Le chef de police Malcolm MacLennan, du Vancouver Police Department, célèbre le 10e anniversaire de son fils lorsqu’il reçoit un appel l’alertant qu’un toxicomane tire sur des gens sur la rue Georgia Est. Il se précipite alors sur les lieux où il va plonger dans un chaos qui lui coûtera la vie.
Photographie de Stuart Thomson, archives de la Ville de Vancouver 99-488.
Frank King, propriétaire foncier, vient d’essayer de recouvrer quatre mois de loyer impayé pour l’appartement du 522, rue Georgia Est, qu’il loue à l’époque à Robert Tait, un Américain ayant une dépendance à la morphine et à la cocaïne. Robert Tait refuse violemment de payer, menaçant son propriétaire avec un fusil. Lorsque Frank King revient le voir en compagnie de deux gendarmes, Robert Tait fait feu à travers la porte vitrée de l’appartement, blessant les trois personnes qui se tiennent derrière. Le locataire, fou de rage, se barricade alors dans la chambre arrière avec sa petite amie, Frankie Russell, et se met à tirer aveuglément par la fenêtre, tuant un jeune garçon de huit ans dans la rue.
On appelle des renforts, auxquels se joint le chef Malcolm MacLennan. Le policier tente de négocier, mais Robert Tait ne veut rien entendre. Malcolm MacLennan ne voit d’autre solution que de prendre d’assaut l’appartement et conformément à son sens du devoir, il dirige lui-même l’assaut et défonce la porte à la hache.
L’assaut des forces de l’ordre déclenche une féroce fusillade. Armé de deux carabines, de deux revolvers et d’un fusil de chasse, Robert Tait parvient à faire reculer les agents. Lorsqu’ils prennent le temps de recharger leurs armes, les policiers se rendent compte que leur chef n’est plus avec eux. Il est étendu à l’intérieur de l’appartement, mortellement blessé. Après plusieurs tentatives, les agents parviennent à traîner le corps sans vie à l’extérieur de l’appartement.
Robert Tait se suicide finalement d’un coup de feu et Frankie Russell se rend aux forces de l’ordre. Le meurtre de Malcolm MacLennan par un toxicomane est tristement ironique. Le policier a en effet ardemment défendu la mise en place d’un centre de traitement pour les toxicomanes afin de les traiter au lieu de les punir, une idée en avance sur son temps qui ne sera concrétisée qu’un siècle plus tard à Vancouver.