Warrendale
Le DOCUMENTAIREWarrendale (l967) se déroule sur sept semaines dans un centre de traitement de la région de Toronto qui est occupé par douze enfants émotionnellement perturbés, dont la plupart ont été abandonnés par leurs parents. Une remarque au début du film met l'accent sur le fait que ces enfants possèdent une intelligence normale, mais qu'ils ont de graves problèmes affectifs. Le traitement à Warrendale est expérimental et repose sur un maximum de contacts physiques comme méthode directe d'exprimer l'amour et de rassurer. Les enfants sont encouragés à exprimer leur colère et leur agressivité alors qu'ils sont solidement retenus par deux ou trois membres adultes du personnel. Le réalisateur, Allan KING, et sa petite équipe, qui ont utilisé des caméras et du matériel d'enregistrement portables, observent le traitement de la façon la moins intrusive possible. Les séquences déchirantes et le langage grossier des enfants choquent la direction de la SRC qui décide de ne pas diffuser le documentaire. King sort plutôt Warrendale au cinéma et reçoit quantité d'éloges.
Lorsqu'il est présenté au Festival international du film de Cannes en 1967, un membre du jury, Jean Renoir, le célèbre réalisateur français, voit en King un grand artiste et considère le film comme étant l'un des documentaires les plus incroyables qu'il ait jamais vu. Le documentaire remporte le Prix d'art et d'essai à Cannes et partage aussi le prix du Meilleur Film étranger de la Bristish Academy avec Blow Up de Michelangelo Antonioni. Au Canada, il reçoit au Palmarès du film canadien les prix du meilleur long métrage et du film de l'année, et King remporte celui du meilleur réalisateur. C'est un des plus célèbres documentaires jamais faits et il sera finalement diffusé à la télévision canadienne 30 ans après avoir été réalisé.