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Algonquins

Les Algonquins sont un peuple autochtone dont le territoire traditionnel comprend des parties de l’ouest du Québec et de l’Ontario, et est principalement centré le long de la rivière des Outaouais et ses affluents. Le nom Algonquin ne devrait pas être confondu avec le nom Algonquien, qui désigne un groupe linguistique et culturel beaucoup plus grand, comprenant des Premières Nations telles que les Innus et les Cris. Lors du recensement de 2021, 30 390 personnes se sont déclarées d’ascendance algonquine.

Population et territoire

Les Algonquins sont un peuple autochtone au Canada dont les communautés sont situées dans l’ouest du Québec et dans l’Ontario, centrées principalement le long de la rivière des Outaouais et ses affluents.

« Algonquin » ne devrait pas être confondu avec « Algonquien », qui désigne un groupe linguistique et culturel beaucoup plus grand comprenant les Anishinaabeg, ainsi que les Innus et les Cris.

Le peuple algonquin est étroitement lié aux Ojibwés et aux Outaouais, qui appartiennent eux aussi au groupe culturel connu sous le nom d’Anishinaabeg, également appelé Anishinaabek, ou Anishinaabe au singulier.

Lors du recensement de 2021, 30 390 personnes se déclarent d’ascendance algonquine.

Vie avant la colonisation

Les nations algonquines chassent, font de la traite et vivent sur de vastes territoires dans les forêts de l’est et dans les régions subarctiques, et elles sont largement indépendantes les unes des autres. Comme leurs proches parents anishinaabes, les Algonquins résident dans des habitations faites d’écorce de bouleau facilement démontables qui sont appelées wigwams, et ils partagent le savoir de leur culture par le biais de l’histoire orale. Dans les régions situées plus au sud, où le sol et le climat le permettent, certains groupes pratiquent l’agriculture.

Société et culture

Le peuple algonquin vit dans des communautés formées de clans patrilinéaires (ce qui signifie qu’ils suivent la lignée familiale masculine). Ces clans sont représentés par des animaux totems comme la grue, le loup, l’ours, le huard et bien d’autres. Ces communautés sont égalitaires et sont dirigées par des ainés respectés et des chefs de clan. Les mariages entre les membres d’un même clan sont interdits, même si les deux parties viennent de communautés séparées.

Les relations entre les communautés algonquines et les autres groupes autochtones dépendent largement des conditions locales. En général, les relations entre communautés voisines sont tempérées par des liens de parenté, indépendamment de la langue ou d’autres désignations. Cependant, les relations avec les Haudenosaunee (Iroquois) sont turbulentes, et les hostilités sont plus prononcées au cours des 17e et 18e siècles; toutefois, certains Algonquins vivent paisiblement aux côtés des Haudenosaunee catholiques à Oka, une réserve missionnaire située près de Montréal.

Langue

La langue algonquine, également connue sous le nom d’Omàmiwininìmowin, fait partie de la famille linguistique algonquienne. Le mot Omàmiwininì, racine de Omàmiwininìmowin, est souvent utilisé par les membres de la communauté élargie pour désigner le peuple algonquin en particulier.

Le groupe linguistique algonquien comprend plusieurs langues, dont celles des Atikamekw, des Niitisitapi (Pieds-Noirs), des Cris, des Wolastoqiyik, des Mi’kmaq, des Innus, des Naskapi, des Ojibwés et des Oji-Cris. Selon le recensement de 2021, le groupe linguistique algonquien est le plus important au Canada. Près de 160 980 personnes déclarent connaitre une langue de ce groupe linguistique.

Toutefois, la langue algonquine est considérée comme étant menacée, 1925 personnes ayant déclaré avoir une connaissance de la langue lors du recensement de 2021. Les communautés algonquines travaillent activement à promouvoir et préserver leur langue par l’entremise de divers programmes, comme des initiatives d’éducation communautaire et des cours de langue au niveau universitaire. (Voir aussi Langues autochtones au Canada.)

Le saviez-vous?
La langue algonquine est intrinsèquement liée à la toponymie au Canada étant donné que plusieurs des premiers explorateurs français ont cartographié ou nommé des éléments topographiques en utilisant des mots algonquins. Par exemple, Québec provient de l’algonquin kébec, qui signifie « là où le fleuve rétrécit ».


Religion et spiritualité

Bien que de nombreux Algonquins aient été convertis au christianisme par des missionnaires, de nombreuses croyances et coutumes religieuses algonquines persistent. L’esprit sous-jacent ou la force de vie présente dans de nombreux récits oraux algonquins est le manitou, un être surnaturel qui se manifeste sous un certain nombre de différents personnages, y compris le Windigo, Wisakedjak et Nanabozo. (Voir aussi Religion et spiritualité des Autochtones au Canada.)

