William Claus
William Claus, fonctionnaire, officier de la milice, figure militaire de la GUERRE DE 1812 (né à Williamsburg, près de l'actuelle ville d'Amsterdam, dans l'État de New York, le 8 septembre 1765; mort à Niagara, en Ontario, le 11 novembre 1826). William Claus naît dans une famille prospère et importante. Son grand-père maternel, sir William Johnson, possède de vastes domaines dans la vallée Mohawk et agit à titre de surintendant du gouvernement britannique pour les Autochtones du Nord. Son père, le colonel Daniel Claus, occupe successivement divers postes importants au sein du ministère des Indiens. Le déclenchement de la RÉVOLUTION AMÉRICAINE force la famille à s'enfuir au Québec en 1775. William Claus s'enrôle plus tard dans le Régiment royal du roi (régiment new-yorkais commandé par son oncle, sir John Johnson) et participe à plusieurs batailles. Il devient lieutenant et, en 1787, il obtient le même grade dans un régiment britannique régulier, le 60e Régiment d'infanterie. En février 1795, il est promu capitaine.
L'oncle de Claus, sir John Johnson, surintendant général des affaires indiennes, tente à maintes reprises d'obtenir un poste pour son neveu au ministère des Indiens. Il réussit finalement à le faire nommer surintendant adjoint pour les Six Nations au fort George. Claus entre en fonction en octobre 1796 et est immédiatement mêlé à la controverse entourant la revendication de Joseph BRANT selon laquelle les Six Nations de Grand River ont le droit de vendre des parties de leurs terres. Claus appuie la position du gouvernement, qui refuse de reconnaître ce droit. En 1800, il est nommé surintendant général adjoint des affaires indiennes pour le HAUT-CANADA. Une rivalité s'installe alors entre Claus et John NORTON (« adopté » par Joseph Brant et chef de guerre de nombreux guerriers de la région pendant la guerre de 1812) pour acquérir de l'influence sur les Six Nations de Grand River.
Claus et la guerre de 1812
William Claus est nommé lieutenant du comté d'Oxford en 1802, ce qui lui donne le pouvoir de recommander la nomination d'officiers de la milice. Il est nommé colonel de la première milice du comté de Lincoln en juin 1812, et en juillet de la même année, on lui confie les troupes régulières et les miliciens du FORT GEORGE et de QUEENSTON. Le 13 octobre 1812, le général SHEAFFE lui ordonne de prendre le commandement au fort George et de poursuivre le bombardement du FORT NIAGARA. En mai 1813, il dirige la milice du fort George et se bat pour la défense du fort lors de l'invasion des Américains le 27 mai. Il serait le dernier officier à avoir quitté le fort avant l'entrée des envahisseurs. Il se joint aux troupes qui battent en retraite jusqu'à Burlington Heights, puis fait partie de la force britannique regroupée à STONEY CREEK, mais il n'aurait pas pris part à cette bataille. En septembre, le général de ROTTENBURG demande l'aide de Claus et de ses troupes pour enrayer l'augmentation des désertions dans le Niagara. En 1814, la rivalité entre Norton et Claus accapare de plus en plus l'attention de ce dernier.
L'après-guerre
Après la guerre, le rôle de Norton au sein du ministère des Indiens devient moins important, et Claus peut enfin échapper à cette âpre rivalité. La politique britannique à l'égard des peuples autochtones du Haut-Canada est drastiquement modifiée à cette époque. En effet, les guerriers ne sont plus nécessaires, la Province ayant plutôt besoin d'agriculteurs. Ainsi, le rôle de Claus consiste maintenant à négocier des ententes avec les groupes autochtones afin qu'ils abandonnent leurs titres fonciers, s'installent dans des réserves et se convertissent au christianisme. Le biographe de Claus croit que celui-ci se soucie vraiment des Autochtones, qui s'efforcent de s'adapter à un mode de vie tout à fait nouveau. Il entre parfois en conflit avec ses supérieurs dans ses tentatives d'obtenir un financement adéquat pour les besoins des Autochtones. Un autre historien écrit qu'en tant que fiduciaire des investissements de la communauté de Grand River, Claus abuse de ses pouvoirs pour son intérêt personnel.
Claus exerce également d'autres fonctions, comme juge de paix (à partir de 1803) et membre du Conseil législatif (à partir de 1812). En 1816, il devient membre honoraire du Conseil exécutif, dont le rôle est de conseiller le lieutenant-gouverneur, puis membre de plein droit en 1818. Il est également fiduciaire de l'école publique de Niagara et commissaire des douanes du district de Niagara. Son épouse et lui auront trois fils et deux filles qui survivront jusqu'à l'âge adulte. Claus est également horticulteur. Ses jardins de légumes et de fleurs sont parmi les plus fructueux de la région, et ses vergers sont renommés. Les registres qu'il tient méticuleusement fournissent d'excellents renseignements sur l'horticulture dans le Haut-Canada. Après sa mort, Claus est enterré au cimetière de Butler, à l'extérieur de Niagara (Niagara-on-the-Lake).