Éditorial

Vancouver en vedette : Des Canadiens d’origine japonaise retenus dans le parc Hastings

L’article suivant provient de notre série « Vancouver en vedette. » Les articles provenant des séries précédentes ne sont pas mis à jour.


Pendant un siècle, la Pacific National Exhibition (PNE) offre chaque été des divertissements aux familles avec ses redoutables manèges, ses podiums de musique et ses expositions agricoles. Mais en 1942, l’enceinte de la PNE est plutôt utilisée comme camp de prisonniers pour des milliers de Canadiens d’origine japonaise qui ont été déportés.

La déportation des Japonais, en 1942, est motivée par la crainte croissante d’une invasion des Japonais par le littoral de la Colombie-Britannique durant la Deuxième Guerre mondiale. Pourtant, rien ne prouve à l’époque que les Canadiens d’origine japonaise présentent un risque quelconque ou qu’ils soient d’une manière ou d’une autre déloyaux. Les pouvoirs publics, dont l’anxiété est en partie alimentée par le racisme anti-asiatique qui prévaut à l’époque, décident néanmoins d’éloigner de la côte toute personne d’ascendance japonaise. Les gens concernés sont envoyés dans des camps aménagés dans l’intérieur de la province, voire même au-delà des montagnes, dans d’autres provinces.

Le parc Hastings, site de la PNE, est utilisé comme lieu de rassemblement des Japonais. Ils y sont enregistrés et retenus dans des baraquements construits à la hâte dans les bâtiments normalement utilisés pour le bétail, puis ils sont finalement envoyés vers l’intérieur de la province par train. Près de 22 000 personnes sont ainsi déportées lors de cette opération. Leurs biens sont vendus pour payer leur déportation. Il s’agit de la pire violation des droits de la personne de toute l’histoire du Canada. Le gouvernement formulera des excuses officielles à cet égard en 1988.

Après la guerre, la PNE rouvre ses portes et continue de nos jours à accueillir plus de 850 000 visiteurs chaque été.