L'aide agricole consiste en l'approvisionnement en technologie ou en produits agricoles d'un pays par un autre. Elle s'effectue généralement par un pays développé vers un pays en développement. Cette aide continue d'avoir sa raison d'être, car 4 personnes sur 10 souffrent de malnutrition dans beaucoup de pays en développement. En effet, ces derniers ne produisent que 87 p. 100 des aliments dont ils ont besoin et ne pourront probablement pas en produire plus que 74 p. 100 en l'an 2000. Par exemple, en 1988, on s'attendait à ce qu'ils manquent de plus de 77 millions de tonnes de blé, de riz et de céréales secondaires.
L'aide agricole n'est qu'un des éléments de l'Aide extérieure. Celle apportée par le Canada est d'abord distribuée par l'intermédiaire de l'Agence canadienne de développement international (ACDI) et par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI). On estime à 2,096 milliards de dollars les montants déboursés par ces deux organisations en 1987-1988, c'est-à-dire 79 p. 100 de l'Aide publique du Canada au développement et 0,5 p. 100 du produit intérieur brut. Le Canada se situe au septième rang des plus importants donateurs parmi les membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En 1985-1986, il a versé environ 580 millions de dollars en nourriture et en aide agricole par le biais des quatre intermédiaires suivants (les trois premiers sont régis par l'ACDI) :
L'aide bilatérale
Celle-ci est fournie à certains pays ou groupes de pays. En 1985-1986, l'aide bilatérale agricole et alimentaire s'élevait à 290,5 millions de dollars;
L'aide multilatérale
Cette forme d'aide est distribuée grâce aux agences internationales de financement, de recherche et de développement. En 1985-1986, le Canada a versé 73 millions de dollars au Fonds international de développement agricole (FIDA) et près de 13,5 millions de dollars au Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale, soutenant ainsi 14 centres de recherche internationaux. De plus, le Canada a versé la somme de 150,3 millions de dollars en aide alimentaire par l'entremise d'agences multilatérales, principalement par le Programme alimentaire mondial. On a surtout donné des céréales, soit une proportion de 95 p. 100. Le pourcentage restant comprenait l'huile végétale, les légumineuses, le lait écrémé en poudre et le poisson;
L'aide aux programmes spéciaux
Il s'agit de l'argent dont disposent les organisations non gouvernementales (ONG). Les budgets d'aide alimentaire de 28,15 millions de dollars des ONG (1985-1986) ont surtout été gérés par le Programme du lait écrémé, la Banque de céréales vivrières du Canada et le Comité international de la Croix-Rouge;
Le Centre de recherche pour le développement international
La contribution du CRDI à l'aide agricole est différente de celle de l'ACDI, puisqu'il fournit une aide scientifique et technique aux pays en développement qui peuvent ensuite l'utiliser pour améliorer leur production agricole. L'aide agricole du CRDI est gérée par deux organismes : la division des sciences agricoles, alimentaires et nutritives, qui disposait d'un budget annuel de 21,8 millions de dollars en 1985-1986, et la section de la division des sciences sociales qui s'occupe de l'économie et de la modernisation rurale, à l'aide d'un budget d'environ 2 millions de dollars.
Autres contributions
L'aide agricole du Canada revêt plusieurs formes, dont l'envoi de conseillers à l'étranger et la formation d'étudiants venus de pays en développement. En 1985-1986, l'ACDI a financé en entier ou en partie plus de 360 conseillers à long terme dans le domaine de l'agriculture et des pêches (pour des périodes de plus de 6 mois) et 560 conseillers à court terme. Soixante-quatre pour cent de ces conseillers à long terme ont été envoyés en Afrique. Les universités et les collèges canadiens participent également au programme d'aide agricole du Canada. En 1985-1986, les huit facultés universitaires et collèges d'agriculture et de médecine vétérinaire ont entrepris de nouveaux projets internationaux correspondant à un versement total de 4,5 millions de dollars. De plus, ces institutions ont formé plus de 460 étudiants de pays en développement dans les domaines de l'agriculture et des pêches. La formation de ces étudiants a été subventionnée en tout ou en partie par l'ACDI.