Adelaide Sophia Hoodless, nee Hunter, educatrice, autrice (nee le 27 fevrier 1858 a St. George en Ontario; decedee le 26 fevrier 1910 a Toronto en Ontario). Adelaide Hoodless a contribue a la fondation de l’Institut des femmes, des Infirmieres de l’Ordre de Victoria et du Conseil national des femmes du Canada. Defenseuse du mouvement des sciences domestiques, elle a fonde la premiere ecole de formation des professeurs de sciences domestiques au Canada et elle a redige le premier manuel canadien de sciences domestiques.

Jeunesse
Addie Sophia Hunter naît à « The Willows », la ferme de sa famille qui est construite de bardeaux. Elle est la plus jeune des 12 enfants de David Hunter, décédé à l’époque de sa naissance, et de Jean Hamilton. Addie fréquente une école primaire locale à classe unique, et elle va ensuite vivre avec sa sœur aînée mariée, Elizabeth Charlton, et fréquente le Ladies’ College de Cainsville (qui fait maintenant partie de Brantford et du comté de Brant) pour ses études secondaires.
Mariage et enfants
Le 14 septembre 1881, Addie épouse John Hoodless, le fils d’un fabricant de meubles de Hamilton, à l’église Zion de Cainsville. Le couple s’installe à Hamilton en Ontario. Après son mariage, Addie commence à utiliser son prénom plus formel, soit Adelaide. Au moment de ses fiançailles, Adelaide s’inquiète des différences politiques et religieuses entre elle et son fiancé, et elle confie à son pasteur : « Me voici, une fervente presbytérienne et une whig [libérale], qui projette d’épouser un homme qui est non seulement anglican, mais également conservateur. » Malgré cela, le mariage est heureux et Adelaide écrit plus tard : « Il fait preuve d’une grande sympathie. » Elle dit un jour à l’une de ses filles : « Je préfère voyager en brouette avec un homme que j’aime qu’en yacht avec un homme que je n’aime pas. »
Adelaide et John Hoodless ont quatre enfants : Edna Clarkson Bostwick (1882-1946), Joseph Bernard Hoodless (1884-1929), Muriel Adelaide Peck (1886-1955) et John Harold « Jack » Hoodless (1888-1889). Jack meurt en août 1889 à l’âge de 14 mois de ce qu’on appelle alors le « summer complaint », qui consiste en une occlusion intestinale causée par la consommation de lait de vache contaminé. Adelaide, qui élevait possiblement sa propre vache sur la propriété familiale des Hoodless à Hamilton au lieu de se fier aux livraisons de lait commercial dans des contenants ouverts, se sent responsable de la mort de son fils et est déterminée à sensibiliser les autres femmes au sujet de l’importance de l’hygiène domestique, en particulier dans la préparation des aliments.
Le Conseil national des femmes du Canada
Adelaide Hoodless travaille activement comme bénévole active au sein d’organisations féminines à Hamilton. En 1890, elle devient la deuxième présidente de la section de Hamilton de la Young Women’s Christian Association (YWCA), fondée en 1873 pour fournir des logements et des activités aux jeunes femmes qui travaillent dans la ville. À ce titre, Adelaide Hoodless assiste au Women’s Congress de 1893 à Chicago, qui se tient en conjonction avec l’Exposition universelle. Adelaide Hoodless remarque qu’il n’y a que peu d’organisations nationales canadiennes qui s’occupent des préoccupations des femmes, et elle explique plus tard au journal Hamilton Spectator : « Le Canada était à peu près le seul pays à ne pas être officiellement représenté par un organisme officiel de femmes. Les déléguées canadiennes ont alors convoqué une réunion pour discuter de la question de la formation d’un Conseil national pour le Canada. » Adelaide Hoodless travaille avec lady Aberdeen, l’épouse du gouverneur général lord Aberdeen, pour créer le Conseil national des femmes du Canada la même année. Elles travaillent également ensemble pour établir les Infirmières de l’Ordre de Victoria afin de fournir des soins de santé dans les communautés éloignées, nommée ainsi en l’honneur du jubilé de diamant de la reine Victoria en 1897.
Désintérêt pour le droit de vote des femmes
Contrairement à lady Aberdeen, Adelaide Hoodless n’utilise pas sa tribune publique pour défendre le droit de vote des femmes. En 1899, elle déclare dans une entrevue avec le journal The Philadelphia Record : « Au Canada, les femmes n’ont pas l’envie de créer de la provocation de la même façon que l’agitation des femmes aux États-Unis pour obtenir le droit de voter, car les hommes et les femmes travaillent ensemble pour résoudre les problèmes sociaux au niveau municipal. » En 1904, Adelaide Hoodless déclare dans une entrevue au journal : « Une femme qui n’a pas réussi à apprendre à ses fils à voter pour qu’ils défendent les intérêts de leur mère et ceux de la nation n’est pas elle-même digne de voter. »
Instituts des femmes
En 1897, Erland Lee, agriculteur et enseignant, assiste à l’une des conférences publiques d’Adelaide Hoodless qu’elle donne à Guelph sur l’importance de l’éducation en sciences domestiques. Erland Lee et sa femme Janet invitent Adelaide Hoodless à prendre la parole devant un groupe de 100 femmes au Squire’s Hall de Stoney Creek. Adelaide Hoodless propose que les femmes des régions rurales aient leurs propres organisations équivalentes aux Farmers Institutes afin de fournir un soutien et une formation continue en sciences domestiques, évoquant la mort de son propre fils après qu’il ait bu du lait non pasteurisé. La constitution originale de l’Institut des femmes est rédigée le 19 février 1897 au domicile d’Erland et de Janet Lee. Adelaide Hoodless devient présidente honoraire et obtient une reconnaissance durable pour son rôle dans le développement de ces organisations. Les Instituts des femmes organisent des « cours de courte durée » en sciences domestiques l’après-midi pour permettre aux femmes des régions rurales d’acquérir de nouvelles compétences sans s’éloigner trop longtemps de leur foyer et de leur famille. Bien qu’Adelaide Hoodless soit étroitement associée à la fondation des Instituts des femmes, un mouvement qui se répand dans le monde entier, elle n’est que peu impliquée dans son administration, et elle laisse ces organisations au soin des femmes des régions rurales tandis qu’elle se concentre sur la défense de l’enseignement des sciences domestiques dans les écoles publiques de l’Ontario.
