La première illustration d'un bâton de jeu de CROSSE remonte à 1790. Le comte Paolo Andreani, un explorateur italien qui parcourt ce qui est aujourd'hui le nord-ouest de l'État de New York, esquisse un bâton de jeu de crosse dans son journal. La notation qui l'accompagne décrit le bâton ainsi : « sorte de raquette d'environ 4 pieds et 6 pouces de long (1,5 m), dont la partie inférieure est très courbée et ressemble à la corde d'un arc, qui sert à lancer la balle ». Les plus vieilles pièces de musée sont des bâtons qui datent des années 1820.
Les bâtons de jeu de crosse traditionnels sont faits d'une seule pièce de bois pliée pour former la tête du bâton (la partie utilisée pour attraper, transporter et lancer la balle). Traditionnellement, les fabricants de bâtons autochtones enroulent des hickorys flexibles traités à la vapeur autour d'un arbre pour le plier. Plus récemment, des fabricants de bâtons de jeu de crosse en bois, comme l'artisan onondaga Alf Jacques, plient le bois à l'aide d'une plaque en acier spéciale faisant office de pivot. La pliure est alors maintenue en place par un fil de fer, et le bâton est mis de côté pour sécher, ce qui peut prendre plusieurs mois.
Les bâtons de jeu de crosse traditionnels entrent dans deux catégories principales : ceux dont la poche est fermée par du bois et ceux dont la poche n'est pas totalement fermée. Les poches fermées sont assez petites. Ainsi, les bâtons à poches fermées sont souvent utilisés par paire (l'un au-dessus de l'autre pour contenir la balle).
Dans les régions du sud-est (selon les traditions cherokee, séminole et choctaw), les joueurs utilisent deux bâtons, un dans chaque main. La pochette dans la poche ovale est formée par une corde dans le sens de la longueur croisant une corde dans le sens de la largeur. Souvent, la poche d'un bâton est légèrement plus petite que celle de l'autre, ce qui permet à la plus petite poche d'entrer dans la plus grande pour mieux contenir la balle. Les bâtons du sud-est sont aussi plutôt courts, allant de 0,6 à 0,8 mètres de longueur, le bâton dont la poche est plus petite étant environ 1 centimètre plus court que l'autre. Puisque beaucoup de joueurs fabriquent leurs propres bâtons, leurs tailles varient souvent. Dans la version cherokee de l'est, les bâtons sont identiques en taille et en longueur, et les joueurs tiennent leur bâton le plus près possible du corps à une main.
Les groupes autochtones des régions entourant les Grands Lacs utilisent également un bâton à poche fermée mais, contrairement aux joueurs du sud-est, ils utilisent un seul bâton qui est un peu plus long (soit environ 0,9 mètres). La poche du bâton des Grands Lacs est parfaitement ronde, les cordes soutenant la balle partant de l'extérieur du cercle pour se terminer au centre de la poche.
Le bâton à poche non fermée, le bâton iroquois, est plus courant dans le nord-est, sur les deux rives du fleuve Saint-Laurent. Ce bâton, qui est assez imposant, est l'ancêtre du bâton de jeu de crosse moderne. Contrairement à celle des versions des Grands Lacs et du sud-est, sa poche n'est pas totalement entourée de bois, mais plutôt d'une corde qui va de la fin de la courbure au début de la courbure du bâton. Des cordes ou des peaux tissées forment une très petite pochette pour contenir la balle. Au fil du temps, la poche est devenue de plus en plus définie (et finalement fermée), et le tissage plus ferme. Pour garder la balle dans la pochette, les joueurs bercent la balle (la font rouler dans un mouvement de va-et-vient dans la partie tissée), ce qui était probablement beaucoup plus difficile avec l'ancienne version du bâton qu'avec la version moderne. Les bâtons utilisés aujourd'hui par les femmes en crosse au champ comportent toujours une petite poche peu profonde, et ils ressemblent donc plus aux bâtons autochtones traditionnels que les autres bâtons modernes.
Les bâtons en bois sont de plus en plus rares et sont même interdits par beaucoup d'associations modernes de jeu de crosse. Les règlements de la National Lacrosse League, une ligue comprenant des équipes des États-Unis et du Canada, exigent que les bâtons soient faits en matériaux synthétiques ou métalliques creux et que la tête soit fixée directement au manche.