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Anderson, W.H. (William Henry)

W.H. (William Henry) Anderson. Compositeur, chef de choeur, ténor, professeur de chant (Londres, 21 avril 1882 - Winnipeg, 12 avril 1955). Il étudia à Londres, d'abord avec Battistini et Garcia, puis, à titre de boursier, à la GSM.

Anderson, W.H. (William Henry)

W.H. (William Henry) Anderson. Compositeur, chef de choeur, ténor, professeur de chant (Londres, 21 avril 1882 - Winnipeg, 12 avril 1955). Il étudia à Londres, d'abord avec Battistini et Garcia, puis, à titre de boursier, à la GSM. Il fut ténor dans plusieurs églises de Londres, notamment à l'église Saint Stephen's Walbrook et, plus tard, à l'église Saint Paul's Knightsbridge. Il chanta aussi quelque temps à la cathédrale Saint Paul's. Il chanta le rôle du ténor lors de la création londonienne de Véronique de Messager (5 mai 1903) sous la direction du compositeur, et fit partie de la compagnie d'opéra Moody-Manners. Il se produisit quelque temps sous le prénom de Wallace avant de reprendre celui de William, mais conserva toujours un penchant pour les pseudonymes. (Ses compositions portent trois signatures : W.H. Anderson pour ses oeuvres les plus sérieuses, Hugh Garland pour ses romances, et Michael Bilenko pour ses arrangements de chansons du folklore européen.) Une bronchite chronique mit fin à sa carrière de chanteur à Londres et le contraignit à rechercher un climat sec. Il émigra au Canada en 1910 et s'établit à Winnipeg où il se fit connaître comme professeur de chant, chef de choeur et compositeur. Les choeurs qu'il dirigea incluent la Canadian National Railways Choral Society, dont il avait été le fondateur; plusieurs choeurs d'église, le dernier étant celui de l'église unie Saint Andrew's River Heights (1934-54); et un choeur de 14 voix spécialisé dans le madrigal, formé en 1936 sous le nom d'Oriana Singers. Cet ensemble, rebaptisé The Choristers en 1942, augmenta ses effectifs à 16 voix (puis 20 par la suite). Le 2 juin 1942, il commença au réseau national de la SRC une série d'émissions qui se poursuivit sans interruption pendant près de 30 années. W. Anderson dirigea les Choristers jusqu'à quelques mois avant sa mort en 1955.

W. Anderson fut un compositeur prolifique de mélodies (plus de 150), de cantiques et d'anthems (plus de 40), publiés au Canada, aux États-Unis, en Angleterre et en Australie. Il arrangea aussi un grand nombre de chansons folkloriques ukrainiennes, tchécoslovaques et islandaises à l'intention de Walter Bohonos, un chef de choeur de Winnipeg, recourant surtout aux variantes créées par les colons européens établis au Manitoba. Pour ses mélodies, il choisit surtout des textes canadiens, le plus souvent d'origine locale ou modeste plutôt que tirés d'anthologies internationales. Ainsi, il mit en musique des textes d'Audrey Alexander Brown, poétesse de Victoria, et de R.H. Grenfell, Nan Emerson, Constance et Sheila Barbour et Noreen Moore, tous des poètes de Winnipeg. Il avait été frappé par un commentaire de sir Ernest MacMillan qui, après avoir assisté à l'une des premières séances du Manitoba (Winnipeg) Music Competition Festival, avait exprimé le voeu de voir les enfants canadiens « chanter leur propre flore et leur propre faune ». L'ampleur de la production de W.'Anderson est d'autant plus remarquable qu'il travaillait le jour comme dessinateur au CN, enseignait et dirigeait le soir, tout en passant ses dimanches à l'église. Il est également remarquable qu'un si grand nombre de ses oeuvres soient restées inscrites au répertoire, car elles n'ont d'autres prétentions que de répondre à un besoin, de posséder un lyrisme naturel et une écriture bien adaptée à la voix et au choeur. Ces qualités, ajoutées à l'effet immédiat de cette musique et à la pérennité de son charme, sont appréciées des jeunes chanteurs et des chorales d'amateurs. Le succès de sa musique sacrée pourrait prêter à sourire car W. Anderson, bien qu'il fût un homme religieux et un moraliste austère, avait des croyances peu conventionnelles et souscrivait, par exemple, à la théorie de la réincarnation évolutive. Ses nouveaux élèves de chant se voyaient dire, non sans surprise, que la technique n'était que le début de la maîtrise du chant et que des lectures poussées, un sens aigu de la moralité et une constante remise en question de la philosophie faisaient partie intégrante de l'art de l'interprète. Parmi ses élèves figurent Herbert Belyea, Lorne Betts, Lloyd Blackman, Ronald Dodds, James Duncan, Reginald Hugo, Wallace Lewis, Morley Meredith, Maxine Miller, Gladys Whitehead et Phyllis Worth.

La meilleure oeuvre chorale d'Anderson est peut-être un motet, aussi court que serein, intitulé « Come, I Pray Thee », enregistré par les Choristers en 1951 avec trois de ses arrangements de chansons folkloriques (RCI 53). Notons aussi les mélodies « Hospitality » et « To Immortality » (enregistrées par les Anne Campbell Singers, Praise Records ACS-100), le trio pour voix de femmes « Sea Blue Gardens », et les compositions pour Noël « Ane Song for the Birth of Christ », « Lullaby of the Little Angels » (enregistrée par les Oriana Singers, 1984, World WRC-1-3686) et « The World's Desire », qui toutes manifestent un don pour la mélodie et une compréhension du texte. Des listes de ses oeuvres se trouvent dans le Catalogue of Canadian Composers et dans Compositeurs canadiens contemporains. Ses éditeurs ont été notamment Arnold, C.C. Birchard, Boosey & Hawkes, C. Fischer, Galaxy, Gray, Leslie, Oxford, Presser, G. Schirmer, Stainer & Bell, Thompson et Western.

Voir aussi Jeffrey Anderson, son fils, et Evelyne Anderson, sa fille.