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Surfaceuses à glace (y compris les machines Zamboni)

Les surfaceuses à glace Zamboni sont utilisées dans les arénas partout au Canada et dans le monde. Bien que Zamboni soit une marque déposée, le terme a été de fait lexicalisé et de nombreux Canadiens l’utilisent pour désigner toutes les surfaceuses, y compris celles produites par d’autres entreprises. C’est un Américain, Frank J. Zamboni, qui invente le modèle original de Zamboni en 1949. Sa société éponyme est implantée à Paramount, en Californie, tout en étant dotée d’une importante unité de fabrication à Brantford, en Ontario. Le principal concurrent de la société Zamboni, Resurfice Corporation, installé à Elmira, en Ontario, produit la ligne de surfaceuses Olympia également utilisées dans des arénas partout au Canada et dans le monde. En 2016, la société Machines ICETECH lance la production de l’Okay Elektra, une surfaceuse électronique, à Terrebonne, au Québec.
Modèle A (1949)
La première surfaceuse à glace Zamboni est équipée de quatre roues motrices et directrices sur un châssis construit à la main à partir d'essieux et de pièces de moteur des surplus de guerre. © La société Zamboni
Surfaceuse à glace Zamboni
Une machine Zamboni de la Ville de Guelph, peinte aux couleurs de la société de transport de la ville.

Invention de la première surfaceuse à glace par Frank J. Zamboni

En 1949, un Américain, Frank J. Zamboni, construit à partir de pièces des surplus de guerre le modèle A, la première surfaceuse à fonctionner efficacement. Son invention révolutionne le surfaçage de la glace, une activité qui, jusque‑là, s’avérait forte consommatrice de temps et de main‑d’œuvre et nécessitait qu’un « gratteur » racle la glace accumulée sur la patinoire avant qu’une équipe ne ramasse les copeaux puis vaporise la glace pour la nettoyer avant de finalement enlever l’eau sale à l’aide de racloirs en caoutchouc. Après toutes ces étapes, on vaporisait encore de l’eau sur la glace qu’on laissait geler. Avec l’invention de la machine de Zamboni, le processus devient beaucoup plus rapide, permettant aux patineurs de revenir sur la patinoire dans un délai relativement court.

Modèle B (1950)
Au total, quatre modèles B ont été construits. © La société Zamboni

Le modèle A de 1949 conquiert rapidement les faveurs d’une sportive de premier plan : dès 1950, la patineuse artistique olympique Sonja Henie demande à Frank Zamboni de lui construire une machine à temps pour qu’elle puisse se produire à Chicago. Elle achète finalement deux modèles B, tandis que les Ice Capades et le jardin d’hiver de Pasadena, en Californie, en acquièrent également un chacun. Frank Zamboni obtient un brevet pour la conception de sa surfaceuse en 1953 et continue à y apporter des améliorations. En 1954, les Bruins de Boston commandent le modèle E, devenant la première équipe de la LNH à utiliser une machine Zamboni. Aujourd’hui, on utilise des surfaceuses Zamboni dans la plupart des arénas de la LNH.

Modèle E (1954)
Le modèle E est la première conception normalisée d'une surfaceuse à glace Zamboni. © La société Zamboni

Bien que la société Zamboni soit installée à Paramount, en Californie, elle est également dotée d’une importante unité de fabrication à Brantford, en Ontario, lieu de naissance de Wayne Gretzky.

Fabricants canadiens de surfaceuses à glace

Bien que les Canadiens désignent généralement les surfaceuses de toutes marques sous l’appellation de « Zambonis », ce terme ayant été quasiment lexicalisé, il n’en demeure pas moins qu’un grand nombre de ces machines utilisées sur les patinoires canadiennes sont fabriquées par un concurrent de la société Zamboni, Resurfice Corporation, une entreprise basée à Elmira, en Ontario. Créée en 1967 par un soudeur, Andrew Schlupp, la société qui dispose de revendeurs dans 12 pays fournit, sous la marque Olympia, des surfaceuses partout au Canada, aux États‑Unis et dans le monde. Bien que la société Zamboni fournisse ses machines à la LNH, plusieurs équipes, notamment les Canucks de Vancouver, utilisent plutôt des surfaceuses Olympia. Resurfice a également été le fournisseur officiel des Jeux olympiques d’hiver 2010 à Vancouver, en Colombie‑Britannique.

Surfaceuse à glace Olympia
Une surfaceuse Olympia aux Jeux olympiques d'hiver à Vancouver, en Colombie-Britannique, en 2010.

En 2016, la société Machines ICETECH lance la production de l’Okay Elektra, une surfaceuse électronique, à Terrebonne, au Québec. L’ Université Concordia à Montréal acquiert l’une de ces nouvelles machines.

Faits amusants sur les surfaceuses Zamboni au Canada

En 1999, le Canada peut s’enorgueillir d’avoir remporté le concours de « conducteur de Zamboni de l’année » organisée sur Internet par l’entreprise pour marquer son 50e anniversaire. Après plus d’un million de votes, c’est Jimmy « Iceman » MacNeil de Brantford, en Ontario, qui reçoit le plus de voix. On le choisit ensuite comme conducteur principal d’une tournée pancanadienne en soutien aux programmes de perfectionnement de l’Association canadienne de hockey. En 2001, avec son frère, il pilote une surfaceuse Zamboni dans 69 villes et 10 provinces, partant de St. John, à Terre‑Neuve‑et‑Labrador, pour terminer son périple à Calgary, en Alberta. (Bien entendu, le transfert entre les villes des pilotes et de la surfaceuse s’effectue sur des remorques, les machines Zamboni ayant une vitesse maximale d’environ 5 km/h.)

Cette tournée ne constitue pas l’unique occasion où l’on a pu voir des surfaceuses Zamboni sur les routes canadiennes. En février 2017, un agriculteur, Marko Kardum, tente d’utiliser une machine Zamboni pour déblayer la neige à Central Saanich, près de Victoria en Colombie‑Britannique. La police le laisse partir après un avertissement, en l’informant qu’aucune assurance ne couvre l’utilisation sur route d’une surfaceuse (Marko Kardum avait acheté la sienne pour 300 $, au départ pour déplacer du fumier). Mais l’utilisation la plus canadienne d’une surfaceuse est sans doute due à un Albertain, Jesse Myshak, qui a conduit la sienne dans un Tim Hortons offrant le service au volant à Stony Plain. Il avait acheté sa surfaceuse pour inonder la patinoire installée dans sa cour; toutefois elle avait besoin de réparations et il l’a donc amenée jusqu’à un atelier des environs. Lorsque les réparations ont été terminées, il a simplement décidé de rentrer à la maison en conduisant sa machine Zamboni, s’arrêtant en chemin pour commander un chocolat chaud!