Si vous vous étiez promené sur la rue Granville dans le Vancouver d’après-guerre, vous auriez pu tomber sur un photographe affable, surgissant de derrière son objectif pour vous annoncer qu’il vient juste de vous prendre en photo. Il se nommait Foncie Pulice, et son studio, c’était le trottoir.
Foncie Pulice commence à prendre en photo les piétons de Vancouver à partir du milieu de la Grande Dépression. À l’époque, il n’est pas très commun de posséder son propre appareil photo et les photographes de rue offrent donc la possibilité aux passants de se procurer une photo d’eux-mêmes prise sur le vif. Ensuite, durant la Deuxième Guerre mondiale, l’activité devient florissante; en effet, parce que les films sont rationnés, les photographes de rue sont devenus la seule option possible.
Foncie Pulice prend son dernier cliché le 27 septembre 1979 avant de partir à la retraite. Il a probablement pris en photo plus de personnes que n’importe qui d’autre au monde, prenant parfois jusqu’à 8 000 clichés en une seule journée. Et il est le dernier de sa profession à rester en activité. À une époque, la ville compte au moins six sociétés de photographie de rue. Foncie Pulice est le dernier à rester en activité.
Son appareil, un Electric-Photo pourvu d’un flash alimenté par une batterie de voiture, est aujourd’hui exposé au Vancouver Museum. Foncie Pulice s’éteint en 2003, à l’âge de quatre-vingt-huit ans.