Ararat
Ararat, film d'Atom Egoyan racontant le tournage d'un film et traitant du massacre de la minorité arménienne en Turquie, une atrocité qui est toujours démentie par le gouvernement turque. Se déplaçant sans heurt dans le futur et le passé, Ararat (2002) examine comment l'histoire - autant personnelle que politique - peut constituer un héritage d'incertitude et d'insécurité.
Un jeune homme troublé (David Alpay) de descendance arménienne est chauffeur pour un film de style hollywoodien sur le génocide. Le film est dirigé par un cinéaste arménien (Charles Aznavour) qui travaille au Canada. Le chauffeur est arrêté par un fonctionnaire des douanes âgé en entrant au pays avec des pellicules de film vierges et, durant une longue nuit d'interrogatoire, il raconte à l'officier en départ à la retraite (joué par Christopher Plummer) l'histoire complexe du conflit. Une histoire chevauche celle-ci, la mère du jeune homme (Arsinée Khanjian) est une historienne de l'art qui donne des conférences sur l'artiste expressionniste arménien Arshile Gorky, dont la mère était l'une des victimes du massacre.
Le film questionne abondamment et délibérément les présomptions et les implications de la narration et Egoyan esquive délibérément le problème central du génocide litigieux en faveur d'une vision plus personnelle qui est profondément touchante et péniblement complexe. Ararat remporte six prix Génie, dont celui du meilleur film, du meilleur scénario, de la meilleure actrice (Khanjian) et, en présentant son film dans le monde entier, dont en Turquie, il cherche à forcer le gouvernement turque à faire face à l'un des plus horribles crimes du 20e siècle.