Wayson Choy, C. M., écrivain et enseignant (né le 20 avril 1939 à Vancouver, en Colombie-Britannique; décédé le 28 avril 2019 à Toronto, en Ontario). Wayson Choy a été un romancier, mémorialiste et nouvelliste sino-canadien de renom. Son premier roman, The Jade Peony (1995; trad. La pivoine de jade), trace l’histoire intimiste d’une famille immigrante vivant dans le quartier chinois de Vancouver pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il a remporté le Prix littéraire Trillium et le City of Vancouver Book Award en 1996. Son deuxième roman, All That Matters (2004), a gagné le Prix littéraire Trillium et a été sélectionné pour le Prix Scotiabank Giller. Son premier mémoire, Paper Shadows: A Chinatown Childhood (1999), a remporté l’Edna Staebler Award for Creative Non-Fiction. Homme ouvertement homosexuel, Wayson Choy a été aussi un défenseur des droits des LGBTQ2S ainsi qu’un enseignant et un mentor dévoué.
Jeunesse
Élevé dans le quartier chinois de Vancouver par ses parents adoptifs et sa communauté élargie, Wayson Choy est un enfant unique dont le père, cuisinier pour la compagnie de navigation Canadian Pacific Ocean Steamship Line, est souvent parti en mer. Dès son enfance, Wayson Choy se sent appelé à raconter des histoires. « Je vivais dans mon imagination avec mes spectacles de marionnettes, qui attiraient les enfants du voisinage », explique-t-il au Vancouver Sun en 2015. « J’étais très théâtral et je pense que cette facette de moi m’a aidé à devenir écrivain. Ceux qui me gardaient me racontaient des histoires, car ils savaient que cela me captiverait. »
Formation
Diplômé de la Gladstone Secondary School, située à Vancouver-Est, Wayson Choy étudie à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) vers la fin des années 1950. Il est le premier étudiant sino-canadien admis au programme de création littéraire de l’université. Il étudie sous la tutelle du poète Earle Birney.
Carrière en enseignement
Wayson Choy s’installe à Toronto en 1962 et commence à enseigner l’anglais au Humber College en 1967. Il fait également partie du corps professoral de la Humber School of Writers. Il aime enseigner à de jeunes écrivains et leur servir de mentor, et il continue d’être membre de la faculté même après ses succès littéraires.
The Jade Peony (1995; trad. La pivoine de jade)
Bien que ses premières nouvelles connaissent un certain succès, Wayson Choy ne se remet sérieusement à l’écriture qu’en 1977 lorsqu’il s’inscrit de nouveau au programme de création littéraire de l’UBC, cette fois sous la tutelle de Carol Shields. Sur une période de 18 ans, il retravaille l’une de ses nouvelles les plus populaires, « The Jade Peony », publiée dans plus de 20 anthologies, et en fait un roman.
Paru en 1995, The Jade Peony (trad. La pivoine de jade) brosse un portrait intimiste d’une famille immigrante vivant à Vancouver pendant la Deuxième Guerre mondiale. À travers les yeux des trois plus jeunes enfants de la famille Chen, le roman dépeint admirablement la réalité vécue dans le quartier chinois du point de vue de ces Canadiens de première génération. En 1996, Wayson Choy raconte à la CBC : « Je voulais écrire à propos de l’entrelacement de la douleur, de l’angoisse et de la confusion créé par ce genre de monde, un monde où sa propre langue n’est pas comprise par la majorité, où on ne comprend pas la majorité et où ses enfants grandissent en comprenant un peu des deux et peinent à s’épanouir. »
Après six mois sur la liste des livres à succès du Globe and Mail, The Jade Peony remporte en 1996 le City of Vancouver Book Award et le Prix littéraire Trillium, qu’il partage avec le roman de Margaret Atwood intitulé Morning in the Burned House (trad. Matin dans la maison incendiée). The Jade Peony est également nommé livre de l’année par l’American Library Association en 1998 et est le titre vedette du club littéraire One Book, One Vancouver de la bibliothèque municipale de Vancouver en 2002. En 2010, le livre est finaliste au concours Canada Reads de la CBC, où il est défendu par Samantha Nutt, fondatrice de War Child.