Histoire coloniale

Les premières interactions enregistrées entre le peuple algonquin et les Européens remontent à 1603 lorsque Samuel de Champlain les rencontre en compagnie d’un certain nombre d’alliés à Tadoussac. Tout comme les Innus (Montagnais-Naskapi) et les Wendats (Hurons), ils deviennent alliés des Français dans leurs guerres contre les Haudenosaunee. Afin de faciliter la traite des fourrures, les groupes algonquins forment des alliances militaires et commerciales avec leurs alliés français et autochtones. Tout au long de cette période, les communautés algonquines sont décimées par les guerres contre les Haudenosaunee et les maladies transmises par les marchands et les missionnaires européens, ce qui affaiblit leur influence politique et territoriale. (Voir aussi Épidémie.)

À la suite de la Grande Paix de Montréal en 1701, qui met fin aux hostilités avec les Haudenosaunee, de nombreux Algonquins voyagent fréquemment à Montréal et participent activement à la traite des fourrures. Lorsque les Britanniques vainquent les Français en Amérique du Nord et qu’ils publient la Proclamation royale en 1763, les Algonquins revendiquent de larges portions du bassin de la rivière des Outaouais, bien que ces droits soient de plus en plus menacés par la colonisation européenne.

Au cours du 19e siècle, les communautés algonquines commencent à demander au gouvernement que des terres soient mises de côté pour en faire des réserves. Ces communautés sont souvent établies près d’anciens postes de traite, où les terres situées en dehors de la réserve sont vendues ou concédées aux colons européens. Cette situation se poursuit au 20e siècle alors que la progression de la colonisation et la création de pensionnats indiens menacent et fragilisent les modes de vie traditionnels des Algonquins.

Les effets persistants des pensionnats indiens et la dislocation culturelle et générationnelle associés à la saisie des terres ancestrales laissent de nombreuses communautés algonquines dans un état déplorable. (Voir aussi Conditions sociales des peuples autochtones au Canada.) Cependant, plusieurs communautés, notamment les Algonquins de Pikwakanagan en Ontario, prennent des mesures pour résoudre les problèmes sociaux systémiques en mettant sur pied des programmes de santé communautaire, des garderies, des logements supervisés et d’autres programmes.

Revendication territoriale des Algonquins de l'Ontario

En octobre 2016, l’organisation des Algonquins de l’Ontario (AOO) signe une entente de principe avec le gouvernement de l’Ontario et le gouvernement du Canada au sujet d’une revendication territoriale qu’elle a déposée concernant l’est de l’Ontario. Les termes de l’entente prévoient le transfert de 47 550 hectares (environ 475,5 km²) de terres de la Couronne aux AOO, ainsi qu’un paiement unique de 300 millions de dollars et des droits sur les terres et les ressources naturelles. Cette entente réglerait une revendication portant sur 36 000 km² de terres dans le bassin versant de la rivière des Outaouais.

Cependant, la revendication territoriale initiée par les AOO est controversée. L’organisation des AOO affirme qu’elle représente dix communautés algonquines de l’Ontario. Parmi ces dix communautés, seuls les Algonquins de Pikwakanagan sont reconnus comme étant une Première Nation par le gouvernement fédéral (voir aussi Premières Nations en Ontario).

L’organisation des AOO utilise un protocole d’adhésion qui exige un « ancêtre racine » pour déterminer l’adhésion. Une enquête et un processus judiciaire déterminent tous deux que plusieurs « ancêtres racines » utilisés dans le processus d’adhésion à l’organisation des AOO ne sont pas algonquins, ce qui entraine la révocation d’environ 2000 personnes sur plus de 8500 membres inscrits à l’organisation en 2023. Certains, incluant des membres des Algonquins de Pikwakanagan, soutiennent que ces préoccupations concernant l’adhésion compromettent le processus démocratique entourant la revendication territoriale et la ratification de l’entente de principe. Les Algonquins de Pikwakanagan rejettent la ratification de l’entente de principe lors d’un vote communautaire. Cependant, le reste des AOO la soutient avec force, ce qui permet que l’entente de principe soit ratifiée. De plus, les Premières Nations algonquines du Québec et certaines Premières Nations Haudenosaunee rejettent l’entente de principe des AOO. Ces rejets sont basés sur des préoccupations concernant l’identité algonquine de nombreux membres de l’organisation des AOO et sur le fait que la revendication territoriale de l’organisation chevauche le territoire traditionnel des Haudenosaunee ainsi que le territoire traditionnel des Premières Nations algonquines au Québec.

Guide pédagogique perspectives autochtones

Collection des peuples autochtones

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Liens externes