revêtaient de splendides costumes à leurs frais. Pendant la GUERRE DE SÉCESSION, les Canadiens, craignant d'être attaqués et répondant à l'appel du gouvernement, ont formé des centaines de compagnies. Dans le centre du Canada, les fusiliers portaient généralement l'uniforme vert, l'infanterie et la cavalerie, le bleu. Sur la côte atlantique, la variété des couleurs s'étendait aussi au gris dans plusieurs unités. Dans les années 1860, les unités d'infanterie ont adopté l'uniforme écarlate aux parements bleus; les unités de fusiliers, le vert aux parements rouges; l'artillerie, le bleu aux parements rouges; et la cavalerie, le bleu aux parements chamois. Ces couleurs sont encore celles des tenues de cérémonie de la plupart des unités canadiennes. À partir des années 1880, l'usage du casque colonial blanc s'est répandu. Plusieurs unités ont aussi adopté la tenue « Highland ». L'uniforme kaki a fait son apparition dans les contingents canadiens lors de la GUERRE DES BOERS. Cependant, les traditions ayant la vie dure, on voyait encore, vers 1910, des régiments de cavalerie de l'Ouest nouvellement levés vêtus d'écarlate. Au cours des Première et Deuxième Guerres mondiales, le kaki et les casques d'acier (à partir de 1916) se sont imposés, car les uniformes aux couleurs voyantes s'avéraient des cibles faciles pour les armes, dont la précision s'était grandement améliorée. En général, les Canadiens ont adopté des tenues semblables à celles des Britanniques.
Les uniformes de la marine royale du Canada (MRC) étaient semblables à ceux de la British Royal Navy à compter de 1910 (année de la création de la MRC, sauf que la casquette portait l'inscription HMCS (Her Majesty's Canadian Ship) au lieu de HMS (Her Majesty's Ship). L'aviation canadienne a d'abord eu un uniforme bleu foncé en 1920, mais en 1924, elle a opté pour le bleu-gris de la British Royal Air Force. Le sigle RCAF (Royal Canadian Air Force) a remplacé RAF (Royal Air Force) sur les uniformes, et, dans les trois services, le mot « Canada » était cousu au haut de la manche. L'unification des FORCES ARMÉES en 1968 s'est traduite par l'adoption de l'uniforme « vert Forces canadiennes », qui a été l'objet de critiques jusqu'à ce qu'on revienne aux uniformes distinctifs, en 1984.
Au XIXe siècle, les uniformes, signes d'efficacité et d'élégance, sont devenus à la mode dans certaines professions civiles. Les employés des postes, des douanes, des services maritimes, des chemins de fer, des navires à vapeur et des hôtels, les gardiens de prison et même les laitiers ont souvent adopté des costumes bleu foncé. Jusqu'à tout récemment, les infirmières ne portaient que du blanc. Au Canada, les agents de police ont généralement porté un uniforme bleu foncé, à l'exception de la célèbre tenue écarlate des membres de la GENDARMERIE ROYALE DU CANADA. En général, la conception des uniformes canadiens s'est inspirée de la mode anglaise, bien que l'influence américaine se soit nettement fait sentir ces derniers temps.