Éducation en sciences domestiques
Adelaide Hoodless donne des centaines de conférences en faveur de l’enseignement des sciences domestiques et elle est embauchée par le gouvernement provincial pour promouvoir l’introduction de ces matières dans les programmes scolaires publics. Elle est déléguée officielle à la International Council of Women’s Conference de Londres en 1899, et elle écrit des articles sur la conférence pour le journal Mail and Empire de Toronto. Avec l’encouragement du ministre de l’Éducation de l’Ontario, George William Ross, Adelaide Hoodless écrit un manuel en 1898, Public School Domestic Science, qui traite de l’importance de la chimie et de l’hygiène dans la préparation et la conservation de la nourriture. Grâce à un important don de Donald Alexander Smith (éventuellement lord Strathcona), Adelaide Hoodless fonde la première école de formation des professeurs de sciences domestiques au Canada, la Normal School of Domestic Science and Art, à Hamilton en 1900. Cette école est rapidement intégrée au Collège d’agriculture de l’Ontario (qui devient plus tard l’Université de Guelph) en 1904.
Adelaide Hoodless définit les sciences domestiques comme étant « l’application de principes scientifiques à la gestion du foyer. Ces sciences enseignent la valeur de l’air pur, d’une alimentation adéquate, d’une gestion systématique, de l’économie, des soins aux enfants, de l’hygiène domestique et civile et de la prévention des maladies ». Le mouvement des sciences domestiques de la fin du 19e siècle considère le travail des femmes au foyer comme une profession égale aux professions publiques exercées principalement par les hommes à l’époque. Adelaide Hoodless affirme : « Les filles devraient être éduquées pour être correctement préparées à la sphère de vie à laquelle elles sont destinées, celle des tâches ménagères, et cela devrait être fait en enseignant les sciences domestiques dans les écoles publiques. » La défense d’Adelaide Hoodless en faveur de l’éducation en sciences domestiques est controversée à l’époque, car on considère que cette dernière s’immisce dans la gestion du foyer des autres. Son fils Bernard déclare plus tard que la phrase « “laissez-la rester à la maison et prendre soin de sa famille” a été l’un des conseils les plus souvent donnés. »
Vie ultérieure
En 1900, Adelaide Hoodless est nommée vice-présidente honoraire de la Canadian Household Economic Association nouvellement fondée. Au cours de la dernière décennie de sa vie, Adelaide Hoodless connait des difficultés financières en raison du déclin de l’entreprise de meubles de son mari. Elle lutte pour augmenter les revenus de sa famille en donnant des conférences et en écrivant d’autres livres sur les sciences domestiques. En 1910, elle s’effondre alors qu’elle donne une conférence au St. Margaret’s College, une école privée pour filles à Toronto. Elle meurt d’une hémorragie cérébrale et est enterrée dans un cimetière de Hamilton.
Legs
Le lieu de naissance d’Adelaide Hoodless est aujourd’hui un lieu historique national du Canada nommé Adelaide Hunter Hoodless Homestead. Il existe une école primaire à Hamilton appelée Adelaide Hoodless Elementary School et un Adelaide Hoodless Garden à Guelph. La maison d’Erland Lee à Stoney Creek est aujourd’hui un musée détenu et entretenu par la Fédération des instituts féminins de l’Ontario.
Au milieu des années 1980, les historiens et les biographes débattent de l’impact de la défense des sciences domestiques d’Adelaide Hoodless sur la condition des femmes canadiennes. Terry Crowley, qui écrit en 1986 un article pour le Canadian Historical Review sur l’influence d’Adelaide Hoodless sur la jeunesse canadienne, conclut : « Ses activités ont eu pour résultat de rendre l’éducation plus sexospécifique à une époque où le mouvement des femmes vers le marché du travail avait commencé à remettre en question les normes sexuelles acceptées ». La même année, la biographe Cheryl MacDonald plaide en faveur d’une interprétation plus généreuse du legs d’Adelaide Hoodless, et elle écrit : « Elle n’a jamais suggéré que les femmes n’étaient pas aptes à travailler à l’extérieur du foyer. Au contraire, face à des preuves accablantes selon lesquelles les femmes passaient (et passent encore) une grande partie de leur vie à élever des enfants et à s’occuper de leur foyer, elle a proposé d’en faire des expertes dans ces tâches. » En 1993, Adelaide Hoodless est présentée sur un timbre dans le cadre d’une série consacrée à des femmes canadiennes éminentes.