Balfour, rapport 1926 : document
Extrait du rapport Balfour :
Le comité est d'avis qu'il n'y a rien à gagner à essayer de préparer une constitution pour l'Empire britannique. Ses parties, très éloignées les unes des autres, ont des caractéristiques très différentes, et elles n'ont pas toutes atteint le même degré de développement; tandis que si on le considère dans son ensemble, l'Empire défie toute classification et n'a aucune ressemblance véritable avec les organisations politiques existantes non plus qu'avec aucune de celles qui ont existé dans le passé. Il y a toutefois un élément de la plus haute importance qui, du point de vue strictement constitutionnel, a pris un développement complet au sujet des questions d'importance vitale; nous voulons parler du groupe de pays autonomes composé de la Grande-Bretagne et des Dominions.
« On peut définir tout de suite leur position et leurs relations mutuelles. Ce sont, au sein de l'Empire britannique, des collectivités autonomes de statut égal; elles ne sont d'aucune manière subordonnées les unes aux autres à aucun point de vue domestique ou extérieur; mais elles sont unies par une allégeance commune à la même couronne et associées librement comme membres du Commonwealth des nations britanniques. »
« Un étranger qui essaierait de comprendre le véritable caractère de l'Empire britannique à l'aide de cette seule définition pourrait penser qu'il fut conçu plutôt pour rendre impossible toute intervention mutuelle que pour faciliter toute coopération d'ensemble. »
« Une telle critique, toutefois, ne tiendrait aucun compte de la situation historique. L'évolution rapide des Dominions depuis les dernières cinquante d'années a nécessité plusieurs adaptations compliquées de l'ancienne organisation politique aux conditions nouvelles. La tendance vers un statut égal était à la fois juste et inévitable. Les conditions géographiques et autres ont empêché d'atteindre ce but par voie fédérative. »
« La seule alternative qui se présentait était l'autonomie et c'est dans cette voie qu'on a toujours recherché une solution. Chaque gouvernement autonome de l'Empire est maître de ses destinées. En fait, sinon toujours apparemment, il n'est sujet à aucune sorte de compulsion. »
« Mais toute définition, quelque juste qu'elle puisse être, de l'aspect négatif des relations entre les Dominions et la Grande-Bretagne, ne peut faire plus qu'exprimer une partie seulement de la vérité. L'Empire britannique n'est pas fondé sur des négociations passées. Sinon d'une manière formelle, il dépend essentiellement d'idéals positifs. Sa vie est dans les institutions libres, son instrument est la libre coopération. La paix, la sécurité et le progrès sont parmi ses principaux objets. On a discuté au cours de la présente conférence les différents aspects de ces grands thèmes. Il en a déjà découlé d'excellents résultats; et quoique chaque Dominion soit maintenant et reste toujours seul juge de la nature et de l'étendue de sa coopération, aucune cause commune ne sera jamais, croyons-nous, en péril. »
« L'égalité de statut, en ce qui concerne la Grande-Bretagne et les Dominions, est la base principale des relations interimpériales. [...] »