Paper Shadows: A Chinatown Childhood (1999)
Après le succès du premier roman de Wayson Choy, son mémoire Paper Shadows: A Chinatown Childhood (1999) est inspiré par sa découverte du fait qu’il est adopté à l’âge de 56 ans. Le livre est mis en nomination pour un Prix littéraire du Gouverneur général et est nommé livre de l’année par le Globe and Mail. Il remporte également l’Edna Staebler Award for Creative Non-Fiction en 2000.
All That Matters (2004)
Le deuxième roman de Wayson Choy, intitulé All That Matters (2004), revisite l’histoire de la famille Chen, cette fois-ci du point de vue du fils aîné. Kiam-Kim immigre au Canada lorsqu’il est petit garçon et grandit en luttant contre les pressions intergénérationnelles et les préoccupations culturelles qui font partie de sa nouvelle vie à Vancouver. En 2004, cette œuvre reçoit le Prix littéraire Trillium et figure parmi les finalistes pour le Prix Scotiabank Giller.
Not Yet: A Memoir of Living and Almost Dying (Pas maintenant)
Le deuxième mémoire de Wayson Choy, Not Yet: A Memoir of Living and Almost Dying (2009; trad. Pas maintenant, 2012), s’inspire de son expérience de mort imminente causée par une crise d’asthme en 2001, suivie d’une crise cardiaque trois jours plus tard. Le livre reflète son état d’esprit à l’époque, alors qu’il plonge dans le coma, puis en sort, ne sachant pas s’il est conscient ou non lorsqu’il interagit avec ses amis et les membres de sa famille. « Ils sont revenus me hanter », déclare-t-il à la CBC en 2009. « Je ne savais pas ce qui allait se passer. Soudainement, j’ai entendu des voix, j’ai vu des visages, c’était ma famille élargie et mes amis. À un moment, j’ai entendu une voix très ferme me dire : “Wayson, ne t’avise pas de mourir!”, à laquelle j’ai répliqué : “C’est vrai, je veux savoir ce que le futur me réserve.” » En 2005, il souffre d’une deuxième crise cardiaque et doit subir un quadruple pontage.
Autres activitésa
En 2001, Michael Glassbourg réalise un documentaire sur la vie de Wayson Choy, intitulé Wayson Choy: Unfolding the Butterfly. Wayson Choy anime lui-même Searching for Confucius (2003), un film qui raconte la vie de cet ancien philosophe chinois.
Distinctions et héritage
Figure pionnière de la littérature canadienne asiatique, Wayson Choy influence une génération d’écrivains sino-canadiens, dont Allan Cho, Jen Sookfong Lee et Carrianne Leung. Lorsqu’il est nommé membre de l’Ordre du Canada en 2005, le bureau de la gouverneure générale souligne que Wayson Choy « est également reconnu comme un enseignant passionné, attentionné et motivant » et qu’il « donne constamment de lui-même, que ce soit pour la croisade contre le sida ou en enseignant dans des refuges pour des femmes victimes de violence, des fugueurs et des enfants sans-abri. »
Lorsqu’il reçoit le George Woodcock Lifetime Achievement Award en 2015 pour sa contribution à la littérature de la Colombie-Britannique, Sandra Singh, bibliothécaire en chef de la bibliothèque municipale de Vancouver, déclare : « Au fil des ans, ses œuvres ont servi de fil conducteur à la diversité du tissu littéraire de la Colombie-Britannique. Ses histoires nous relient, nous aident à comprendre le passé de notre ville et nous permettent de voir la vie selon une perspective différente. Wayson Choy a contribué à abattre les barrières interculturelles et intergénérationnelles. »
En 2012, Project Bookmark Canada dévoile deux plaques au coin de East Pender Street et de Gore Avenue dans le quartier chinois de Vancouver présentant des extraits de The Jade Peony en anglais et en mandarin.
Prix
- City of Vancouver Book Award (The Jade Peony) [1996]
- Prix littéraire Trillium (The Jade Peony, partagé avec le roman de Margaret Atwood intitulé Morning in the Burned House) [1996]
- Edna Staebler Award for Creative Non-Fiction (Paper Shadows: A Chinatown Childhood) [2000]
- Prix littéraire Trillium (All That Matters) [2004]
- Nomination comme membre de l’Ordre du Canada (2005)
- George Woodcock Lifetime Achievement Award, bibliothèque municipale de Vancouver (2015)
- Civic Merit Award, Vancouver (2018)
Diplômes honorifiques
- Docteur en littérature, Université Wilfrid Laurier (2010)