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À Toronto : le Portage de Toronto le long de la rivière Humber

Cet article provient de notre série « Toronto Feature ». Les articles provenant des séries précédentes ne sont pas mis à jour.

Ce contenu fait partie d'une série créée en collaboration avec les services au musée de la Ville de Toronto et Heritage Toronto. Nous remercions le ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport de l'Ontario et le ministère du Patrimoine canadien pour leur financement.

« Avant la rue Yonge, il y avait le chemin de portage »

Le site de la ville de Toronto, avec son port ouvert sur le lac et des berges basses et peu escarpées donnant facilement accès à l’intérieur des terres, a toujours offert un avantage géographique vital à ses habitants. Les Premières Nations pouvaient voyager vers le nord par canoë en empruntant les nombreuses rivières qui viennent se jeter dans le lac. L’itinéraire principal suivait la vallée de la rivière Humber, croisait la rivière Holland, parvenait au lac Simcoe, puis de là allait jusqu’à la baie Georgienne en empruntant plusieurs voies navigables.

Cet itinéraire comprenait un long portage le long des berges marécageuses et boisées de la rivière Humber, cette dernière étant apparemment trop encombrée par les grumes et les barrages de castor. Ce chemin de portage, le passage de Toronto, était donc ardu. Il permettait cependant d’économiser des centaines de kilomètres en évitant l’itinéraire plus long vers les Grands Lacs supérieurs.

Le Portage de Toronto constituait un maillon important du réseau commercial emprunté par les Premières Nations et, plus tard, les Français. Étienne Brûlé l’emprunte probablement en 1615 et les Iroquois l’ont également suivi pour aller attaquer la Huronie en 1649. Les ancêtres des Hurons-Wendats d’aujourd’hui, les Six Nations of the Grand River et la Première nation des Mississaugas de New Credit ont successivement établi leurs villages le long du chemin longeant la rivière Humber. Plusieurs postes de commerce français sont ensuite construits à l’embouchure de la rivière Humber, le premier en 1720. Bien qu’il ne soit pas d’une aussi grande importante pour les Britanniques, ce passage motive l’établissement du village de York à cet endroit en 1793.

Après l’aménagement de la rue Yonge en 1796, la rivière Humber est de moins en moins utilisée comme moyen d’accès principal à l’intérieur des terres. La plus grande partie de cet ancien portage sera progressivement avalée par les aménagements modernes successifs, mais on peut retracer son itinéraire le long de certaines rues urbaines et de chemins de campagne qui en épousent certaines sections. De grands chênes, vestiges de l’époque du Portage de Toronto, veillent encore le long du chemin. Cent cinquante de ces arbres ont été répertoriés et l’ensemble a été baptisé « Tuhbenahneequay Ancient Grove » (bosquet séculaire de Tuhbenahneequay), en l’honneur de la fille du chef des Mississaugas.

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