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Vancouver en vedette : Bataille sur les quais entre les forces de l’ordre et les grévistes

L’article suivant provient de notre série « Vancouver en vedette. » Les articles provenant des séries précédentes ne sont pas mis à jour.


Durant la Grande Dépression, la tension monte à plusieurs reprises entre les syndicats et les autorités, ce qui donne lieu à plusieurs conflits ouverts. Sur le quai Ballantyne, des débardeurs en grève affrontent ainsi la police qui s’est équipée d’une nouvelle arme, le gaz lacrymogène.

Les policiers n’utilisent pas que le gaz lacrymogène. Ils font aussi usage de méthodes plus traditionnelles pour disperser les manifestants. Archives de la Ville de Vancouver no371-1127.

Le quai Ballantyne, en 1936. Leonard Frank, bibliothèque publique de Vancouver 8716C.

Le quai Ballantyne sert de mouillage pour les navires de croisière, tout comme la Place du Canada, à l’ouest.

Les débardeurs des quais de Vancouver sont en grève en juin 1935, dans le cadre d’une série de mouvements qui touchent les ports de la côte ouest jusqu’à San Francisco. Des communistes locaux ont été élus à la tête des syndicats et des espions policiers prétendent que la grève fait partie d’un plan visant à faire éclater une révolution de plus grande envergure. La police se prépare à la confrontation en modernisant son arsenal par l’ajout de fusils mitrailleurs et de gaz lacrymogène.

Le 18 juin, une foule composée de travailleurs bien habillés marche vers le quai Ballantyne, avec à sa tête Mickey O’Rourke, héros de la Première Guerre mondiale, brandissant le drapeau britannique, le « Union Jack ». Les manifestants ont pour plan de convaincre les ouvriers briseurs de grève d’abandonner les quais. Comme prévu, le nouveau chef de police, le colonel W.W. Foster, vient à leur rencontre et leur demande de se disperser.

Devant leur refus d’obtempérer, la police municipale, soutenue par la GRC et la police provinciale de la Colombie-Britannique, attaque le groupe. Les forces de l’ordre poursuivent à cheval les débardeurs, les rouant de coups de bâton et les aspergeant de gaz lacrymogène lorsqu’ils essaient de se mettre à couvert. Les ouvriers répliquent en jetant des pierres et des briques. La «Bataille du quai Ballantyne» dure environ trois heures, à l’issue desquelles des dizaines de manifestants et de policiers finissent à l’hôpital. Heureusement, les fusils mitrailleurs, qui étaient prêts, demeurent silencieux.