La bataille de Beaver Dams a eu lieu durant la guerre de 1812. Le 24 juin 1813, des troupes américaines ont marché de Fort George avec l’intention de surprendre les Britanniques à Beaver Dams. Laura Secord, une femme qui vivait à Queenston où les Américains logeaient temporairement, a eu vent de ce plan et a entrepris un périple pour aller avertir les Britanniques. Lorsque les Américains ont repris leur marche vers Beaver Dams, ils ont été pris en embuscade par Kanyen’kehà:ka (Mohawk) et d’autres guerriers autochtones. Les Américains ont perdu la bataille et se sont rendus aux troupes britanniques dirigées par le lieutenant James FitzGibbon. La bataille de Beaver Dams a établi l’importance du professionnalisme des soldats, des opérations de guerres autochtones, et de la chance, dans cette victoire britannique.
Contexte
La bataille de Beaver Dams a lieu au cours des batailles en dents de scie de 1813, durant lesquelles les forces américaines tentent d’imposer leurs victoires sur le sol canadien après la prise réussie du Fort George en mai 1813. Le 24 juin 1813, près de 500 soldats américains dirigés par le lieutenant-colonel Charles G. Boerstler sont envoyés de Fort George pour harceler et rencontrer le poste avancé du brigadier général John Vincent près de Beaver Dams. Posté à cet endroit se trouve le 49e Régiment de Foot, sous le commandement du lieutenant James FitzGibbon. Cependant, un départ tardif et des conversations indiscrètes de la part des hommes de Charles G. Boerstler sèment les graines de la défaite de ce dernier.
Laura Secord avertit James FitzGibbon
Laura Secord, une mère de famille de Queenston dont le mari a été blessé au cours de la bataille des Hauteurs-de-Queenston, entend des conversations à propos de la prochaine attaque américaine. Comme son mari est blessé, Laura Secord entreprend de parcourir plus de 30 kilomètres à pied en direction de Beaver Dams pour avertir les troupes britanniques, traversant supposément les lignes américaines au péril de sa vie, jusqu’à ce qu’elle tombe sur un campement autochtone où elle trouve un guide qui l’accompagne le restant du chemin. Laura Secord avertit James FitzGibbon, mais comme elle n’a aucun détail sur l’avancée des forces américaines, James FitzGibbon décide d’attendre et d’obtenir plus d’informations. Le 24 juin, des éclaireurs autochtones signalent l’avancée américaine au capitaine Dominique Ducharme du ministère des Affaires indiennes. Il envoie tout de suite un mot à James FitzGibbon qui s’empresse de préparer une embuscade. Charles G. Boerstler savait que les Autochtones l’avaient repéré, mais à son grand regret, il a poursuivi son avancée.
La bataille de Beaver Dams
Un groupe de 300 guerriers Kanyen’kehà:ka (Mohawk) de Kahnawake attaquent les Américains par l’arrière, le long d’une région fermée et du sentier près de Beaver Dams (maintenant Thorold, en Ontario). Une centaine d’autres guerriers Kanyen’kehà:ka se joignent rapidement à eux, menés par le capitaine William Kerr. Après avoir passé trois heures à tirer sur des ombres, les troupes américaines sont prêtes à se rendre, mais elles craignent ce que pourraient leur infliger les soldats autochtones en tant que prisonniers. James FitzGibbon arrive accompagné de 50 soldats de son 49e Régiment.
Selon James FitzGibbon, il est en mesure de commencer le processus de reddition en partie grâce à la terreur que les soldats autochtones ont insufflée aux Américains. Il persuade également Charles G. Boerstler que sa propre troupe, composée de moins de 50 soldats réguliers, n’est que la tête d’avant-garde d’un plus important contingent britannique caché derrière les arbres, et que si la bataille se poursuit, il n’arrivera plus à contrôler la férocité des guerriers autochtones. Malgré cela, ce n’est que lorsque le major P. W. De Haren du 104e Régiment arrive avec d’importants renforts, qu’une reddition est officiellement conclue, par P.W. De Haren lui-même.
Lorsque la poussière retombe, on constate que cinq chefs et guerriers autochtones ont été tués et qu’environ 20 à 25 ont été blessés. Les Américains comptent 25 morts et 50 blessés, incluant le commandant Charles G. Boerstler.
Conséquences
John Norton, le chef Kanyen’kehà:ka, qui a pris part à la bataille de Beaver Dams affirme que malgré le fait que les soldats autochtones ont combattu dans la bataille, seul James FitzGibbon en a reçu le mérite. Toutefois, James FitzGibbon note que le mérite qui lui revient est celui d’avoir saisi l’occasion d’utiliser la peur, et non des balles, qui est enracinée dans les tactiques guerrières efficaces des forces autochtones.
Tout comme lors de leur défaite à Stoney Creek trois semaines auparavant, la bataille de Beaver Dams laisse les Américains convaincus qu’ils ne peuvent s’aventurer en toute sécurité à l’extérieur des limites protégées de Fort George, et ceci mène directement au renvoi du major général Henry Dearborn, commandant des forces américaines dans le Haut-Canada et alors souffrant, par le secrétaire américain de la Guerre, John Armstrong.
La controverse demeure quant à savoir si la reconnaissance de la victoire devrait être accordée aux dirigeants autochtones ou britanniques. De plus, les détails sur les efforts de Laura Secord pour atteindre James FitzGibbons et sonner l’alarme sont incertains, mais ils ont été intégrés à la mythologie canadienne et ont été utilisés pour susciter un sentiment de nationalisme canadien.