Les chatoyantes briques blanches en terre cuite de l’édifice Birks éclairent le coin sud-est des rues Granville et Georgia à partir de 1913. À l’intérieur de l’immeuble, l’orfèvrerie, l’argenterie et des porcelaines fines étincelantes attirent les clients les plus exigeants et les plus aisés. La ville est donc abasourdie lorsque la famille Birks décide, en 1975, d’abattre l’impressionnant édifice.
Le 8 novembre 1913, la chaîne de bijouterie Birks, basée à Montréal, installe son magasin de Vancouver dans l’immeuble de dix étages, au centre-ville. L’entreprise était installée sur le coin nord-est des rues Granville et Hastings depuis 1906, lorsque Birks avait acheté la bijouterie de George Trovey et adopté du même coup l’emblématique horloge de ce dernier.
Le grand magasin du centre-ville, situé en face de l’élégant Hotel Vancouver au style d’antan, sur la rue Granville, et en face de l’édifice de style « Beaux-Arts » de la Compagnie de la Baie d'Hudson, sur la rue Georgia, annonce alors les aspirations cosmopolites de Vancouver. Les cadeaux emballés dans les petites boîtes bleues de Birks sont synonymes de sophistication dans une ville dont la prospérité dépend encore du bois et de la pêche.
Imaginez donc un peu le tumulte qui accueille la décision de la famille Birks de faire raser l’édifice! La famille Birks déclare que sa décision ne relève que des affaires (même si elle admet à l’époque être férocement divisée à ce sujet). Ceux qui ont connu l’ancien carrefour restent dubitatifs, aujourd’hui encore, lorsqu’ils voient ce qui y a été érigé en remplacement – une tour et un petit bloc commercial aujourd’hui occupé par un London Drugs aux allures criardes.
La démolition de l’édifice Birks aura au moins eu pour effet de mobiliser une communauté intéressée par la préservation du patrimoine architectural et qui parviendra à sauver d’autres immeubles historiques de la ville.