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Andrew Weaver

Andrew John Weaver, OBCMSRC, climatologue, chef du Parti vert de la Colombie-Britannique de 2015 à 2020 (né le 16 novembre 1961 à Victoria, en Colombie-Britannique). Andrew Weaver est un chef de file dans le domaine de la recherche sur les changements climatiques, et il a fait des gains historiques pour le Parti vert de la Colombie-Britannique au cours de sa deuxième carrière en tant que politicien. En 2013, il est devenu le premier membre du Parti vert à être élu comme député de la province. En 2017, il a mené le Parti à l’obtention de trois sièges. Après l’élection de 2017, il a orchestré une entente sur le partage du pouvoir avec le Nouveau Parti démocratique de la Colombie-Britannique et a renversé le gouvernement libéral de Christy Clark, afin d’aider John Horgan à devenir premier ministre provincial.

Andrew Weaver, climatologue et politicien

Éducation et début de carrière

Andrew Weaver est l’aîné d’une famille immigrante de trois enfants vivant à Victoria, en Colombie-Britannique. Sa mère, Ludmilla, vient de Berdiansk, en Ukraine (voir aussi Canadiens ukrainiens), et son père, John, originaire de Birmingham en Angleterre, est géophysicien et ancien doyen de la faculté des sciences de l’Université de Victoria.

Andrew Weaver passe ses jeunes années à idolâtrer le réputé explorateur océanographique Jacques Cousteau. Le travail de scientifique, de chercheur et de protecteur de l’environnement de Jacques Cousteau inspire un amour de la nature à Andrew Weaver, ce qui deviendra un élément formateur de sa future carrière. « Quand j’étais enfant, je n’étais pas fanatique de l’environnement. J’étais un jeune qui jouait au rugby et aux échecs, raconte-t-il. Mais je me rappelle avoir demandé un livre au Père Noël, livre que j’ai encore aujourd’hui, sur les océans et les mers. J’aimais beaucoup Jacques Cousteau. Je voulais être Jacques Cousteau. »

Andrew Weaver fréquente l’école primaire Margaret Jenkins, puis l’école secondaire Oak Bay, à Victoria.

Malgré son intérêt de jeunesse pour les océans, ses études postsecondaires se concentrent sur les mathématiques et la physique. Il suit ses cours de première année à l’Université d’Édimbourg, au Royaume-Uni en 1980, grâce à un échange d’un an lui permettant d’étudier les mathématiques et la physique appliquées. Il obtient son diplôme avec mention d’honneur à l’Université de Victoria en 1983.

L’année suivante, Andrew Weaver entame une maîtrise en mathématiques appliquées et physique théorique à l’Université de Cambridge et réussit à obtenir son diplôme malgré une grave blessure au genou subie lors d’un match de rugby. Pendant sa convalescence de quatre mois, qu’il passe à Victoria, il décide d’être transféré à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), où il termine un doctorat en mathématiques appliquées en 1987. À UBC, il commence à appliquer ses connaissances en mathématiques aux mouvements et aux interactions qui régissent l’atmosphère et les océans (voir Climatologie).

Carrière de climatologue

En 1988, Andrew Weaver se rend en Australie pour entreprendre des études postdoctorales à l’Université de New South Wales. L’année suivante, il revient en Amérique du Nord où il poursuit son parcours au Joint Institute for the Study of the Atmosphere (institut collaboratif pour l’étude de l’atmosphère) de la University of Washington State. Il poursuit ensuite ses travaux sur le climat grâce à une bourse de recherche de l’Université McGill, à Montréal. En 1992, Andrew Weaver décroche un poste de professeur adjoint à la toute nouvelle School of Earth and Ocean Sciences (École des sciences de la Terre et des océans) de l’Université de Victoria (UVic).

