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Vancouver en vedette : Des migrants sikhs bloqués dans le port

L’article suivant provient de notre série « Vancouver en vedette. » Les articles provenant des séries précédentes ne sont pas mis à jour.


Le navire à vapeur Komagata Maru entre dans le port de Vancouver en mai 1914 avec à son bord plus de 370 passagers en provenance d’Inde. Ils rêvent de démarrer une nouvelle vie au Canada, mais les autorités leur opposent un « non » catégorique. Le blocage durera deux mois et finira par le chaos et une tuerie.
Le pont surpeuplé du Komagata Maru
Immigrants Sikh

Collection du major Matthews, archives de la Ville de Vancouver LGN 1032.

En regardant vers l’ouest, vers Brockton Point, au parc Stanley, à partir de la Place du Canada.

Le Komagata Maru jette l’ancre dans le port de Vancouver le 23 mai 1914. La plupart de ses passagers sont des Sikhs qui désirent immigrer au Canada. Mais à l’époque, la Colombie-Britannique décourage l’arrivée de nouveaux venus en provenance d’Asie. Une loi en vigueur exige des nouveaux arrivants partis de l’Inde d’avoir effectué un trajet direct vers le Canada. Mais un tel voyage est alors impossible; aucun navire à vapeur n’assure en effet à l’époque un trajet sans escale à partir de l’Inde. C’est en vertu de cette exigence technique que les autorités de l’immigration refusent d’autoriser les passagers à bord du Komagata Maru à débarquer.

Les conditions à bord du navire se dégradent lorsque la nourriture et l’eau viennent à manquer. Les tensions dans la ville montent. Des policiers armés tentent de prendre d’assaut le navire, mais les passagers les repoussent. Finalement, le gouvernement fédéral fait appel au Rainbow, un croiseur hérissé de pièces d’artillerie lourde, pour escorter le Komagata Maru vers le large.

Lorsque le navire arrive à Calcutta, les agents britanniques tentent d’arrêter certains des leaders sikhs. Des coups de feu éclatent et 20 personnes perdent la vie. En octobre, à Vancouver, un membre de la communauté sikhe locale tue d’un coup de feu un agent d’immigration infiltré pour le rôle qu’il aurait joué dans l’incident.

Le gouvernement fédéral et l’Assemblée législative de la Colombie-Britannique présentent leurs excuses pour l’incident du Komagata Maru.