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Zooarchéologie

 Au Canada, la plupart des zooarchéologues étudient les dents, les ossements et les coquillages marins, parce que ces matériaux sont ceux qui sont généralement préservés dans les sites archéologiques.
Les membres d'un bison provenant de la collecton zooarchéologique du département d'Anthropologie de l'Université de l'Alberta (avec la permission du département d'Anthropolgie, UofA).
Collection zooarchéologique
Collection zooarchéologique du département d'Anthropologie de l'Université de l'Alberta à Edmonton. C'est dans des laboratoires tel que celui-ci que les archéologiques comparent les restes fauniques retrouvés lors de fouilles avec des squelettes d'animaux modernes, afin de les identifier. Cette photo montre des spécimens de référence de canidés, avec un loup à gauche et un coyote à droite (avec la permission du département d'Anthropolgie, UofA).
Voici une petite partie d'un assemblage typique de restes animaux. À noter que la plupart des spécimens sont brisés et plusieurs fragments sont par conséquent difficiles à identifier (avec la permission de Jonathan Driver).
L'érosion est l'un des nombreux facteurs qui détruisent les ossements avant qu'ils ne soient enterrés ou préservés. L'omoplate du coyote sur la droite commence à se briser parce qu'elle a été exposée aux éléments (avec la permission de Jonathan Driver).
Collection zooarchéologique
Nicole Howard identifie la mandible d'un coyote en utilisant la collection de référence zooarchéologique de l'Université de l'Alberta (avec la permission du département d'Anthropolgie, UofA).

Zooarchéologie

La zooarchéologie est l'étude des restes animaux que l'on trouve dans les sites archéologiques. Cette matière est enseignée dans les départements universitaires d'ARCHÉOLOGIE et d'ANTHROPOLOGIE de la plupart des provinces. Les zooarchéologues enseignent dans les collèges et universités et travaillent pour des gouvernements et des musées ou encore, pour des compagnies de consultants qui se spécialisent dans la recherche archéologique et environnementale.

Au Canada, la plupart des zooarchéologues étudient les dents, les ossements et les coquillages marins, parce que ces matériaux sont ceux qui sont généralement préservés dans les sites archéologiques. La préservation de spécimens dépend de ce qui leur est arrivé avant qu'ils ne soient enterrés, de la vitesse à laquelle ils ont été recouverts, et de l'environnement où ils ont été enterrés. Plusieurs processus détruisent les spécimens avant même qu'ils ne soient enterrés. Par exemple, les chiens mordillent les os et des phénomènes climatiques, tels le mouillage et le séchage, peuvent les éroder et les détruire. Les spécimens qui finissent par être enterrés peuvent également être détruits. Au Canada, les os et les coquillages sont généralement mal préservés dans les sols acides formés sous les forêts de conifères ou dans des sédiments peu profonds, tels ceux que l'on trouve dans les prairies exposées. Néanmoins, de bonnes conditions de préservation existent dans la vase des rivières, le ruissellement fluvial (du sol et des roches transportés au pied d'une pente par l'eau et la gravité), les amoncellements de coquillages et les grottes, et des recherches zooarchéologiques ont été menées dans la plupart des régions du pays.

La majorité des sites archéologiques au Canada datent d'après la période majeure d'extinction à la fin de la dernière GLACIATION. Ainsi, la plupart des spécimens peuvent être identifiés en les comparant avec des collections de squelettes d'animaux modernes que l'on retrouve dans les universités et les musées. Parfois, l'espèce peut être identifiée, mais étant donné que les espèces qui se ressemblent ont des squelettes très similaires, plusieurs identifications se font au niveau du genre ou de la famille. Certains zooarchéologues analysent les ancien ADN afin de vérifier les identifications. D'autres données qui sont enregistrées incluent la partie du squelette (p. ex. le fémur droit), la portion (p. ex. le bout proximal), et les modifications culturelles ou naturelles (p. ex. la calcination ou l'érosion). Des informations plus spécialisées sont notées pour certaines catégories de spécimens. On fait par exemple la description des traces d'usure sur les dents, et on prend aussi des mesures qui permettent de distinguer entre les spécimens mâles et femelles.

Les spécimens zooarchéologiques nous renseignent sur la nourriture que les gens consommaient dans le passé. Par exemple, on sait que le BISON a été une ressource importante pendant 10 000 ans dans les PRAIRIES et que sur la CÔTE NORD-OUEST, le SAUMON. Les restes animaux nous informent aussi sur les changements environnementaux et sur l'impact qu'ont les humains sur l'environnement. Ces données sont utiles à la biologie de conservation moderne. Par exemple, les restes animaux de la période de la TRAITE DES FOURRURES dans le nord-est de la Colombie-Britannique ont démontré que les PIGEONS voyageurs s'étendaient aussi loin à l'ouest à une certaine époque, et que les commerçants de fourrures ont changé la structure des populations de la grande faune dans le nord des ROCHEUSES.

Chez plusieurs groupes, les animaux sont également importants d'un point de vue culturel. La nourriture a d'importantes significations sociales et symboliques, tout comme les objets faits à partir d'animaux, tels les outils en os, les vêtements en fourrure et les plumes décoratives. La plus ancienne indication d'un comportement symbolique au Canada provient d'un site en Colombie-Britannique, où des sépultures de CORBEAUX vieilles de 10 000 ont été mises au jour. Néanmoins, des signes de l'utilisation rituelle et du traitement des animaux ont été retrouvés dans plusieurs régions et témoignent du rôle important que les animaux jouaient dans la conscience des PREMIÈRES NATIONS.