Ses recherches, publiées dans plus de 200 revues examinées par ses pairs, sont axées sur la modélisation climatique (par exemple, les prévisions des futures conditions climatiques), le rôle des océans dans les changements climatiques, le rôle de l’océan Arctique et de sa glace de mer dans la variabilité du climat, la dynamique du cycle du carbone et l’analyse des records climatiques de l’histoire. Tout un nouveau domaine d’études est lancé lorsqu’Andrew Weaver découvre que la circulation thermohaline des océans, soit la circulation à grande échelle due à la chaleur et à la pluie, n’est pas aussi stable qu’on le croyait auparavant, et qu’il est possible de la voir varier lorsqu’on l’observe sur plusieurs décennies. « J’ai eu beaucoup de chance, souvent les grandes découvertes scientifiques ne sont pas planifiées. Vous les découvrez simplement par accident », affirme-t-il.

Dans les années 1990, il s’engage davantage sur les problèmes climatiques au plan international, étant le seul Canadien du groupe directeur sur les modèles climatiques des Nations Unies, composé de huit membres. Cette implication le mène à participer au Groupe d’experts intergouvernemental des Nations Unies sur l’évolution du climat en 1992-1993, 1995, 2001, 2007 et 2015. Le groupe de 2007, dont il est l’un des auteurs principaux, remporte le prix Nobel de la paix avec l’ancien vice-président américain Al Gore, pour leur travail sur la diffusion et la promotion d’un savoir plus approfondi sur les changements climatiques (voir aussi Prix Nobel).

Andrew Weaver publie deux ouvrages : Keeping Our Cool : Canada in a Warming World (2008) et Generation Us : The Challenge of Global Warming (2011).

Entrée en politique

En 2008, Andrew Weaver se joint à la Climate Action Team (équipe Action-Climat) de la Colombie-Britannique, qui conseille alors le premier ministre de la provinceGordon Campbell. L’équipe aide Gordon Campbell à mettre en place la première taxe sur le carbone indépendante du revenu au Canada, le Clean Energy Act (Loi sur l’énergie propre) de la province et des objectifs agressifs de réduction de la pollution en Colombie-Britannique.

Après la nomination de Christy Clark comme première ministre en 2011, Andrew Weaver est découragé de la voir affaiblir les réformes de Gordon Campbell en exemptant les installations de gaz naturel liquéfié proposées des objectifs provinciaux de réduction de la pollution.

Peu après, en 2012, la chef du Parti vert de la Colombie-Britannique, Jane Sterk, commence à recruter Andrew Weaver pour qu’il se présente aux élections (voir aussi Parti vert du Canada). Andrew Weaver décline trois fois son offre avant de finalement accepter de se présenter en tant que député à l’Assemblée législative. Un cours qu’il donne sur le climat et la société à l’Université de Victoria, lors duquel il encourage ses étudiants à agir pour protéger leur génération des changements climatiques, motive sa décision ; il a déclaré par la suite qu’il a eu le sentiment de devoir suivre ses propres conseils.

Chef du Parti vert de la Colombie-Britannique

Andrew Weaver
Arrivée d'Andrew Weaver au Parlement de la Colombie-Britannique pour son assermentation.

Andrew Weaver se présente aux élections provinciales de 2013 pour les Verts, dans la circonscription d’Oak Bay-Gordon Head. Il en surprend plus d’un en battant la députée libérale en poste, Ida Chong, avec une grande longueur d’avance, remportant 40,43 % des voix contre 29,29 %. Pour la première fois dans l’histoire de la province, un membre du Parti vert est élu comme député. Beaucoup s’attendent alors à ce qu’Andrew Weaver devienne chef du parti. Cependant, celui-ci déclare préférer apprendre d’abord à être député. Deux ans plus tard, en 2015, il accepte le poste de chef du parti.

Au cours de son premier mandat, Andrew Weaver critique autant le gouvernement libéral de Christy Clark que l’opposition du Nouveau Parti démocratique (voir aussi Parti libéral ; Nouveau Parti démocratique). Il maintient une grande visibilité sur le sujet du climat, mais aussi sur d’autres sujets. Il propose également d’interdire les dons aux partis politiques de la part des entreprises et des syndicats, de rejeter des projets de pipelines pétroliers et de sévir contre la spéculation immobilière étrangère, entre autres initiatives.

