En 1887, un journaliste de Vancouver remarque la concentration de résidences et de commerces chinois à l’extrémité sud de la rue Carrall, au niveau de la rue Dupont (aujourd'hui rue Pender), près des berges de False Creek. Le développement de « Chinatown », comme il baptise ce quartier, est récent, mais les Chinois font partie des pionniers de la première heure à Vancouver.
Bien que d’après les écrits, les premiers migrants chinois seraient arrivés en Colombie-Britannique dès 1788, c’est la ruée vers l’or de la région de Cariboo, en 1858, qui s’accompagne de la première arrivée massive de Chinois, dont un grand nombre partent de Californie. Ensuite, en 1882, le chemin de fer du Canadien Pacifique fait venir 2 000 travailleurs chinois de Hong Kong pour poser les rails à travers les montagnes de la Colombie-Britannique. Un grand nombre de ces travailleurs du rail s’installent à l’endroit qui deviendra Vancouver.
Au fur et à mesure que la ville prend de l’ampleur, les Chinois développent leur propre enclave le long de la rue Dupont. Entre 1900 et 1901, la population sur cette rue passe de 1 500 hommes à 2 000 hommes, 27 femmes et 26 enfants. Les politiques racistes alors en place en matière d’immigration font que seul un petit nombre d’hommes réussissent à emmener leur femme avec eux en quittant la Chine. Il n’est donc pas étonnant que la population de Chinatown soit à l’époque essentiellement masculine.
Le quartier chinois s’étale ensuite vers l’est à partir de la rue Carrall jusqu’à la rue Westminster – aujourd’hui la rue Main –, et au-delà pour devenir le deuxième plus grand quartier chinois d’Amérique du Nord. Même si la récente émergence de Richmond vient quelque peu déplacer la population chinoise, le vieux Chinatown reste un élément vital du cocktail culturel de Vancouver.