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Aubut, Françoise

(Marie Marcel Gilberte) Françoise Aubut. Organiste, pédagogue (Saint-Jérôme, Québec, 5 septembre 1922 - Montréal, 8 octobre 1984). Premier prix orgue (Montréal) 1935, diplôme professoral orgue-piano (ibid.) 1937, B.Mus. orgue et piano (ibid.) 1938, Soloist Diploma (New England Cons.

Aubut, Françoise

(Marie Marcel Gilberte) Françoise Aubut. Organiste, pédagogue (Saint-Jérôme, Québec, 5 septembre 1922 - Montréal, 8 octobre 1984). Premier prix orgue (Montréal) 1935, diplôme professoral orgue-piano (ibid.) 1937, B.Mus. orgue et piano (ibid.) 1938, Soloist Diploma (New England Cons.) 1938, grand premier prix (Cons. de Paris) 1944. Arrière-petite-cousine de Calixa Lavallée, elle fit ses premières études de piano vers l'âge de six ans avec sa soeur Rachel. Elle entra au Cons. national de Montréal où elle étudia l'orgue avec Eugène Lapierre, l'harmonie et le piano avec Antonio Létourneau. Le 23 août 1936, elle donna son premier récital à l'église Saint-Stanislas de Montréal. La même année, elle se vit décerner un diplôme d'orgue de la Schola cantorum, jouant de mémoire les six sonates en trio de Bach. Elle poursuivit ses études au New England Cons. de Boston (1937-38). Lors de l'examen d'admission, voyant que deux notes étaient muettes, elle transposa la pièce imposée un demi-ton plus haut. Elle étudia à cet établissement sous la direction de Carl McKinley (orgue), Jesús María Sanroma (piano) et Marian Mason (harmonie). Elle s'établit à Paris en 1938 où elle travailla avec des maîtres tels Olivier Messiaen (harmonie), Marcel Dupré (orgue et improvisation), Simone Plé-Caussade (contrepoint et fugue), Norbert Dufourcq (histoire), Nadia Boulanger (écriture), Alfred Cortot (piano) et Henri Busser (composition). En dépit de la guerre et d'un internement de huit mois à Besançon, elle remporta un exceptionnel grand premier prix couronnant tous les cours suivis au Cons. de Paris. C'était la première fois qu'un citoyen nord-amér. recevait cet honneur. Elle fut organiste à l'église de l'Assomption à Passy et se fit entendre au Palais de Versailles devant le général Eisenhower, au Palais de Chaillot, à Saint-Sulpice, etc. À la suite de son concert de Chaillot, Messiaen écrivit : « Elle a donné la mesure de ses immenses qualités » (lettre de recommandation à qui de droit, 11 juin 1946).

À son retour au Canada en 1945, elle fut l'une des premières Canadiennes à jouer Dupré et Messiaen lors de nombreux récitals où elle se distinguait à la fois comme interprète et improvisatrice. Elle se fit entendre à l'Exposition internationale de Bruxelles (1958) et à celle de Montréal (1967). Entre 1955 et 1965, elle participa à plusieurs colloques et rencontres en Europe. Elle inaugura de nombreux instruments au Québec tels ceux du Cap-de-la-Madeleine et de Louiseville. Elle enseigna à l'Institut Nazareth et au CMQ, puis (1957-74) au CMM, de même qu'au Collège de musique Sainte-Croix. Elle donna également des cours d'orgue et d'écriture à l'Université de Montréal à partir de 1951 et des cours d'orgue à l'École Vincent-d'Indy à partir de 1967. Parmi ses élèves figurent Françoys Bernier, Victor Bouchard, Marthe Lesage et Denis Regnaud. À partir des années 1950, elle fut titulaire, à Montréal, des orgues des églises Saint-Édouard, Notre-Dame-des-Neiges ainsi que de la chapelle conventuelle Saint-Albert-le-Grand. En 1955, elle participa à la création du Psaume CL de Jean Papineau-Couture à la SRC où elle a joué régulièrement. Invitée à la radio française en 1963, elle interpréta la Suite de Pâques de Roger Matton. Elle fit partie du jury au concours du Prix d'Europe (1956) ainsi qu'aux examens du Cons. de Paris (1962, 1978). Le Prix de musique Calixa-Lavallée 1961 lui fut décerné. Françoise Aubut a enregistré en 1956 deux disques : l'un (RCI 122) comprenant le 3e Choral de Franck, Pange lingua, Ave Maris Stella et Symphonie-Passion de Dupré, et l'autre (RCI 128 et 6-ACM 4) le Psaume CL de Papineau-Couture avec la Chorale Bach de Montréal.