Il trouve néanmoins un terrain d’entente avec Christy Clark pour adopter une loi visant à améliorer la dénonciation des violences sexuelles sur les campus d’études postsecondaires, ainsi que pour amender le Workers Compensation Act (Loi sur les accidents du travail), afin d’interdire aux employeurs d’obliger les femmes à porter des talons hauts au travail.

Andrew Weaver mène les Verts à établir des records de financement et d’organisation pour leur parti lors de l’élection de la Colombie-Britannique de 2017, grâce à une longue liste de candidats, à une tournée en autobus et à une campagne provinciale menée par une équipe complète. Il est réélu. Le parti remporte deux sièges supplémentaires : Sonia Furstenau dans Cowichan Valley et Adam Olsen dans Saanich North and the Islands.

Logo du Parti vert de la Colombie-Britannique

(Voir aussi Parti vert du CanadaFinancement des partis politiques au Canada.)

Soutien du gouvernement minoritaire néo-démocrate

L’élection du 9 mai 2017 est la plus serrée de l’histoire de la Colombie-Britannique. Les libéraux perdent leur gouvernement majoritaire et se retrouvent avec 43 des 87 sièges. Le NPD passe à 41 sièges. Le résultat signifie que le caucus de trois personnes d’Andrew Weaver maintient l’équilibre du pouvoir. Le parti que les Verts décident de soutenir, quel qu’il soit, formera le prochain gouvernement (voir aussi Gouvernement minoritaire).

Andrew Weaver annonce alors des plans immédiats de négociation avec les libéraux et le NPD pour déterminer lequel il soutiendra. Ses discussions avec les libéraux n’aboutissent à aucun terrain d’entente sur des questions clés comme le projet de barrage hydroélectrique du site C, que les libéraux avaient approuvé, mais que les Verts veulent annuler. Plusieurs partisans des Verts n’apprécient pas non plus l’idée qu’Andrew Weaver contribue à maintenir Christy Clark et les libéraux au pouvoir. Finalement, le chef du Parti vert déclare que les libéraux ont besoin d’une « pause » après 16 ans de gouvernement, affirmant qu’ils ne sont pas dignes de confiance.

Les Verts doivent faire des compromis sur plusieurs questions avec le NPD pour conclure une entente. Bien qu’Andrew Weaver souhaite l’annulation du projet du Site C, il accepte que le projet fasse l’objet d’une étude indépendante. Les Verts voulaient un changement immédiat du système électoral, mais ils acceptent plutôt un référendum sur la représentation proportionnelle (voir Réforme électorale au Canada). Toutefois, les deux partis s’entendent sur des programmes d’action pour le climat, une opposition à l’expansion du pipeline TransMountain de Kinder Morgan, un groupe d’étude sur l’économie émergente et une commission sur l’innovation.

Andrew Weaver et John Horgan
Andrew Weaver (à gauche) et John Horgan (à droite) signent l'accord de coalition Verts-NPD le 30 mai 2017 à Victoria, en Colombie-Britannique.

Le 29 mai 2017, les Verts et le NPD annoncent un « Accord de confiance et d’approvisionnement ». Avec cet accord, les Verts acceptent de voter en faveur du NPD sur les questions de confiance (le budget, le discours du trône, et les projets de loi clés) pendant quatre ans, en échange de séances d’information et de consultations avec le nouveau gouvernement. Les deux partis s’entendent également pour « faire preuve de bonne foi » et « éviter les surprises » en ce qui a trait aux décisions. Le Parti vert obtient également l’engagement du NPD envers des initiatives législatives et politiques qui comprennent l’interdiction de dons aux partis politiques de la part des entreprises et des syndicats, l’instauration d’un salaire minimum de 15 $ de l’heure, l’augmentation de la taxe sur le carbone, la proposition d’un programme de médicaments essentiels à prescriptions abordables, du financement pour la santé mentale, la réduction de la pauvreté et la lutte contre la crise des opioïdes. Andrew Weaver et les Verts ne demandent aucun poste au sein du Cabinet du gouvernement de John Horgan. Cependant, ils reçoivent le statut de parti officiel.

Le 29 juin 2017, John Horgan et Andrew Weaver défont le gouvernement libéral de Christy Clark par un vote de confiance. Christy Clark présente alors sa démission à la lieutenante-gouverneure Judith Guichon et demande une nouvelle élection. Mais Judith Guichon demande plutôt à John Horgan de devenir le 36e premier ministre de la Colombie-Britannique (voir aussi Premiers ministres de la Colombie-Britannique). Le NPD convoque la législature et commence à gouverner avec le soutien d’Andrew Weaver et des Verts.

En 2017, Andrew Weaver prend un congé de l’Université de Victoria pour activités politiques et ferme son bureau de recherche.

Actions au gouvernement

Andrew Weaver entretient une relation délicate avec le NPD. Il critique parfois ouvertement le gouvernement pour ses décisions, comme celle de poursuivre le projet du site C après son étude indépendante. Il suggère également qu’il pourrait renverser le gouvernement en raison de son plan d’approuver l’usine de gaz naturel liquéfié de GNL, à moins que le NPD puisse démontrer que la Colombie-Britannique serait tout de même en mesure d’atteindre ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre (GES). Néanmoins, Andrew Weaver continue de soutenir officiellement le gouvernement du NPD.

En mai 2018, le gouvernement de la Colombie-Britannique adopte une loi fixant un objectif de réduction des GES de 40 % par rapport aux niveaux de 2007, d’ici 2030. À la fin de l’année 2018, Andrew Weaver et John Horgan dévoilent le plan économique CleanBC, une stratégie pour atteindre cet objectif.

Andrew Weaver s’exprime également au sujet de la crise de l’abordabilité du logement en Colombie-Britannique, une question prioritaire de l’Accord de confiance et d’approvisionnement. Pour obtenir l’appui d’Andrew Weaver et de son caucus dans ce dossier, le NPD modifie son projet de loi sur la spéculation et la taxe sur les logements vacants afin d’inclure les administrations locales dans les consultations annuelles sur la taxe et de s’assurer que ses recettes soient réinvesties dans des initiatives locales de logement.

Le référendum promis sur la représentation proportionnelle a lieu à la fin de 2018. Le NPD et le Parti vert font campagne en faveur d’une réforme électorale en Colombie-Britannique, tandis que les libéraux appuient le système majoritaire uninominal à un tour (SMUT) existant. Le 20 décembre, Elections BC annonce que 61,3 % des électeurs ont choisi de conserver le SMUT, tandis que 38,7 % appuient une forme de représentation proportionnelle. « Bien que nous soyons déçus de ce résultat, nous respectons la décision des Britanno-Colombiens de conserver l’actuel système uninominal majoritaire à un tour, » déclare Andrew Weaver.

Retraite de la politique

Le 7 octobre 2019, Andrew Weaver annonce qu’il ne cherchera pas à se faire réélire au poste de député de l’Assemblée législative. Citant l’activisme croissant des jeunes en matière de changement climatique, il déclare : « Il est temps de laisser une autre génération prendre l’initiative. » En janvier 2020, Andrew Weaver démissionne de son poste de chef du parti Vert de la Colombie-Britannique et il quitte le parti pour siéger en tant que député indépendant. Sonia Furstenau, députée de Cowichan Valley, remporte la direction du parti plus tard cette même année.

Andrew Weaver reprend son poste de professeur à la Faculty of Earth and Ocean Sciences de l’Université de Victoria.

Vie personnelle

En 1981, Andrew Weaver rencontre Helen Raptis, une enseignante et professeure à l’Université de Victoria, dont le domaine de spécialisation est la politique en matière d’éducation. Le couple se marie en 1988. Ils ont une fille et un garçon.

Andrew Weavera a toujours eu une passion pour le sport. Il joue au rugby à l’école secondaire Oak Bay, et ensuite pour l’équipe du Jesus College de l’Université de Cambridge. Avide collectionneur de cartes de hockey, il est fier de posséder une collection impressionnante d’articles rares, dont une carte de jeune recrue de Wayne Gretzky.

Prix et distinctions

Twitter // Andrew Weaver